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Mon contrat est signé, il se passe quoi maintenant ?

Vous en avez de la chance, décidément ! Non seulement vous avez réussi à attirer l'intérêt d'une maison d'édition, on vous a proposé un contrat, mais en plus, vous l'avez signé. Ce qui veut donc dire que vous êtes tombés d'accord sur les modalités de votre édition. Alors du coup, il se passe quoi ensuite ?

Tous différents ?

À partir de maintenant, ce que je vais vous dire est sujet a beaucoup de variables. C'est un principe de base, mais chaque maison d'édition peut avoir sa propre façon de travailler. Ne soyez donc pas étonné si votre maison d'édition fait les choses légèrement différemment. Si elle fait le total opposé, c'est peut-être un peu étrange, mais pas forcément mauvais. Normalement, de toute façon, si vous avez suivi nos conseils depuis le début et bien relu votre contrat avant de le signer, vous devriez avoir évité les truands ;)

Donc, après avoir signé votre contrat, c'est le moment de bosser. Parce que ce que vous avez fait jusque-là était la partie facile. Vous avez écrit, retravaillé et peaufiné votre texte, certes. Mais maintenant, un éditeur, autrement dit un professionnel de l'édition avec, je le rappelle, une vue business de votre travail, va vous donner des indications de retravail de votre bouquin. Alors, vous pouvez avoir pondu un chef d'œuvre du premier coup. Oui, c'est possible. Peu probable, malgré tout. Non pas dans le sens technique du terme, mais bel et bien dans le sens marketing. On vous dira peut-être que tel prénom ne va pas, que telle scène n'a pas d'intérêt ou encore (plus probable) qu'il faudrait développer telle partie parce que sinon le lecteur est perdu.

On vous demandera peut-être de découper votre pavé de 1063 pages en 3 tomes. Là, vous pleurerez parce que vous avez déjà écrit les tomes deux et trois et ils font respectivement 1200 et 985 pages. Dommage :)

Au boulot !

Une chose est à peu près sûre en revanche, un correcteur, un vrai, pas juste une fille « douée » en orthographe, va relire votre texte. Et vous allez sûrement vous retrouver avec une version 2.0 à valider avec du rouge ou du bleu un peu partout. Une virgule ici, un point d'exclamation, là... Pour la plupart, les remarques du correcteurs vous sembleront des détails. Mais c'est aussi là qu'on reconnait le travail d'un éditeur : dans les détails.

Vous aurez aussi, quelques tournures de phrases à revoir, des répétitions à dégager. Bref un boulot un peu relou, mais nécessaire. Et si votre livre a conquis l'éditeur et que vous n'avez pas de découpe ou d'ajout à faire, ça s'arrêtera sûrement là. Et tant mieux !

Certains éditeurs peuvent vous demander une page de remerciements, ou pas. Et si vous voulez en mettre une, vous pouvez demander. C'est toujours votre livre ;)

Normalement, votre éditeur vous a donné une date butoir pour rendre votre travail. Évidemment, la plupart du temps, si vous dépassez un peu mais que vous prévenez et vous vous expliquez, vous pourrez vous arranger. Mais officiellement, dépasser cette date est un motif de rupture du contrat.

Vous la sentez la pression qui monte ? Ha ha ha !

Soyez sans crainte, les délais sont validés avant la signature donc en général, vous êtes en capacités de les respecter.

Et la couverture ?

Une autre partie du travail restant se situe au niveau de la couverture. Vous aviez sûrement une idée en tête. Peut-être même un brouillon ou quelque chose de plus abouti. Sauf que vous n'avez pas forcément respecté les consignes de droit d'auteur (vous savez ce fameux truc que vous allez toucher sur la vente de vos livres ^^). Et puis, si votre couverture faite main vous plait, elle n'est peut-être pas très attirante pour le commun des mortels. En bref, c'est un boulot pour un graphiste professionnel (oui : il y a beaucoup de professionnels qui entourent un éditeur, c'est d'ailleurs pour les payer qu'il mange une partie de vos gains...).

Donc, votre éditeur va se charger de cette partie. Vous aurez votre mot à dire, et selon l'éditeur, vous aurez peut-être même du poids lors de la décision finale. Mais, conseil d'ami, faites confiance à votre éditeur aussi. À moins qu'il vous dise clairement qu'il n'a pas d'expérience, ce qui pourrait être dommage, il saura probablement mieux que vous ce qui marche ou pas dans un étalage. Pourquoi ?

Voilà une bonne question !

Un éditeur travaille avec plein de monde, et en particulier des commerciaux. Leur boulot à eux, c'est d'aller voir tous les jours des libraires pour leur parler des livres de votre éditeur. Ils vont leur expliquer que ce sont d'excellents livres, qu'il faut les mettre dans tel ou tel rayon et qu'il leur faut absolument tel nombre d'exemplaires. En bref : ce sont eux qui font que les libraires connaissent votre livre. Et ces gens-là voient bien quels livres se vendent vite, lentement ou pas du tout. Ils ont souvent lu tous les livres de la maison d'édition et connaissent bien le marché, non pas d'une, mais d'un paquet de librairies. S'ils voient votre couverture et disent « ça ne marchera pas ! » : croyez-les sur paroles ;)

C'est ce que fera l'éditeur ou le directeur de publication qui s'occupe de vous...

En général, la couverture est créée en parallèle de votre travail de correction.

Et c'est tout ?

Vous vous doutez bien que ce n'est pas tout. Mais comme je vous le disais en introduction, chaque éditeur peut avoir des méthodes différentes. Cette histoire de commercial, par exemple, n'est pas forcément utile pour les éditeurs numériques. Les petits éditeurs régionaux n'ont pas forcément les moyens de payer un graphiste et feront peut-être une couverture plus simple basée sur des aplats de couleurs. Du coup, pas besoin de votre avis ou quoi que ce soit : toutes les couvertures sont identiques. C'est d'ailleurs aussi une marque de fabrique parfois (les Gallimard nrf par exemple).

Donc beaucoup de choses peuvent être ajoutées ou retirées.

Mais il reste encore des étapes ensuite, à commencer par les SP.

Les quoi ?

Les SP ! Mais on en parle au prochain chapitre ;)

D'ici là, dormez bien !