On continua jusqu'à ce que nos cigarettes soient finalement consummées, puis nous décidâmes de rentrer à nouveau dans la boîte. Nous étions restés quelques minutes en silence, mais ce moment n'était ni gênant ni bizarre, c'était simplement agréable. Cet instant m'avait apaisée, malgré l'alcool. En rentrant à nouveau dans la boîte, les garçons nous regardaient avec des sourires en coin
"Qu'est ce qu'il y a encoooore? dis-je en souriant malgré moi
-Vous êtes mignons, dit Yro en souriant bêtement
-On sait, dit Foda en lui tirant la langue
-Bon alors cette soirée? dis-je en me dirigeant vers la piste de danse
-On arrive! dirent-ils tous"
En arrivant sur la piste, je me retournais en direction des garçons, et, voyant qu'ils étaient juste à côté de moi, je me mis à danser une sorte de déhanché assez pitoyable, mais je m'en foutais pas mal. Je comptais pas allumer qui que ce soit, je voulais simplement m'amuser... Je commandais un mojito, les gars me suivirent et prirent de la tequila. Après avoir pris ce remontant, je retournais sur la piste, suivie uniquement par Yro et Lorenzo, les deux autres étant partis fumer. On se mit alors à danser comme des fous, on était méga chaud, sûrement en partie grâce à l'alcool. Je me déhanchais comme je ne l'avais jamais fait. Je ne pensais plus à rien, je ne regardais même pas les garçons qui se collaient à moi en se balançant. Les gars revinrent lorsque, tout à coup, le mec qui servait de DJ mit "Dom Pérignon". On se mit à crier, et à chanter comme des malades. On était vraiment à fond, c'était ouf. Je finis en collé serré avec un peu tous les gars, mais je restais plus longtemps avec Foda. Je me sentais ultra proche de lui d'un coup. Après ce moment d'euphorie, le DJ décida de passer un slow. Luji prit la main d'une brune et disparu dans la foule, tandis que Yro et Lorenzo s'enlaçaient, à moitié endormis. Foda m'ouvra ses bras, genre"on dirait qu'on a pas le choix", et on dansa un peu ensemble, ma tête dans son cou, ses mains sur mes hanches. J'avais jamais dansé ainsi, avec autant de douceur. Je savais que c'était sincère, et c'était ça que j'aimais. A la fin du slow, il me fit un bisou sur la joue, ce qui ne manqua pas de me faire sourir. Je sortis discrètement fumer. J'allumais ma cigarette avec le briquet que Foda m'avait passé quelques minutes auparavant. Je regardais alors le ciel étoilé, et, sans trop savoir pourquoi, je me mis à pleurer doucement. Yro s'assis à côté de moi, me pris ma cigarette d'entre mes lèvres et tira une taffe.
"Qu'est-ce qui ne va pas?
-J'en sais rien. Ca va, je... Je contrôle plus mes émotions, dis-je en riant et en essuyant une larme au coin de mon oeil. La vie va trop vite, et je... J'ai peur.
-Peur de quoi? me demanda-t-il perplexe, d'un air nonchalant et bourré
-Vous avez réussi, vous. Vous avez réussi à percer, vous vivez même de votre passion. Et moi alors? Je sais même pas ce que je fais l'année prochaine, alors que j'ai à peine un mois avant le bac...
-Ouais... Ben plaque tout. Tu sais quoi? Passe ton bac, et l'année prochaine, ne fais rien.
-Ah oui, et je fais comment pour vivre moi?
-Je t'aiderai.
-Non. On se connaît à peine.
-Ouais, mais tu verras. Arrête les études, c'est le meilleur conseil que je puisse te donner."
Je lui fis un câlin et le remerciais. Les gars sortaient tous de la boîte, on alla avec eux.
