Firemen - Part 1

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(Linkin Park - Shadow Of The Day)

L'adrénaline coulait dans leurs veines, alors que le camion filait à toute vitesse sur la route encombrée, slalomant dangereusement entre les voitures. La sirène stridente hurlait à qui bon voulait l'entendre qu'il y avait urgence. Les néons bleus se reflétaient sur la façade triste des immeubles délabrés alors que le véhicule affrontait la nuit sombre et glaciale de ce mois de novembre. 

- On le perd, on le perd ! cria Louis.
- Okay préparez le défibrillateur ! Maintenant ! 

Les trois hommes s'activèrent le coeur battant. Ils placèrent les électrodes sur le torse de la victime et s'éloignèrent pour laisser l'appareil fonctionner.
Ce dernier envoya plusieurs choques. Le buste de l'homme se souleva puis retomba mollement sur la table à chaque décharge. Ils attendaient, le souffle coupé. Puis l'électrocardiogramme émit de nouveau un petit signal, suivit d'un autre puis encore un. Il repartit de plus belle, augmentant le rythme jusqu'à retrouver une stabilité. Les trois pompiers soufflèrent de soulagement. Ce n'était jamais bon pour leur moral lorsqu'ils faillissaient à leurs missions.

- On arrive dans deux minutes, dit le chauffeur.

Et il était temps puisque la victime avait visiblement besoin de soins rapidement.

Louis observa son coéquipier en face de lui. Il passait nerveusement sa main dans sa mèche, le regard angoissé, la mine sérieuse et concentrée. Ses yeux verts surveillaient l'écoulement des produits médicaux dans le sang du patient.

- Harry aide moi à lui passer la couverture chauffante s'il te plaît, demanda Louis à ce dernier.

Ils fixèrent la couverture sur le brancard, pour que l'homme soit prêt à être pris en charge par les médecins lors de leur arrivée aux urgences.

Le camion s'arrêta et les trois hommes en uniforme se hâtèrent de descendre la victime, bien vite emmener par les médecins de garde.

Ils remontèrent alors dans le camion et s'assirent ,relâchant la pression. Louis respira plus calmement et laissa sa tête reposer contre le paroi du véhicule, fermant les yeux.

Son métier était souvent dur psychologiquement, physiquement aussi mais comme il était entraîné, ce n'était pas la partie la plus difficile. Les situations étaient parfois angoissantes, lui demandant beaucoup de self-control. Il en avait acquis pas mal ces dernières années, il fallait toujours réfléchir rapidement et agir. Agir vite et bien, savoir ce qu'il fallait faire, connaître les gestes sauveurs. Il ne fallait pas paniquer. Il ne fallait pas trop réaliser que la vie de personnes dépendait de vous, sinon vos mains se mettaient à trembler, la panique s'insinuait dans vos veines et vous n'étiez plus bon à rien.

Il avait vu des choses terribles, choquantes, des situations inextricables, des gens au bout du rouleau, des femmes et enfants battus, à mort parfois. Des accidents, des visages ensanglantés, des corps brûlés et des millions d'autres choses qu'on ne pouvait pas décemment imaginer.

Mais il aimait son métier par dessus tout. Il était né pour sauver. Alors même s'il faisait parfois des nuits blanches à cause d'urgences, même s'il faisait beaucoup de cauchemars peuplés d'images l'ayant inconsciemment choquées, même si toute sa vie ne tournait qu'autour de ça, il n'arrêterait pour rien au monde. Il se sentait utile à la société. S'il arrêtait, que ferait-il de sa vie ?

Lorsqu'il rentrait chez lui, à des heures tout le temps différentes, il retrouvait toujours son petit appartement vide de chaleur humaine, froid et sans vie. Il ne faisait que se laisser tomber sur son lit comme une masse et s'endormir jusqu'à ce que son réveil, où l'alarme de la caserne le réveille brutalement quelques petites heures plus tard. Alors il se levait et recommençait.

OS Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant