1er août

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7h. Je n'ai pas dormi, je suis sur le balcon. J'y ai passé la nuit. J'ai entendu Jules se lever. Il s'est appuyé contre la porte du balcon et se tient derrière moi.

-T'as bien dormi ?

Pour ma dernière nuit chez toi Jules ?

-Mieux que n'importe quelle nuit.

Parce qu'il valait mieux mentir. Il ne m'a pas répondu et il est sorti de la pièce. Je me suis mise à pleurer.

Après une heure de plus passée sur cette chaise, devant cette table, sur ce balcon de cette maison, je me suis levée pour regrouper tout un tas d'affaires qui m'appartiennent et qui, maintenant j'en suis sûre, ne reviendrons pas dans cette pièce.

8h30. Ma valise était faite, je n'avais rien laissé. Je me tenais debout, seule, devant le piano. J'ai posé ma main dessus, et j'ai revu toutes ces fois où Jules était assis là. Je ne l'entendrais plus jamais jouer. Je ne dormirais plus jamais dans ce lit, je ne verrais plus jamais la vue de sa fenêtre. Je ne le verrais plus jamais.

Soudain, il ouvra la porte.

-Charlie, tes parents sont là.

-Je... j'arrive.

Il reparti. Je prend un post-it sur son bureau. Simplement "je t'aime encore, moi" sur son oreiller. Je sortais pour la dernière fois de sa chambre.

aveuglémentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant