La voiture s'arrêta devant une barrière au milieu du désert. Je ne savais pas où j'étais. De grands grillages s'étendaient à perte de vue. Des hangars était alignés. La barrière se leva pour laisser passer la Jeep noire dans laquelle j'étais embarquée. J'étais ligotée dans le coffre. La voiture pénètra dans l'enceinte et roula dans l'allée pendant plus de cinq minutes. Je n'avais plus de force, j'avais faim et j'avais soif mais ce n'était pas le pire. Je ne savais pas si ma fille de 4 ans allait vivre longtemps dans les rues de La Havane. Je baissais les yeux vers mes pieds. La voiture pila net, me jetant contre les sièges avants. Je gémis pitoyablement. Je me sentais impuissante. Je n'aurais pas dû me laisser faire. J'aurais dû emmener Manon loin d'eux et la protéger de tous les dangers. Mais au lieu de ça, elle errait seule dans les rues de la capitale cubaine et pourrait bien être la future cible d'un détraqué. Des larmes de douleur roulaient sans interruption sur mes joues. Je n'avais peur, pas pour moi. Mais pour Manon oui.
L'homme descendit et vint ouvrir les portes à l'arrière. Il m'attrapa par la taille et me cala sur son épaule comme un sac à patate. J'émis un petit couinement. Il sourit. Le conducteur sortit à son tour. C'était un gars tout maigre, de 1 m 60 de haut. Il sourit en me voyant.
- Le chef va être content, Carlos.
J'avais tellement chaud. Le soleil me cramait littéralement le dos. Ils me firent entrer dans le hangar numéro 405. C'était un bâtiment de tôle immense. Il n'y avait rien du tout à l'intérieur. Qu'allaient-ils me faire ?