Un an.
365 jours.
8 760 heures.
525 600 minutes.
31 536 000 secondes.
Clara a réussi à s'échapper des griffes de son bourreau au bout d'une longue et douloureuse année mais à quel prix ? Comment retrouver goût à la vie quand l'homme que vous aim...
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Platon disait : "Les maux du corps sont les maux de l'âme. Ainsi on ne doit pas guérir le corps sans chercher à guérir l'âme". Hier soir j'ai failli tout perdre, quitter l'homme que j'aimais sur un coup de tête. J'ai pris peur et j'ai fuis comme je le fais depuis que je suis sortie de cet enfer, je pensais sincèrement que c'était la meilleure chose à faire mais j'ai compris que je continuerai encore à souffrir. Cette douleur là dans la poitrine n'avait jamais disparu. Les marques laissées par mes bourreaux sur mon corps se sont cicatrisées et se sont faites oubliées mais quel remède pour ce vide à l'intérieur de nous ?
Hier matin j'ai enfin compris que fuir ne m'aiderait pas à guérir. Que tôt ou tard il me faudra affronter la réalité. Je mentirais si je disais que je n'avais pas peur. Oui j'ai peur mais je sais que je ne suis plus seule. J'ai trop voulu porter ce fardeau toute seule pensant qu'il valait mieux ainsi mais la vérité c'est que pour s'en débarrasser il faut parler. Il faut s'exprimer. Des flashs me reviennent lorsque j'entendais les cris des autres filles dans les couloirs. J'ai tellement été égoïste. J'ai enfin compris la chance que j'avais d'être en vie, de pouvoir aider. Ce chauffeur de taxi avait raison, je peux aider d'autres jeunes filles, je peux les sauver en tout cas je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour le faire. Je ne sais pas quel miracle j'ai eu la chance de vivre alors il faut que je la saisisse pour en faire quelque chose de bien.
Après avoir longuement discuté avec Tommy, j'ai appelé la présidente de la fondation pour qu'on reparle plus calmement. Elle passera à l'appartement demain comme ça aujourd'hui j'ai le temps de reprendre mes marques. Tommy m'a dit que mon père et Rebecca m'attendaient là-bas tout comme sa famille aussi. Il m'a aussi prévenu que le retour risque d'être mouvementé. Les paparazzis et journalistes sont déchaînés mais des gardes du corps resteront près de nous pour éviter tout débordement. J'appréhende ce moment. Je ne sais pas comment ça va se passer, je vais être assaillie de questions en tout genre mais pour l'instant j'essaie de penser à autre chose. Il nous reste encore deux heures de vol, Julian est reparti à Los Angeles hier soir puisqu'il avait du travail à faire et voulait nous laisser moi et Tommy un peu seuls.
- Tu penses à quoi ? me demande Tommy.
Nous sommes allongés dans le lit, Tommy contre la tête de lit et moi en travers, ma tête reposant sur sa cuisse.
- À toi pour changer.
Il se penche vers moi pour déposer un petit bisou sur le bout de mon nez.
- Tu sais que je pensais pas un mot de ce que je t'ai dit hier ?
- Sachant que c'est la sixième fois que tu me le dis, oui je le sais et pour la sixième fois je ne t'en veux pas. Tu es là c'est le plus important à mes yeux. Qu'est-ce que tu veux faire un attendant qu'on arrive ? Tu veux que je te fasse un massage du dos ?
- Oh tu serais un ange, m'exclamé-je.
J'enlève mon pull et mon débardeur en même temps. C'est bizarre cette sensation, je ressens une certaine pudeur de me mettre presque nue devant lui. Peut-être parce qu'hier je me suis réellement mise à nue devant lui. Et comme d'habitude Tommy arrive à lire dans mes pensées et m'embrasse l'épaule en me proposant de m'allonger, il pourra ouvrir mon soutien-gorge après.
