Break the chains

Chapitre 3

Biologie, dernier cours d'une journée horriblement longue. Billie voyait défiler les heures à la vitesse d'un escargot malade et les nuages sombres se profilant à l'horizon ne l'aidaient pas à supporter la morosité ambiante. Heureusement que la jovialité de Cat, ainsi que son humour pétillant, rendait l'école plus tolérable. Enfin, c'était toujours mieux que la maison.

Alors qu'elle jouait avec son crayon en se demandant pourquoi la professeure parlait aussi fort, son portable vibra soudainement et Billie sursauta si fort qu'elle faillit tomber de sa chaise. Sous l'œil fouineur de Cat, elle lut sur l'écran, avant d'arborer un sourire radieux :

« Je finis le basket à dix-sept heures. On se rejoint après ? »

Elle montra fièrement le texto à Cat dès que l'enseignante eut le dos tourné.

— Je t'avais bien dit qu'il a envie de me voir ! gloussa-t-elle.

Cat lui répondit en tirant la langue. Billie se mit à rire plus fort et cela lui valut une réprimande de la part de sa professeure.

Heureusement, la sonnerie stridente du lycée annonça la fin des cours peu de temps après. Billie rangea ses affaires à la vitesse de l'éclair et quitta la salle de mathématiques, promit à Cat de lui raconter toute la soirée le lendemain. Elle traversa les couloirs à grands pas, le cœur battant d'excitation à l'idée de retrouver Derreck. Ils s'étaient donné rendez-vous devant les grilles de l'établissement et en passant le hall d'entrée, une bouffée de joie vibra dans sa poitrine. Pour combler le tout, les nuages avaient disparu et la douce chaleur du printemps rayonnait au-dessus de sa tête, le vent balayait les pétales de fleurs, apportant avec lui un parfum délicat et exquis.

À ce moment-là, Billie se sentit incroyablement bien, comme si tous les éléments s'accordaient pour la rendre heureuse, elle et personne d'autre.

Elle aperçut au loin la silhouette baraquée de Derreck et sa veste de hockey rouge et blanche. Même entre mille, elle aurait reconnu sa nuque musclée et ses cheveux châtains qui tombaient en légères boucles derrière ses oreilles. Le soleil faisait briller ses dernières d'éclats dorés absolument irrésistibles.

Accoudé sur le toit de sa voiture bleu foncé, il discutait avec ses deux meilleurs amis Liam et Chris. Eux aussi basketteurs, ils traînaient toujours ensemble, mais Billie n'était pas certaine de les apprécier. Ils avaient toujours une pique à lancer, pas vraiment méchante, plutôt agaçante. Derreck lui avait dit un jour que c'était dans leur caractère, qu'il ne fallait pas le prendre personnellement, et Billie le crut. Sans doute se faisait-elle des idées.

Quand Billie arriva à sa hauteur – façon de parler, il mesurait un mètre quatre-vingt-onze – elle enroula son bras autour du sien.

— Hey !

Il se tourna vers sa petite amie et lui adressa un sourire charmeur. Billie fondait toujours en voyant ses fossettes au coin des lèvres et automatiquement, elle lui rendit son sourire. Dieu ce qu'il était beau... Et pour une fois, il ne parut pas gêné de cette marque d'affection. Chris et Liam, eux, eurent un gloussement étouffé.

— Salut toi, dit Derreck. J'avais envie d'un ciné, ça te tente ?

— Comment refuser ! s'enjoua Billie.

— Alors en route ! À plus les gars.

— Amusez-vous bien, ajouta Chris.

Il eut un haussement de sourcils équivoque que Billie trouva puéril. Ils ne pensaient vraiment qu'à ça, c'en était pitoyable...