Partie 9

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Assise sur le canapé depuis environ une heure, je réfléchissais toujours à ce qui avait pu se passer comme si cela avait pu changer quelque chose. J'avais regardé les gens circuler dans la pièce et j'avais notamment observé Lucie. Elle était tellement maniaque, je n'avais jamais remarqué à quel point. Par exemple, avant de s'asseoir quelque part elle ne pouvait se retenir d'essuyer l'assise avec une lingette. De plus, quand elle se servait du café, il fallai que celui-ci ne soit pas resté trop longtemps dans la cafetière. De ce fait,  elle en refaisait constamment jetant ce qu'il y avait déjà. Quel gâchis. Je n'avais jamais rien ressenti pour elle. C'était simplement une collègue de travail mais maintenant je ne supportais plus sa petit voix aigüe de princesse. Je basculai ma tête en arrière sur le canapé regardant ainsi le plafond. J'espérai profondément que les choses allaient s'arranger. Je n'osai pas trop bouger de ma place de peur que d'autres choses ne m'arrivent. Non, je ne devais pas laisser mon caractère (un peu) pessimiste prendre le pas sur mes émotions, je devais me ressaisir. Je fermai les yeux et serra le poing en l'air
Valentine la vie est belle, le ciel est bleu et tu as une conversation à tenir à un beau brun ténébreux qui t'a embrassé
Je rouvris les yeux et affichai un grand sourire. Je me relevai brutalement sur mes deux jambes gonflée à bloc, une énergie nouvelle m'envahissant. Une énergie bien douloureuse puisque je venais de me cogner mes tibias sur le bord de la table basse ce qui envoya voler ma tasse au sol. Tout le monde me regardait me tordre de douleur et ma chère amie blonde me jaugeait de haut, ce qui me déplut au plus haut point. Tant bien que mal, je leur souris.

- Ça va ça va ce n'est rien ! dis-je en grinçant des dents

Ils détournèrent leur attention. Quelle maladroite je faisais. J'épongeai tant bien que mal le café sur le carrelage de la salle de repos. Malgré ça  j'essayai de relativiser que ma journée n'était encore catastrophique. Entre la discussion des autres pins bêches, Lucie qui se l'a joué reine du bal de promo, ma confrontation avec Mathieu, Liam qui me surprenait main dans la main avec mon interne et maintenant mon délicieux nectar décorant le sol... pourquoi espérer que la journée finisse plus vite, c'est à se demander ! J'expirai profondément. Une fois terminé, j'attrapai mon repas dans le frigo, le réchauffai et je partis au bureau des sages-femmes à pas de géants.

De façon inespérée, le bureau était vide et d'un calme olympien ce qui me détendit. Je m'installai donc au fond du bureau afin d'avoir un œil sur les portes de patients. Armée de ma fourchette et de ma boîte à manger, je surveillait le moindre mouvement. Au loin, je vis certaines de mes collègues s'affairer à distribuer des plateaux repas dans un silence quasi religieux. Je jetai un bref coup d'œil au menu : purée de carottes et compotes de pommes.
Ca fait rêver...,  Me dis-je en affichant une figure déconfite. De là mes haricots semblaient d'autant plus savoureux, bien que bio et cuisinés à la vapeur.

- Tu vas finir par loucher.

Je relevai la tête. Mon amie avait aussi apporté son repas, une des boites de spaghettis vendues à la cafétéria.

- Depuis quand manges-tu ici ?

- Depuis que ma meilleure amie s'isole dans son coin afin de garder précieusement ses légumes bio ! J'en veux ! dit-elle en ricanant

- Sérieusement ?

- Depuis que Le Docteur folle Amour roucoule comme un coq au milieu de sa basse-cour. Il a beau t'avoir embrassé, il laisse toujours autant toutes ses nanas lui tourner autour, ça me répugne. Ça me rappelle mon ex.

- Ton ex de 5 jours.

- Mais mon ex quand même !

- Tu devrais aller lui rappeler que ta langue est la plus langoureuse !

L 'Amour 2.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant