What if the Storm Ends ? || The 100 | Bellamy|Murphy|Roan ||

Chapitre 1 : We're back, bitches !

Gwen

Un soulagement immense me traverse lorsque je me décide à rayer «explosion» de la liste de périls mortels auxquels je suis exposée depuis que le vaisseau centenaire a été expulsé de l'Arche. Le précédait «dépressurisation» (le largage dans l'espace), «désintégration» (l'entrée dans l'atmosphère) et «crash» (l'atterrissage). Néanmoins, après maint secousses et poussées violentes, rugissements de combustion chimique et grincements de métal alarmants, le vaisseau a fini par s'immobiliser et s'est fait silencieux. A peine lâche-t-il quelques sifflements de refroidissement et ronronnement de machine épuisée. Pas mal pour une vieille boite de conserve seulement équipée de réacteurs et parachutes.

Je m'accorde un instant pour relâcher ma respiration, un autre pour remuer prudemment mes membres. Aucune douleur aiguë ne se réveille. Mon harnais de sécurité a tenu le coup et parfaitement remplit sa fonction. Encore un risque dont je n'ai plus à me soucier.

Peu à peu, les bourdonnements qui parasitent mon ouïe s'estompent. Je peux maintenant identifier la clameur assourdie qui résonne à l'extérieur. Pas de cris d'agonie, ni de hurlements d'effrois, mais des rires et des exclamations de joie. Étant donné que la rumeur se fait entendre depuis une poignée de minute, j'en conclut que «radioactivité» peut être mit en parenthèses. Jusqu'ici, j'ai une sacré putain de chance.

Cora !

Le nom jaillit dans mon esprit. Mes pensées empruntent en sens inverse le trajet qui m'a amené sur terre. Elles filent là haut, sur l'Arche où se trouve Cora Brook, ma sœur de lait. Mon amie, mon aînée. La seule famille qu'il me reste.

Elle ne sait pas. Pas encore. Si tout se passe comme prévu, elle apprendra dans quelques jours que j'ai bien été expulsée dans l'espace pour mes 18 ans. Mais je n'y suis pas morte. J'ai accompli mon ultime voyage vers la Terre.

L'hommage funèbre a du vrai, si vous oubliez tout ce qui parle de partir en paix et d'arriver dans l'amour. J'ai été propulsée pleine de peur et de rage, et je suis arrivé dans l'hébétement et l'appréhension. Tout ce qu'il me reste, c'est la confiance. En moi, parce que je ne laisserai rien ruiner cette nouvelle chance qui m'est donnée. Et en ma sœur. Parce que je sais qu'elle me retrouvera.

Nous nous reverrons.

Je déclipse en hâte les courroies rouges qui me maintiennent debout contre la paroi du vaisseau et me rue sur l'ouverture de l'habitacle dans lequel je suis enfermée. A la chiche lueur rouge d'un néon, je tâtonne pour trouver un mécanisme, un bouton, ou n'importe quelle commande manuelle sensée ouvrir le sas... en vain.

Frappée d'un éclair de lucidité, je me pétrifie, les paumes à plat contre le métal tiède. La place qu'on m'a attribuée n'est pas réglementaire. Par manque de places, des sièges supplémentaires de fortunes ont été installés aux espaces disponibles. J'ai été relégué dans une soute. Autrement dit : une section du vaisseau qui ne peux être ouverte que de l'extérieur.

Je presse mon front contre le panneau coulissant, gonfle mes poumons de tout l'air que je suis capable d'inspirer afin de lutter contre l'impression d'étouffement que je sens monter en moi.

Okay, Gwen. Tout va bien. Ce vaisseau sera entièrement fouillé. On te trouvera d'ici peu.

Résolue à patienter, je recule de l'ouverture condamnée et m'assieds en tailleurs, adossée à un conteneur. Au dehors, l'euphorie des autres semble ne jamais vouloir retomber.

Bon ça y est, vous avez fait le tour. C'est joli, ça sent bon, maintenant ouvrez cette satané porte !

Un claquement de levier me fait bondir sur mes pieds. Devant moi se dessine un interstice d'un blanc éclatant, qui s'accroît jusqu'à ce que le battant soit entièrement soulevé pour devenir un flot de lumière. L'air frais s'engouffre à l'intérieur, dissipant immédiatement mon malaise. La main en visière devant les yeux, je grommelle à l'adresse de la silhouette qui se découpe à contre-jour.