Alors ça y est, un éditeur vous a répondu oui ! Ça se fête ! Donc, la première chose que je vous conseille de faire c'est... d'en profiter.
Ensuite, détendez-vous respirez un bout coup et en avant !
Il est hors de question d'accepter le premier contrat venu sans réfléchir un peu.
Assurance
D'abord, gardez en tête qu'un éditeur digne de ce nom ne vous enverra jamais un contrat sans vous avoir contacté d'abord. Eh oui ! ça parait bête, mais si votre futur éditeur vous envoie un contrat avant même de vous avoir demandé votre avis, c'est qu'il y a un problème.
L'éditeur va travailler avec vous pendant un certain temps sur un livre qui va lui couter de l'argent. Certes, le but est que ça lui rapporte à la fin, mais à la base, il investit sur vous. C'est d'ailleurs pour ça qu'il est si difficile sur la sélection, il faut que son investissement soit rentable. Donc, avant de vous faire signer un contrat (qui l'engage également) il va avoir envie d'un minimum d'échange avec vous. Si c'est un gros, avec des locaux et des moyens, il vous fera peut-être venir chez lui. Mais dans le pire des cas, vous aurez un échange téléphonique et des échanges par mail.
Il faut bien comprendre qu'à ce stade, ce n'est plus vous qui voulez un éditeur, mais bien l'éditeur qui vous veut, la nuance est importante. S'il vous a contacté, c'est qu'il a envie de bosser avec vous. Pour autant, ça ne vous donne pas tous les droits, mais on y reviendra.
Donc, on a dit si vous recevez un contrat direct : c'est louche. C'est en général les pratiques des éditeurs à compte d'auteur peu scrupuleux.
S'il ne vous envoie pas un contrat directement, mais un message du genre, « on aimerait bien publier votre livre, ça vous dit ? » c'est déjà un meilleur départ.
Si vous connaissez la maison d'édition et qu'elle vous plait : poursuivez. Si vous ne la connaissez pas, renseignez-vous un peu plus. Faites un tour sur le net, sur Amazon, dans votre librairie de quartier et voyez s'il y a des livres de cette maison d'édition. Recherchez aussi dans les blogs de lecteurs chroniqueurs. Ça vous donnera une idée de la distribution de la maison. Si vous arrivez à mettre la main sur un de leur livre, ça vous donnera également une idée de la qualité de leurs ouvrages. C'est toujours bon à prendre. Vous pouvez aussi aller sur des sites du type societe.com afin de voir qui est le patron, depuis quand la maison existe et si elle n'est pas en situation de crise financière. Si vous avez le nom du patron, faite aussi une recherche sur lui. Si vous découvrez que dans les cinq dernières années, il a ouvert successivement trois maisons d'édition, c'est peut-être mauvais signe...
Bref, soyez prudent avec ceux que vous ne connaissez pas. Prudent... mais pas parano non plus ! Le but est juste de se rassurer un peu sur le sérieux de la maison. Pas de jouer aux espions ^^
La rencontre
Je vous l'ai dit, normalement, avant la signature du contrat, il y aura au moins une rencontre. Que ce soit physique ou par téléphone, elle devrait avoir lieu. C'est la preuve que votre nouvel éditeur s'intéresse à vous et ne vous considère pas que comme un numéro. C'est donc très important. Si vous recevez directement un contrat (type), vous avez le droit de répondre par mail que vous avez des questions ;)
Que va-t-il se passer dans cet entretien ?
Plein de trucs normalement. L'éditeur va vouloir vous convaincre que vous avez envie de bosser avec lui et non pas le voisin. Même si c'est le seul que vous ayez convaincu, il est important de bien poser vos questions. Certains d'entre vous n'ont pas la moindre idée des questions à poser. Voici donc un échantillon :
• Quels sont les catégories publiées, la fameuse ligne éditoriale ?
• Comment sont-ils distribués et diffusés ? (où pourrez-vous trouver votre livre une fois imprimé ou en Epub ?)
• Dans combien de temps comptent-ils publier le livre ?
• Est-ce qu'il y aura des dédicaces ?
• Combien d'exemplaires seront édités au premier tirage ?
• ...
Ceci est évidemment une liste non exhaustive et, normalement, la plupart trouveront naturellement une réponse durant votre entretien.
En gros, vous allez parler un peu de vous, l'éditeur fera pareil, parlera de ce qu'il a en tête pour votre ouvrage et de là vous verrez si vous avez toujours envie de bosser avec lui. Peut-être que non ;)
Si vous avez toujours envie, alors on passe à la suite.
Y a quoi dans le contrat ?
Si, sur le principe, vous êtes d'accord (sur une date de sortie, la quantité de travail qui reste à faire sur le texte, le principe de base d'exploitation de l'ouvrage et des choses généralistes) alors l'entretien se termine sur un truc du genre « on va vous faire parvenir un contrat ! ». Parfois, on peut l'avoir déjà préparé et vous ressortez du bureau de l'éditeur avec votre contrat sous le bras. Si l'entrevue était par mail, un second suit avec un brouillon de contrat.
Dans tous les cas ne signez surtout rien !!!
Oui, je sais : vous avez un éditeur qui vous tend les bras, vous n'avez absolument pas envie de lui dire non. Mais entre dire non, et dire oui à n'importe quoi, il y a un monde ;)
D'abord, ça peut paraitre superflu de le dire (mais on sait jamais) : lisez le contrat. Du début à la fin et sans sauter de ligne. Il est fort possible qu'il y ait des points que vous ne compreniez pas. C'est pas grave ! Décrochez votre téléphone, appelez l'éditeur et demandez-lui des explications. N'ayez pas peur. Rappelez-vous que l'éditeur qui veut bosser avec vous et que vous avez déjà rencontré (même virtuellement) a envie de devenir votre ami. Lui poser des questions est la moindre des choses pour votre premier contrat. S'il rechigne à vous répondre, c'est qu'il n'est pas sérieux. Il peut ne pas avoir le temps tout de suite, ou vous envoyer vers son service juridique, mais dans tous les cas, il doit vous répondre. Soyez intransigeant là-dessus !
Une fois le contrat signé, c'est beaucoup plus compliqué de revenir dessus.
Donc, qu'est-ce que vous allez trouver dans le contrat. Dans le désordre et avec potentiellement quelques ajouts vous aurez :
• Votre nom (évidemment)
• Le nom de l'éditeur
• Le nom du roman
• Une date pour le rendu du manuscrit final
• Un montant pour votre à valoir (votre premier chèque quoi. Attention, toutes les maisons ne proposent pas d' à valoir. Un à valoir est un paiement en avance, il faut donc un minimum de trésorerie pour ça...) et les modalités de paiement
• Un laïus sur la cession des droits (en France, à l'étranger, format papier, numérique, audio visuels, durée...)
• Comment le livre sera édité et dans quel délai
• Vos droits d'auteur (vos autres chèques ^^) en général en pourcentage du prix de vente hors taxe du livre. La moyenne est entre 6 et 10%
• Vos exemplaires gratuits ou vos réductions pour achat direct
• Un éventuel droit de préférence (en gros si l'éditeur veut que vous passiez par lui pour vos prochains romans)
• ...
Ça, c'est une version courte. Forcément, chaque point est détaillé très précisément et d'autres points sont ajoutés. Il n'est pas rare d'avoir un contrat séparé pour la cession des droits en audiovisuel, par exemple.
Mais j'y comprends rien, moi !
Si vous ne comprenez pas à la première lecture, c'est plutôt normal. Voilà pourquoi il est important de ne rien signer immédiatement. Encore une fois : posez des questions !
Et n'oubliez pas qu'un contrat est fait pour que deux personnes (vous et votre éditeur) tombent d'accord. Tout est donc potentiellement négociable ;)
Évidemment, n'allez pas demander à toucher 15€ par livre vendu et un tirage à un million d'exemplaires. Ça n'a pas de sens. L'éditeur n'est pas là pour vous faire plaisir sur le contrat et ensuite ne rien vendre. Mais vous pouvez par contre demander plus d'exemplaires gratuits, modifier le délai de parution, négocier sur un éventuel engagement que vous ne voulez pas forcément, etc...
À vous de voir. Vous pouvez aussi accepter le contrat tel que, mais après l'avoir lu pour le comprendre et savoir ce qui vous attend ;)
Vous pouvez aussi, c'est un conseil qu'on retrouve souvent, le faire valider par un juriste. On n'est jamais trop prudent après tout.
Sachez cependant (et surtout pour les grosses maisons d'édition) que les contrats sont très standardisés. En gros, tous les auteurs de la maison ont le même, donc on risque de vous dire, « oui mais tout le monde a le même, on ne peut pas le changer ».
Bah c'est pas une raison ! Vous n'êtes pas tout le monde. C'est vrai. Mais vous n'êtes pas non plus une diva, alors attention à ce que vous dites et comment vous le dites. Un « J'm'en fous je veux 13% et non pas 8, sinon je signe pas ! » pourrait vous valoir un simple « d'accord, ne signez pas ». Et vous seriez bien embêté.
Il faut savoir raison garder ;)
Voilà pour la partie sur le contrat. Je pense qu'on pourrait encore en parler pendant des pages, mais avec ces infos vous devriez avoir de bonnes bases.
On se revoit bientôt pour voir ce qui se passe après le contrat, ça vous dit ?
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Devenir écrivain.e et en vivre...
RandomCeci est un guide pour vous aider à comprendre le monde du livre, vous préparer, vous et votre texte avant de contacter un ou des éditeurs. Vous trouverez ici une petite compilation de conseils sur comment s'y prendre pour choisir une maison d'édi...