flashback n5

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10 juin.

Ce soir, un ami de Jules et de Pierre organise une fête. Il faut avouer qu'en ce moment ça va pas trop. Je commence à me poser des questions sur mon déménagement. J'ai peur qu'il m'abandonne et que la distance lui fasse peur. Il ne fait rien pour me rassurer.

19h03.

Pierre sonne à la porte de chez Jules. Nous le rejoignons pour partir à la soirée d'un certain Maxime.

Nous y allons à pied. Le village est très petit et tout est à proximité. Je n'ai pas prononcé un seul mot. Je ne veux pas sortir ce soir. Je ne veux rien faire. Je sens Pierre me dévisager. Je sens Jules ne pas le remarquer.

19h20.

Nous sommes arrivés. Une énorme maison. 4 étages, un terrain énorme. A l'intérieur, une tonne de gens. Je ne connais personne à part les garçons et quelques autres de l'équipe de hockey de Jules. Très vite, celui-ci me laisse et retrouve ses coéquipiers.

Je me sers à boire, et je me pose sur le canapé. Il y a au moins 15 personnes dans le mètre carré qui m'entoure. Mais je me sens seule. J'aimerais partir en courant.

19h30.

-Dégage c'est ma place.

Le garçon assit à côté de moi se lève et Pierre se met à sa place. Je rigole.

-Alors rayon de soleil, qu'est-ce que t'as ?

Je fixe mon verre.

-Tout va bien.

-Non. De toute évidence tu t'emmerdes ici, alors j'ai une solution pour toi.

Il se lève, se place devant moi et me tend la main. Je la saisis.

Il m'emmène deux étages plus haut. Il ouvre une chambre, regarde dedans.

-C'est bon, y'a personne, viens avec moi.

Je le suis sans savoir ce qu'il attend de moi. Il verrouille la porte et se couche sur le sol. Je reste plantée devant lui sans comprendre.

-Tu fais quoi là ?

-Viens ici, on va parler.

-On peut pas parler assis sur des chaises ?

-J'aime me coucher sur le sol.

Je rigole et je m'allonge à ses côtés.

Nous sommes restés là jusqu'à minuit. J'ai adoré parler avec lui. C'est en étant enfermée dans cette chambre avec lui que je me suis sentie le plus libre.  Jusqu'à ce que la soirée dérape complètement.

Il tourne la tête vers moi.

-Et avec Jules ? C'est quoi le problème ?

-Je.. il n'y en a pas.

Il ne me lâche pas du regard.

-Arrêtes de me mentir Charlie. Je lis en toi comme dans un livre ouvert.

Je le regarde à mon tour.

-Tu ne lis pas bien alors.

Nos yeux sont restés accrochés pendant une dizaine de secondes. Il a posé sa main droite sur ma joue gauche et avec son pouce il l'a caressé. J'aurais dû venir arriver la chose. Il a collé ses lèvres sur les miennes. En réalité je l'ai vu arriver, mais je n'ai pas voulu l'empêcher.

J'ai entendu quelqu'un marcher dans le couloir. J'ai flippé et je me suis relevée.

-Euh.. on.. faut qu'on sorte maintenant.

Il se relève aussi.

-Calmes toi Charlie, je suis désolé. J'aurais pas dû.

-C'est pas grave.

Je me suis avancée vers la porte et je l'ai ouverte. Derrière se trouvait Jules. Il m'a bousculé et s'est jeté sur Pierre.

-Qu'est-ce que tu foutais dans une chambre avec ma copine ?

J'ai pris son bras.

-Calmes toi, viens on parler.

Il m'a suivit. Nous nous sommes assis dehors.

-Charlie, maintenant tu me dis la vérité. Qu'est-ce qui s'est passé dans cette chambre ?

-On s'est embrassés. Ni plus ni moins qu'un bisou. Nous avons discutés pendant longtemps, et c'est venu comme ça. Mais ce n'est pas important pour moi, je ne ressens rien pour lui.

Mon calme semblait le destabiliser. Il s'est levé et s'est approché de Pierre.

-Je veux plus jamais te voir.

-Pourquoi ? Parce que je me suis occupé de ta copine pendant que toi tétais pas capable de le faire ?

Jules m'a regardé. Et il est parti. Je l'ai rattrapé quelques mètres plus loin.

Il pleurait.

-Jules je suis désolée. Je voulais pas te blesser.

-Je pleure pas pour ça.

Je le regarde.

-Je l'ai entièrement mérité. J'suis une ordure avec toi. Je ne t'en veux pas. Maintenant, rentres dormir chez toi s'il te plaît je ne mérite pas que tu sois à mes côtés.

Il dépose un bisou sur mon front.

-Je t'appelle demain.

aveuglémentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant