- XV -

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"Les bons comme les mauvais."
Quinzième partie.

Bien que les retrouvailles faisaient du bien, ils savaient qu'elles n'étaient que de courte durée. Aurore ne prévoyait pas de rester, et ils l'avaient compris, même s'ils n'étaient pas enchantés par le choix de leur sœur, ils ne pouvaient pas s'y opposer. Ils ne voulaient que son bonheur et s'il se trouvait loin d'eux, ils l'accepteraient. Parce qu'après tout, si la jeune femme décidait de rester, elle ne ferait que souffrir en étant à la merci de son père qui ne se retiendrait pas pour lui faire payer ses choix et de la façon la plus cruelle qui soit. Il ne lui pardonnerait pas, la ferait enfermer et la batterait sûrement de différentes façons jusqu'à ce qu'elle finisse par lui supplier d'arrêter.

Harold était ainsi. Un père indigne, qui s'occupait seulement de lui. Il n'avait eu aucun remord, aucune hésitation pour ôter la vie de sa femme sous les yeux de ses enfants. Bien qu'il en serait capable, bien qu'il en mourrait sûrement d'envie de faire de même avec sa fille, il se retiendrait. Parce qu'elle avait un potentiel que même son jumeau n'avait pas, pourtant, il se trouvait être le plus doué de ses fils.

« Tu es sûr de vouloir le voir ? Tu sais que tu peux encore t'en aller.
— Oui, j'en suis sûre et certaine. Je ne peux tout simplement pas continuer de fuir. Même si je dois en perdre la vie, je..
— Il en est hors de question Aurore. Je ne le laisserais pas te faire du mal, ni lui, ni qui que ce soit. »

Interrompue par l'intervention de Killua, la demoiselle glisse ses yeux sur le jeune homme dont le regard traduit toute la détermination qu'il ressentait à cet instant précis. Pour l'être, il l'était. Jamais, ô grand jamais il ne laisserait quelqu'un ôter la vie de sa belle et ce, même s'il devait se battre jusqu'à son dernier souffle. Il se l'était juré, il ferait tout, absolument tout pour la protéger quitte à devoir tenir tête à son père, au monde entier.

« Ouais, bon, soupire Raiji. Tout le monde sait et est d'accord pour dire que je ne porte pas l'albinos dans mon cœur mais je suis d'accord avec lui. Il est pas question que tu mettes ta vie en danger.
— Ils ont raison Aurore. Je suis contre l'idée que tu te tiennes face à père, mais si c'est vraiment ce que tu souhaites, je serais à tes côtés pour te protéger en cas de problème.
— Nao.. »

La noiraude se sentait à la fois rassurée, était également touchée mais une partie d'elle se sentait mal. Mal d'amener tout le monde avec elle alors qu'à la base, c'était son idée, sa décision. Dans un sens, elle était égoïste et elle en avait conscience. Seulement, elle ne pouvait plus, ne voulait plus vivre dans l'ombre essayant d'échapper aux nombreux assassins que son père avait pu engager avec la ferme intention de la ramener et ce, par la force s'il le fallait. Aito quant à lui, restait silencieux, observant l'échange, les bras croisés sur son torse.

Il ne voyait aucun intérêt à s'exprimer sur le sujet, lui qui savait mieux que personne à quel point sa jumelle pouvait se montrer têtue lorsqu'elle avait une idée en tête. Il avait conscience qu'elle avait peur, il pouvait déceler ce sentiment à l'intérieur de son regard mais ne fit aucun commentaire pour autant. Tout comme ses frères, tout comme Killua, Aito ne pouvait pas accepter l'idée qu'il puisse arriver quelque chose à Aurore et de toute façon, il la protégerait de tout danger.

Prenant une grande inspiration, la jeune femme ouvrit la marche. Tous les cinq s'enfonçaient dans la forêt entourant le manoir où les quatre enfants d'Harold avaient grandi. Aurore pouvait voir devant ses yeux défiler les souvenirs de son enfance, ceux qu'elle avait vécu au milieu de tous ses arbres.

Les bons, comme les mauvais. Lorsqu'elle riait aux côtés de ses frères, lorsqu'elle hurlait de terreur lors des nombreuses exécutions dont son père était l'auteur répétant que cela l'aiderait à l'endurcir. Elle avait l'interdiction de détourner le regard, de fermer les yeux, de pleurer. Elle devait juste être témoin de la scène d'horreur que lui offrait son paternel, fier de lui et de sa méthode d'enseignement, le visage parfois tâché par le sang des innocents qui giclait sous les coups.

Jetant un regard à leur sœur, Raiji et Nao poussèrent les grandes portes dans une synchronisation parfaite. Aurore quant à elle, ne les quittaient pas des yeux, regardant ces dernières s'écarter peu à peu lui laissant la vue sur le hall. Mais son cœur rata un battement tout comme celui de ses frères à la vue de l'homme qui les attendait aux pieds des escaliers, le dos droit, la tête haute, les bras croisés sur son torse et à ses côtés, plusieurs majordomes.

En un seul coup d'œil, Killua comprit l'identité de ce dernier. Ce n'était pas bien difficile, ses longs cheveux bruns et ses petits yeux bleus dont l'un était traversé par une large et longue cicatrice s'éternisant jusqu'à la naissance de son cou ne laissaient pas place aux doutes.

Seulement à la confirmation, qu'ils avaient en face d'eux, Harold Ackerman.

Les souvenirs du passé. | Hunter x HunterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant