31 juillet

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31 juillet, l'été suivant, veille de mon déménagement.

1 an et deux semaines. Ce soir, Jules m'emmène au restaurant. Cette journée fut plutôt bizarre entre nous. Enfin cette semaine l'était. Notre relation était bizarre depuis le début en fait. Le restaurant se trouve à une dizaine de minutes à pieds de chez lui.

Saviez-vous que 10 minutes de silence quand on est accompagnée parait une éternité ?

Aucun mot n'a été prononcé, ni de sa part ni de la mienne. Quand on est arrivés au restaurant, on s'est assis sur une magnifique terrasse, avec une vue splendide. C'était sans aucun doute le plus beau restaurant qu'il ait pu me faire découvrir.

Mais ce mutisme avait détruit la beauté de la soirée. Après une heure sans paroles, j'ai posé ma main sur la sienne. Il a simplement retiré sa main pour la poser sur sa cuisse et m'a adressé un sourire timide et forcé. Alors j'ai compris.

Quelque chose s'était brisé. Je m'apprêtais à déménager à 200 km du garçon que j'avais le plus aimé dans ma vie et quelque chose que je ne pourrais plus réparer s'est cassé. En fait, ce qui s'était le plus brisé à ce moment là était mon coeur.

Quand il a compris à son tour, je l'ai vu baisser la tête. Il m'a dit :

"-On rentre ? Je suis fatigué."

Mais il voulait simplement en finir. En finir avec ce moment déchirant où nous savions parfaitement que ça ne pouvait plus continuer ainsi mais qu'aucun de nous deux ne pouvait agir contre ça.

Le retour se fut dans le même calme douloureux que l'aller. Il était même encore plus dur.

La reste de la soirée se passa dans son lit, dos à dos. Aucun n'osait regarder l'autre.

aveuglémentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant