Nous sommes le 24 avril 2017.
Il est 22h32.
Cela fait pile 4 mois que cet enfer a débuté.
Il y a 4 mois, à 22h32, j'ai envoyé des photos très intimes à celui qui était à ce moment là mon copain. Le lendemain, j'ai commencé à recevoir des insultes de mes amis, de tous les gens de mon lycée et même de ma famille. Les photos étaient partout. Sur Facebook, sur Twitter... Partout. Je vous épargnerai les détails... Chaque jour à partir de ce moment là a été une nouvelle bataille.
Puis il y a eu le 05 mars. C'est ce jour là que tout a vraiment basculé.
Ces gens qui m'avaient harcelés depuis des mois, irent bien plus loin cette nuit là.
Je rentrais du lycée, comme tous les soirs humiliée, et en pleurs. J'essuyais les quelques larmes qui perlaient sur mes joues avant de rentrer dans ma maison lorsque l'on me poussa violemment. Je tombais lamentablement et, une fois à terre, me retournais afin de voir le visage de mon assaillant. Il s'agissait de mon ex. Mais il n'était pas seul, il était accompagné de ses plus fidèles "amis". Je mets amis entre guillements parce qu'il se servait plutôt d'eux comme de vulguaires marionnettes. Vous comprendrez bien qu'après avoir vécu tant de choses atroces suite aux photos qu'il avait montrées à tout mon lycée, je l'avais bien évidemment largué, chose qu'il n'avait jamais accepté.
"Qu'est-ce que tu me veux, Matthéo?
-Eh bien, je veux que tu comprennes ce que ça fait d'avoir le coeur transpercé comme ce que tu m'as fait subir
-Putain mais arrête de faire comme si c'était de ma...
-Chuuuuuut... dit-il en posant son index sur mes lèvres
Non, vraiment, ne dis rien du tout..."
Sur ce, il se dirigea vers ma maison, et entra brusquemment tandis que ses fameux toutous me relevèrent et me poussèrent dans ma maison. Ils m'agenouillèrent et Matthéo revint, un couteau en main et mes deux parents derrière lui, ma mère portant le landeau de ma petite soeur qui venait de fêter ses 6 mois.
"Voilà ce que ça fait"
Matthéo me regarda droit dans les yeux, et planta le couteau droit dans la poitrine de mon père. Je me mis à hurler et à pleurer tellement fort que je ne parvenais plus à voir quoi que ce soit. Comme si un voile s'était déposé devant mes yeux. Je parvins tout de même à attraper le visage de mon père, mais il était déjà parti. J'étais agenouillée dans le sang, le sang de mon père. Je regardais ma mère qui, elle, était toujours debout. Elle ne pleurait pas. Elle n'en avait pas la force. Cette force que je lui avait toujours connu et envié s'était soudainement évaporée lorque l'on lui avait arraché celui pour qui elle vivait, celui avec lequel elle avait partagé plus de 20 ans de mariage.
Puis, Matthéo rigola doucement, essuya le couteau plein de sang sur le chemisier en lin blanc de ma mère et l'égorgea, juste sous mes yeux. Elle tomba à genoux, me regarda d'un regard épuisé, et finit par tomber sur le corps inanimé de mon père.
Je n'avais plus aucune force. Plus rien. Comme si le temps s'était arrêté, tout était figé. Même les amis de Matthéo semblaient horrifiés par cet acte de barbarie atroce.
Le landeau de ma petite soeur reposait toujours dans les brasse ma mère: je le saisis et le serra fort, du plus fort que je pû contre mon coeur. Matthéo me l'arracha des bras et caressa le visage de ma petite soeur tout en lui lançant un regard glaçant. Il la projeta à l'autre bout de la pièce.Depuis, je vis seule, dans la maison même où mes parents ont été assassinés. La douleur ne s'en va pas. Certains parviennent à s'en accommoder, à vivre avec. Mais les gens comme moi, les gens faibles, ceux qui n'arrivent pas à vivre comme si de rien n'était, il ne leur reste qu'une seule solution.
Nous sommes le 24 avril 2017.
Il est 22h35.
J'aperçois les phares des voitures. Ma lame tombe par terre, je me dirige vers la route, les poignets ouverts, les yeux rougis par les larmes, les jambes tremblantes, et le sang ruisselant sur le sol gouderonné.
Note de l'auteur:
J'aime pas du tout ce chapitre même si c'est que le premier... Avis?