Chapitre 7

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Choqué par la scène qui se déroule sous mes yeux, je mets quelques secondes à réaliser ce qu'il se passe réellement et à agir. Numéro 140 se trouve au-dessus de Thomas qui tente de le retourner pour s'enfuir. Il faut que je fasse quelque chose et vite. Il serait embêtant que Thomas se blesse dans la "SAFE ZONE", comme moi.

Je me dépêche de regagner la terre ferme en sautant de toits en toits jusqu'à toucher le sol en une roulade maladroite. Je me précipite vers Thomas pour lui porter secours. Une masse de gens s'est déjà formée autour d'eux, intrigués par ce qu'il se passe et curieux de voir comment tout cela va se terminer.

- Tu crois qu'ils vont se battre à mort ?
- Tu crois vraiment qu'on peut mourir ici ?
- J'sais pas, on va ptetre en avoir la réponse rapidement.
- Moi je paris pour la meuf, l'autre est clairement en situation de faiblesse.
- J'sais pas, il a l'air motivé. Puis il a tenu plus longtemps que nous ... alors bon..
- On verra bien.

"La meuf" ? Thomas serait donc en train de se battre avec une fille ? Ce qui est clair c'est qu'elle semble lui en vouloir. J'ignore les autres commérages, qui fusent de partout, et me fraye un chemin à travers la foule de plus en plus compacte. Je suis obligé de donner des coups de coude et de marcher sur des pieds pour progresser. Certains me menacent de morts, mais je suis tellement décidé à avancer le plus rapidement possible, qu'ils n'ont pas le temps de faire quoi que ce soit. Je pousse et frappe, encore et encore. Deux grands gars se trouvent juste devant moi, je me stoppe pour me trouver un autre trajet. Impossible, c'est le seul endroit par lequel je puisse passer si je ne veux pas avoir à faire un énorme détour. Je m'approche doucement, m'accroupis et commence à passer discrètement entre les jambes de l'un d'entre eux. Malheureusement, dans la précipitation je ne fais pas attention à mes gestes et appuie ma main sur son pied gauche. L'homme, qui a ressenti la pression sur son pied, baisse la tête et m'aperçoit. Je rampe, en m'agrippant au sol bétonné, pour lui échapper avant qu'il ne réagisse.

- T'as cru que tu pouvais me mâter les couilles sans soucis ? Me dit-il en m'attrapant par le pantalon. Si tu crois t'en sortir comme ça !
- Quoi ?! Mais tu vas pas bien ! Je veux juste rejoindre mon pote, au milieu, alors si tu pouvais me lâcher, s'il te plaît, ça serait bien gentil.

Je me débats et réussis à lui donner un coup de pied dans le genou. Il crie de douleur, tombe par terre et jure recroquevillé sur lui-même. La réaction de son acolyte ne se fait pas attendre. Il me relève pour me faire tenir bien droit et me regarde dans les yeux, la rage que j'y vois me donne des frissons. Elle semble naturelle, habituelle

- Tu veux être au centre de l'attention avec ta chochotte de petit ami espèce de PD ? Bah tiens ! Vas le rejoindre pour le sucer !

Aussitôt dit, aussitôt fait, il me donne un énorme coup de pied dans l'entrejambe, si violent que je suis projeté deux mètres plus loin, une atroce brûlure envahissant mon corps. Je crois bien que je suis à présent stérile.. Je me mets en boule, essayant de réduire la douleur avec mes mains et me relève doucement. Mon geste est comparable à l'éclosion d'une fleur. Je commence en boule et me déroule petit à petit. La tête me tourne, tout est flou, il me semble entendre des rires. Quelqu'un vient à mon aide, me prenant sous l'aisselle. Puis une deuxième personne, du côté opposé. Nous marchons. Combien de temps ? Où ? Je ne saurais pas le dire à l'heure actuelle. Il me faut le temps de me remettre en état de fonctionnement. A défaut de réussir à voir, je parviens à entendre.

- Pourquoi tu nous as aidés ? Je croyais que tu voulais te débrouiller seule et me tuer ?
- Normal de vouloir être seul, un seul va s'en sortir ! Et ce n'est pas parce que je veux survivre et que tu m'as tuée que je ne peux pas faire preuve de bienveillance.
- Parce que je t'ai tuée ? Je te rappelle que toi aussi tu m'as tué ! Je ne comprends pas. Avant qu'il débarque, tu faisais tout ton possible pour m'achever une deuxième fois et maintenant tu m'aides à m'occuper de mon ami ?
- Pour commencer, ton pote je l'ai déjà rencontré et aidé. Deuxièmement, je ne suis pas un monstre et il nous a apporté une distraction, et c'est ça qui nous a permis de nous échapper de cette "arène".
- Oh je vois ! Madame se sert de la souffrance d'un autre pour régler ses problèmes, mais Madame est tout de même une sainte ! C'est quoi votre nom ma chère sainte ? Sainte Hypocrite ?
- Kalissa
- Quoi ?
- Mon nom c'est Kalissa.

La Mort Infinie  #Laink et TerracidOù les histoires vivent. Découvrez maintenant