Huitième chapitre

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Pdv Léa

Trois semaines plus tard....

J'ai fini d'écrire ma lettre d'adieu. On n'arrive presque pas à la lire à cause de mes larmes tombant abondamment sur le papier. Je plie le papier et le pose au pied de mon lit. Puis j'ouvre la petite boîte de médicaments. Je prends une bonne dizaine de gélules dans ma main et les fixe longtemps, sans bouger.C'est bizarre, mais à force de les regarder, je visualise les visages de mes proches dans chacune d'elles.

Esther, avec la purée de carottes que je lui avait jeté au visage il y a quelques semaines, alors qu'elle voulait juste m'aider.

Léo, sa petite bouille d'enfant de trois ans. Il ne comprendra pas ce qu'il se passera une fois que j'aurais accompli ce que je m'apprête à faire. Il ne comprendra pas pourquoi les urgences arriveront chez lui, et emporteront sa grande sœur. Il ne comprendra pas pourquoi il ne me reverra jamais. Il est trop jeune pour comprendre, et trop jeune pour vivre ça. Mais moi je suis aussi trop jeune pour réussir à supporter mon malheur.

Lucas et Rose, s'embrassant, tous les deux en rougissant. Ils forment un beau couple. Et je les envie. J'aimerais tellement que Clément me regarde...

Clément, mon amour secret. Je l'aime depuis la sixième. Et jamais il ne m'a considéré comme plus que sa meilleure amie. Sauf que moi, je veux être plus, bien sûr. Et quand Esther est tombée amoureuse de lui aussi, j'ai dû m'effacer. Je me souviens encore de ce jour. C'était le jour où j'avais pris mon courage à deux mains, j'avais décidé de lui avouer mes sentiments, mais avant que je n'aille lui parler, Esther m'avait confié son secret. Elle n'a appris que plus tard, qu'à ce moment là j'étais amoureuse de lui aussi, et que je le suis toujours d'ailleurs. Alors j'avais enchaîné les mecs, en espérant que mes sentiments pour lui disparaissent, et que je l'oublie. Mais ça n'est jamais arrivé . Parfois, il regardait les garçons avec qui je sortait d'un air jaloux, et il en aurait frapper un si je n'étais pas intervenue. Mais je ne me suis jamais dit que ces crises de jalousie étaient dû au fait qu'il m'aime. Un garçon comme lui ne s'intéresse pas à une fille comme moi.

Maman et Papa, deux personnes qui ont refusé de m'aider, et qui m'ont enfoncé encore plus.

En pensant à tous ceux à qui je ferais de la peine, des larmes baignent mes joues déjà mouillées. Et, je ne sais pas pourquoi, j'appelle Esther. Peut-être que je voulais lui annoncer, lui dire au revoir. Ou peut-être que j'essayais de reprendre la corde qu'on me lançait, pour ne pas faire l'inadmissible. Peut-être autre chose, je ne sais pas. Je ne saurais jamais, je pense.

Mais je tombe sur le répondeur. Je laisse quand même un message. Et d'une voix tremblante et entrecoupée de sanglots, je lui dit mes dernières paroles:

_ Désolée... Je suis désolée...

Je raccroche, et avale d'une traite les gélules. Quelques secondes après, je me sens vaciller, et le moelleux de mon matelas amortit la chute de mon corps flasque, sans vie.

Pourquoi?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant