Chapitre 4 : enchères

2.5K 74 20
                                    

Nous arrivons finalement à l'immense demeure de la famille Grey. Les limousines se succèdent, c'est vrai qu'il n'y a que des putains de bourgeois ce soir, je sens la panique monter. Même si je suis accoutrée comme l'une des leurs, j'ai la sensation que mon masque ne pourra pas entièrement me cacher et qu'ils verront que je suis qu'une pauvre tâche. Une pouilleuse qui se fringuait mal avant de rencontrer Christian Grey. Les vibrations de la musique me soulève le cœur et en descendant de la bagnole je ne sais plus ou donner de la tête. La vue qui s'offre à moi est un incroyable mélange de couleurs, de feu, d'explosions, de costumes somptueux, de paillettes multicolores. Les cracheurs de feu font leur numéro et malheureusement pour un de ces pauvres hommes, le numéro a dû être un échec : il se fait secrètement prendre en charge par une ambulance au véhicule bêtement grimé pour ne pas attirer l'attention. Ah, que feraient les Grey pour ne pas avoir l'air con ?

Tout le monde se fout de l'homme brûlé qui agonise et la foule se dirige dans la demeure. En entrant c'est tout aussi incroyable. C'est même un peu flippant, on se croirait au Capitole d'Hunger Games avec tous ces costumes plus dingues les uns que les autres. Attention bas les maques, chacun dissimule son identité, ce dont je me fiche éperdument car je ne connais personne de toute façon.

Ah, doublement attention, la vieille morue qui se dirige vers nous pour nous accueillir ne peut dissimuler son visage ridé sous son masque tout en plumes, du vert le plus moche de la terre. Madame Grey, autrement dit Grace, embrasse évidemment son fils et se contente de lever les sourcils pour me saluer.

- Christian, je suis tellement contente que tu sois là ! dit-elle en le couvant des yeux.

- Mère, répond simplement son fils.

- Mère ? C'est d'un formel. Ravie de vous voir Antanasia...

- Moi c'est Anastasia !

Voilà qu'elle recommence cette vieille vipère. J'ai aussitôt envie de lui arracher son masque ridicule et lui cracher un mollard à la figure.

- Ces masques sont somptueux n'est-il point ? Mais ça va nous emmerder toute la soirée. Galleria vous êtes... étonnamment bien vêtue ce soir, quelle robe ravissante.

- Moi c'est Anastasia !

Ne te fatigue pas mémé, je sais très bien ce que tu penses vraiment. Elle doit adorer la robe oui mais elle doit penser que même une tenue pareille ne pouvait pas sauver mon cas désespéré.

- Vous aussi, votre robe est splendide, mentis-je.

Soyons honnêtes, même d'un point de vue objectif, sa tenue n'est pas terriblr. Elle ressemble plutôt à ma brosse à chiottes qui aurait frotté le derrière d'une vache au bord de la mort.

- Quel... bonheur que vous vous soyez remise avec Christian, nous attendions tous que ça...

L'interpellé décide enfin d'évincer la vieille peau et nous continuons de déambuler dans l'immense salle tandis que la musique de jazz m'ennuie prodigieusement.

- ANA !

Hé merde. Après la mère, la fille. Je garde un souvenir très agaçant de Mia et je me prépare psychologiquement au moment pénible qui va arriver d'ici une seconde. Lorsque je la vois arriver, j'ai presque l'impression que c'est ce cas social de Kate Kavanagh qui se dissimule sous ce masque d'un bleu nuit. Mais ce n'est pas elle, c'est bien Mia, qui a enfin décidé de s'offrir une coupe de cheveux convenable. D'épaisses boucles faussement blondes cascadent le long de ses épaules. Bien mieux que dans l'histoire numéro une.

- Ana qu'est ce que tu es jolie ! Tu es toujours ma copine ?! Tu me donnes ton Facebook ?! Tu peux me trouver un stage ?! J'adore ton masque ! C'est quoi ton rouge à lèvres ?! C'est quoi le point G ?! Tu me fais un bisou ?!

50 Nuances plus Sombres PARODIE (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant