Indelible words - Part 2

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Harry.

(Ludovico Einaudi - Fly)

Des éclats de voix vinrent troubler le sommeil agité du bouclé, le faisant grogner de mécontentement. Il ouvrit paresseusement un oeil mais le referma immédiatement lorsque la lumière du jour lui brûla la rétine. Un violent mal de tête le prit et il s'insulta mentalement pour avoir bu hier soir. Il ne tenait pas l'alcool et le moindre verre de liquide considéré comme fort lui provoquait ce genre de maux désagréable.

Un son tonitruant vint briser l'atmosphère paisible de la pièce. C'était en réalité son portable qui sonnait à trois centimètres de son oreille. Il décrocha lentement en se redressant en position assise. Une douleur lancinante lui traversa le dos et il se maudit d'avoir passé la nuit sur ce foutu canapé.

•••
- Allo, coassa t-il, incertain.
- Harry ! Qu'est ce que tu fous putain ! Il est huit heures et t'es toujours pas là ?! C'est pas comme ça que tu vas réussir dans la vie ! hurla son père au téléphone.
Le concerné souffla d'exaspération.
- Ça va j'arrive c'est bon j'ai oublié de mettre mon réveil ça arrive, grogna t-il, la voix rocailleuse.
- Non ça n'arrive pas aux gens qui veulent vraiment faire quelque chose de leur vie alors tu vas te dépêcher sinon je trouve quelqu'un d'autre largement plus compétent que toi ! Et ça va pas être difficile !
- Ouais c'est bon, c'est bon aller à tout à l'heure, marmonna le bouclé.
•••

En raccrochant, il se laissa retomber dans les coussins en soufflant de mécontentement. Ce rythme infernal l'épuisait totalement. Il n'avait plus une minute de temps pour lui ou pour sa famille. Même le week-end, il avait des tas de dossiers à remplir, vérifier, signer et lire alors qu'il entendait ses enfants chahuter et rire dans la pièce adjacente. Quelque fois, lorsque l'envie se faisait trop présente, il les rejoignait et jouait avec eux. C'était ses moments préférés depuis quelques mois puisque c'étaient les seuls où il pouvait redevenir le Harry d'avant, amusant, attachant et de présence agréable comme tout le reste de son temps était consacré au travail.

Lorsque son père lui avait annoncé son retrait du poste de patron de la grande société des Styles, Harry avait été ravi. Enfin ils allaient avoir autant d'argent qu'ils voulaient avec Louis puisque c'était lui qui allait prendre la suite.

Ce qu'il ne savait pas à ce moment là, c'était que son père allait le surveiller, le traquer et juger tout ce qu'il allait faire et entreprendre. Oui parce que c'était vraiment le cas. Depuis que Harry était au commande, son père était à ses côtés. Il ne supportait pas de laisser son entreprise à quelqu'un d'autre, même son fils. Alors pour se "rassurer", il surveillait tous les faits et gestes du bouclé. Mais ce n'était pas tout. Son géniteur exerçait sur lui une pression à la limite du supportable. Tous les jours il lui répétait qu'il fallait toujours faire quelque chose de sa vie, jamais ralentir le rythme, ne jamais tomber dans l'oisiveté, que lorsqu'on dirige une entreprise, tous les sentiments doivent tomber aux oubliettes, qu'on doit se tenir le dos droit, le visage dur. Rien ne doit nous atteindre sinon il faut renoncer ou persister encore plus durement.

Il faut travailler nuit et jour si le travail n'est pas terminer, penser "travail", rêver "travail". Les reproches ne cessaient de fuser pour tout et n'importe quoi. Son père ne lui avait jamais fait un seul compliment et ce n'était pas aujourd'hui que cela allait arriver.

Harry voulait rendre fier Louis en travaillant ainsi également. Il voulait que le mécheux soit fier d'avoir un mari comme lui, qui n'était pas feignant et qui ramenait l'argent à la maison, comme tout homme respectable. Il pensait vraiment bien faire.

Il savait pourtant que son comportement laissait vraiment à désirer ces derniers temps. Le bouclé devenait aigri et était sur les nerfs la plupart du temps.

OS Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant