[Kaisoo] Lentement mais surement...

Chapitre 7 : Le retour de Kim Jongin

Le lendemain, comme Baekhyun l'avait prédit, Kai revint au lycée. Son absence s'était faite ressentir pour tout le monde. Pendant une semaine, on entendit des chuchotements et des rumeurs en tous genres dans les couloirs. Après tout, Kai était le garçon le plus populaire du lycée, il ne pouvait donc pas rater une semaine de cours sans que personne ne s'en aperçoive. Selon certains, il séchait les cours parce qu'il se croyait trop intelligent pour ce genre de choses, selon d'autres il était à un shooting photo pour la couverture d'un magazine américain. Cependant, le mot d'excuse donné au professeur affirmait : « grippe ». Grippe ? Vraiment ? Kyungsoo avait beau réfléchir, il ne parvint pas à savoir si c'était vrai ou pas. Si ça l'était, il s'était vraiment surestimé en pensant qu'il était la raison de l'absence de Jongin. Si ça ne l'était pas... Mais pourquoi cela ne le serait-il pas ? Les parents des élèves d'Hannyang n'étaient pas du genre à dispenser leurs enfants de cours pendant une semaine sans une raison valable.

Malgré la torture de cerveau que lui infligeait le retour de Kai, Kyungsoo était immensément heureux de ne plus avoir une place vide à côté de lui. Et même si Jongin avait directement repris son habitude de dormir en classe, Kyungsoo ne parvenait pas à s'empêcher de sourire comme un idiot. Il attendit avec impatience le prochain cours d'Anglais, qui avait lieu le mardi matin. La nuit qui le précéda fut très longue pour le jeune homme, qui ne parvint pas à trouver le sommeil. Des dizaines de scénarios s'imposaient dans son esprit, certains probables, d'autres pas. Quelques uns revenaient régulièrement, comme celui où Kai décidait de changer de groupe et de rejoindre Krystal et Jessica, ou celui où le professeur Lee était de nouveau absent, jusqu'à la fin de l'année cette fois. Dans quasiment chaque cas, il ne pouvait pas parler avec Jongin. Et pourtant, il en avait cruellement besoin. Il fallait absolument qu'il lui parle, qu'il s'explique, qu'il suive les conseils de Baekhyun. Le peu de sommeil qu'il parvint à trouver fut troublé par des cauchemars et une soif intense. Finalement, quand son réveil afficha cinq heures, n'y tenant plus, il se leva sans faire de bruit et se prépara un déjeuner, qu'il finit par donner au chat, son estomac refusant d'accueillir quoi que ce soit. Il ne mit pas plus d'une dizaine de minutes à se préparer, et se retrouva alors à tourner en rond dans la salle à manger à peine éclairée. « Calme toi » se répétait-il à voix basse « ça ne sert à rien de s'inquiéter, tout va bien se passer, ce n'est rien, rien d'important ». Mais il ne parvenait pas en s'en persuader, ni à stopper les tremblements qui le parcouraient des pieds à la tête.

Quand l'horloge de la cuisine afficha enfin les six heures, Kyungsoo prit son sac à dos et sortit en prenant soin de ne faire aucun bruit. A peine eut-il fait trois mètres qu'il se retrouva frigorifié, tremblant plus que jamais. Le kilomètre qui le séparait de l'arrêt de bus lui parut interminable. Quand il y parvint, il vit Ryeowook l'accueillir avec un sourire angélique sur son visage, et il le lui rendit, ouvrant par la même occasion sa lèvre gercée. Les deux jeunes hommes s'installèrent confortablement sur les vieux sièges du car et se mirent à discuter de leur weekend. Kyungsoo raconta sa rencontre avec Baekhyun mais ne mentionna pas les conseils qu'il lui avait donnés concernant Kai. Ryeowook, lui, avait passé les deux jours avec Yesung dans une station balnéaire. Ces deux là semblaient vraiment filer le parfait amour et Kyungsoo se surprit à les envier. La bonne humeur de Ryeowook lui donna un peu plus de courage et il fut heureux d'être à ses côtés en arrivant au lycée. Ils allèrent directement se mettre au chaud dans leur salle de classe sans attendre la sonnerie, le froid les poussant à rester le moins de temps possible à l'extérieur. Visiblement, ils n'étaient pas les seuls à avoir eut cette idée : Krystal et Jessica étaient assises au pied du radiateur (certainement que les mini jupes ne leur tenaient pas assez chaud), Eunji et Bomi révisaient leurs tables de multiplication en jouant à « si tu perds t'auras un gage », Eunkwang, Changsub, Bambam et Jackson faisaient un concours de pet, et, se passant la main dans les cheveux, assis les jambes légèrement écartées sous son bureau, les sourcils froncés, le regard fixé sur un livre de maths, se tenait Kim Jongin. Le cœur de Kyungsoo fit un bon dans sa poitrine quand il l'aperçut. Ryeowook lui donna un coup de coude discret dans les côtes, ce à quoi son ami répondit par un regard signifiant clairement « un mot et t'es mort ». Ils allèrent donc s'installer à l'autre de bout de la classe –Kyungsoo n'était pas encore prêt à aller voir Kai. La salle se remplit peu à peu, devenant de plus en plus bruyante et odorante à cause des pets du Quatuor de la Connerie (c'était ainsi qu'Eunkwang, Changsub, Bambam et Jackson aimaient s'appeler). Bientôt, Kyungsoo dût laisser la chaise sur laquelle il était assis à Kyuhyun, et aller s'installer à côté de Jongin. Celui-ci ne leva pas les yeux de son livre, mais un imperceptible mouvement agita ses sourcils. Kyungsoo se sentit rougir tandis qu'un grand conflit intérieur avait lieu dans son esprit : « Parle lui ! Tu dois le forcer à te reparler ! », « Non, tais toi, s'il ne te regarde pas c'est qu'il n'a pas envie de te parler », « Il a juste peur, il attend que tu fasses le premier pas ! », « Ne fais surtout pas ça, au nom de ta dignité ! ». Le jeune homme avait envie de faire taire ces voix qui l'empêchaient de se concentrer sur ce qu'il voulait dire. Mais il ne put y parvenir, car la sonnerie puis l'arrivée du professeur l'obligèrent à se taire. Il serra les poings, déçu de lui-même. Mr Lee fit l'appel, parla quelques minutes puis intima aux élèves de se mettre en groupe pour continuer les exposés. Kyungsoo jeta un regard à Jongin, qui continuait de lire sa leçon de maths, faignant ne pas avoir entendu la consigne. Prenant une grande respiration et rassemblant tout son courage, Kyungsoo se tourna vers son voisin et dit d'une voix qu'il voulait assurée :