Une plage, une veste et des bisounours (tag n°4, partie II)

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Après le repas, les tagueuses, curieuses, demandèrent à visiter le chalet, pensant que cela leur ferait une occupation et que, pendant qu'elles y seraient occupées, l'asticot ne pourrait les emmener skier.

C'est donc tout naturellement que l'asticot leur demanda ce qu'elles voulaient voir, ce à quoi elles répondirent qu'elles souhaitaient juste faire le tour du propriétaire, sans aucune pièce particulière où se rendre.

« Euuh... On va avoir un problème, là, par contre...

— Pourquoi ?

— En fait, c'est un chalet asticotin, donc les pièces apparaissent simplement lorsqu'on en a besoin, meublées comme on le souhaite... Il n'y a pas grand chose à visiter, donc.

— Ah... Mais donc je ne pourrais pas voir ce qu'il y a sur ta table de nuit ? demanda la lampe de bureau.

— Ça risque d'être compliqué, en effet...

—Je fais comment, du coup ? Parce que c'était une de mes questions... Sinon, habituellement, tu mets quoi sur ta table de nuit ?

— Comment dire... Puisque je ne dors pas...

— Ah, oui, c'est vrai... Mais alors qu'est-ce-que je dois noter, en réponse ?

— Bah... Rien ?

— Mais je ne peux pas laisser une question sans réponse!

— Mais il n'est pas question de la laisser sans réponse, il suffit de répondre « rien »...

— Tu ne m'aides pas, là ; ne rien répondre ou laisser la question sans réponse, ça revient au même... »

Soupirant devant la mauvaise connaissance de la grammaire française, qui, si elle était bien maîtrisée par la tagueuse, lui aurait fait comprendre tout de suite ce qu'elle suggérait, l'asticot reformula sa pensée :

« Non, je veux dire que tu n'as qu'à écrire que je n'ai rien sur ma table de nuit... Ce qui est vrai, puisqu'elle n'existe pas. »

Legend-R s'empressa de répondre ainsi à sa question, puis elle s'arrêta, songeuse.

« Mais puisque tu ne dors pas, je suppose que tu ne pourras pas non plus répondre à la prochaine question...

— C'est celle sur les chaussettes? » demanda Roman-e , qui assistait, jusque là, silencieusement, à l'échange.

Et la lampe de bureau hocha de la tête, tandis que l'asticot répéta :

« Des chaussettes? se demandant ce qu'elles avaient encore bien pu inventer.

— Oui... En fait, la question est « Peux-tu dormir avec tes chaussettes ?»... »

Ces mots prononcés, Alphonse, l'esprit de toutes les chaussettes apparut.

« Tiens, bonjour Alphonse! s'exclamèrent tous les protagonistes en choeur.

—Tout le monde me connaît déjà, ici ? Je n'ai même pas besoin de me présenter ? Mais c'est même pas drôle ! Je ne suis pas une chaussette banale, vous pourriez montrer un peu plus de surprise, quand même ! Surtout toi, la chenille verte, je ne crois pas t'avoir déjà croisée...

—ÇA SUFFIT !!! J'EN AI ASSEZ! PERSONNE NE SAIT LIRE, ICI, EN FAIT! PAS MÊME LES CHAUSSETTES ! MAIS OÙ VA LE MONDE ! TU N'ES QU'UNE VIELLE CHAUSSETTE ABANDONNÉE MUTANTE, ET TU T'INCRUSTES PARTOUT JUSTE POUR EN PROFITER POUR VOLER UNE DES DEUX CHAUSSETTES QUI CONSTITUENT CHAQUE PAIRE PARCE QUE TU AS VÉCU TROP LONGTEMPS ESSEULÉ ! TU PENSES QUE JE NE LE SAIS PAS, ALPHONSE ? ET, APRÈS, TU TE PERMETS DE VENIR M'APPELER CHENILLE ALORS QUE JE SUIS UN ASTICOT ?? ON VOIT BIEN QUE TU NAQUIS SUR L'ANTIBIOGRAPHIE DU CHAMEAU ! BON SANG ! TU DEVRAIS LE SAVOIR, QUAND MÊME ! JE NE LE CRIE PAS ASSEZ PARTOUT, QUE JE SUIS UN ASTICOT ?

Les tribulations d'un asticot spammeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant