What if the Storm Ends ? || The 100 | Bellamy|Murphy|Roan ||

Chapitre 11 : So we're risking our asses for whisky, now ?

Avant que vous n'entamiez votre lecture, je tiens à vous informer que ce chapitre et les suivants s'écartent de la série. Je ne modifie pas les événements, j'en insère simplement de nouveaux dans la chronologie. Je comble les blancs, si vous préférez.

Bonne lecture ! 

Gwen

Je me tiens devant les six rectangles de terre noirs que constituent les tombes anonymes de nos morts. Les petites pensées blanches et mauves que Clarke a disposé sur celle de Well se sont recroquevillées contre le gel. Leurs pétales enduit de givre semblent avoir été cristallisés.

Le froid devient un réel problème. Chaque nuit, la température décline de quelques degrés. Dans l'aube pâle et grise, je songe à ce nouveau coup dur pour les Cent. Les quatre-vingt quinze, désormais, ne puis-je m'empêcher de songer amèrement. A chacune de mes expirations, une vague buée dessine des volutes discrètes devant mon visage. Je porte maintenant des sortes de mitaines découpées dans des manches de laine auxquelles j'ai fait des trous pour y glisser mes pouces. Rien qui ne puisse faire une grande différence si l'hiver continue à se durcir.

La veille, Bellamy a convoqué les figures dirigeantes du camp sous sa tente pour discuter de nos options. Ils n'ont pas eu besoin de délibérer longtemps pour déterminer que notre unique espoir repose sur les vestiges des bombardements. Clarke estime que nous avons de grandes chances de trouver des bunkers ou dépôts d'avant guerre dans les environs. Quant à savoir ce que nous y découvriront...

« Des cadavres » a lugubrement avancé Murphy. « Et du whisky avec un peu de chance. »

Je ne lui donne pas tord. Pourtant, refusant de s'abandonner au pessimisme, nous avons décidé de procéder à des expéditions. La décision a provoqué une certaine appréhension au sein des Cent. Depuis la mort de Wells, la crainte des Terriens plane sur nous comme un lourd nuage d'orage, prêt à cracher sa foudre à tout instant. Je ne me fait guère d'illusions sur le nombre et l'identité des volontaires. Et malheureusement, ceux que j'ai en tête ne disposent pas de la plus grande compatibilité sociale.

- Gwenaëlle, appelle une voix un peu rauque en haut du talus. Tu as fait tes préparatifs ?

Je secoue négativement la tête. Un bruit de semelles glissant dans la déclinaison terreuse m'indique que Bell me rejoint. L'instant d'après, il pose une main réconfortante sur mon bras.

- Six morts, articulé-je d'une voix étranglée.

Il pousse un profond soupir qui monte en un panache vaporeux.

- Mais une majorité de survivants. Et c'est d'eux que je me soucie pour l'instant.

- Je sais. Je sais, et je ne cherche pas à te faire culpabiliser, ni à te miner le moral mais c'est juste... (j'inspire profondément.) Je ne les connaissais pas Bell, ou à peine.

- Et tu ne sais pas pourquoi ça t'affecte ? Hasarde-t-il gravement.

- Si. Justement. Ça m'affecte parce que... (je me retourne vers lui, les yeux brillants.) Parce que j'ai peur que la prochaine tombe soit pour quelqu'un qui compte vraiment pour moi.

Bellamy me dévisage longuement d'un air tendre et compréhensif qu'il arbore rarement. Finalement, il s'avance et m'attire contre lui.

- Six morts, dit-il contre mes cheveux. Pas un de plus, Gwenaëlle. Je ne laisserai plus les nôtres mourir.