Un agent littéraire est une personne qui va aller voir les éditeurs à votre place, vendre votre travail, négocier votre contrat (bien mieux que vous ne le feriez vous-même) et potentiellement, vous aider à le retravailler s'il en sent le besoin.
En clair, parce que les auteurs ne le comprenne pas assez souvent : votre agent est votre premier fan et votre meilleur atout ! Rien de moins.
Et du coup, la question toute naturelle que vous devez vous poser est : mais pourquoi y en a-t-il si peu ?
C'est une question, non seulement légitime, mais tout à fait justifiée. Pourquoi diable n'y a-t-il pas des agents littéraires sur tous les coins de Wattpad ? Ils devraient être à l'affut de petites perles et sniffer toutes les plateformes du style Wattpad, Fyctia ou Scribay... Oui ! Mais on est en France.
En France, on n'aime pas les agents.
Quoi ? Pourquoi on n'aime pas les agents ?
Parce qu'un agent signifie une commission. Du coup, les auteurs ne veulent pas. Eh ouais ! Un agent prend entre 15 et 25% de tout ce que gagne un auteur. Vous imaginez ? Vous gagnez à peine 2€ par livre vendu et il faudrait en plus refiler 50 centimes à votre agent ? Ah bah non, hein. Plutôt ne pas être édité... C'est malheureusement le raisonnement global, mais ce n'est pas la seule raison de l'absence d'agent en France. Car on a un autre problème. Qui dit agent, dit également négociation âpre du contrat d'édition. Ça veut dire qu'un éditeur qui avait prévu de donner seulement 8% à ses auteurs, pourrait être forcé de passer à 10% auprès d'un agent qui, du fait de son métier, peut bien plus facilement faire jouer la concurrence.
Eh ouais, quand le midi on déjeune avec un éditeur de chez Grasset et que deux heures plus tard on rencontre un directeur de collection de chez Gallimard, on peut bien plus facilement placer un manuscrit et faire monter les enchères.
Alors ne rêvons pas non plus. Un auteur débutant ne négociera pas des à valoir de malade ni des pourcentages au-delà de 10% sur du format papier dans une grosse maison d'édition. N'empêche qu'un agent fera la différence entre un contrat standard bâclé, qui ne fera aucun cas de l'auteur en face, et un contrat spécialement arrangé pour vous. Bref... Tout ça, ça fait un peu trembler les éditeurs français. Et c'est normal, les quelques auteurs qui ont des agents en France sont des Werber ou des Levy. Des mecs avec des contrats de fou.
Mais revenons à l'aspect financier deux secondes. Je vous le disais un peu plus haut : les auteurs répugnent en général à laisser 20% à un agent. Mais faisons le calcul.
Sans un agent d'abord. Vous allez, comme tout le monde envoyer votre manuscrit à des dizaines de maisons d'édition. Entre les frais d'impression, de reliure et de poste, vous allez tourner à entre 12 et 20€ par exemplaires. C'est d'ailleurs l'une des premières raison qui fait que finalement, on n'envoie des manuscrits qu'à des maisons d'édition acceptant les soumissions par mail (ne faites pas semblant d'être écolo, on vous a démasqué). Si vous visez les grosses maisons, elles sont finalement peu à accepter la soumission électronique et il faut le voir comme un premier écrémage (eh ouais...). Ensuite, vous envoyez votre texte, travaillé du mieux de vos capacités, à un comité de lecture qui vous dégagera à la première faute d'accord. En admettant que vous ayez convaincu malgré tout, vous allez devoir accepter un contrat vous proposant un à valoir de 500€, un pourcentage de 8% et un premier tirage à 500 exemplaires. Et vous serez content :)
Avec un agent à présent. Vous allez devoir faire le même travail pour trouver un agent que pour trouver un éditeur (ne nous mentons pas on a dit ^^). Donc financièrement, c'est pas encore ici qu'on gagne. Mais, de la même manière, en admettant que vous convainquiez un agent que votre travail vaut le coût, alors le reste, c'est lui qui s'en occupe. Il va vous indiquer (avant publication) ce qu'il y a à retravailler sur votre texte pour plaire aux éditeurs. Et une fois que vous serez tombés d'accord, il ira voir directement un directeur d'ouvrage ou de collection pour le convaincre. Et pour ça, il ne lui enverra pas une lettre hésitante et pas très bien rédigée, lue par un stagiaire qui en lit vingt-cinq par jour ; il discutera de votre cas, répondra immédiatement aux questions et convaincra l'éditeur de votre valeur. Rien que pour ça, ça vaut le coût. Mais ce n'est pas tout ! Une fois l'éditeur convaincu, il va négocier votre contrat. Vous aurez probablement un à valoir équivalent et un pourcentage à peine plus élevé, mais vous gagnerez probablement de passer de 500 à 1 000 exemplaires au premier tirage, voire plus. Et ça, ça change tout ! Eh oui, car si l'éditeur dépense plus pour sortir plus de vos livres, il va devoir les vendre pour espérer un retour sur investissement. Ce qui veut dire, plus de pub et de communication de manière générale. Ce qui veut dire plus de vues et, immanquablement, plus de ventes. Et à partir de là, si votre ouvrage est un peu bon, le reste se fera tout seul.
Vous l'aurez compris, je suis un fan du principe de l'agent et je suis convaincu que c'est un allié incontournable. Malheureusement, il existe très peu d'agents en France, à part pour les grosses pointures. Et ceux-là n'ont que faire de petits auteurs comme nous.
Nous voici donc dans un cercle vicieux où, pour pouvoir profiter des avantages d'un agent, il faut être un auteur à succès. Et un auteur à succès a-t-il vraiment besoin d'un agent ? Je ne suis pas sûr.
Bref...Pour ceux qui se posent la question, un agent est-ce utile ? OUI. Doit-on en chercher un ? Oui, mais ce ne sera pas beaucoup plus facile que de trouver un éditeur.
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Devenir écrivain.e et en vivre...
DiversosCeci est un guide pour vous aider à comprendre le monde du livre, vous préparer, vous et votre texte avant de contacter un ou des éditeurs. Vous trouverez ici une petite compilation de conseils sur comment s'y prendre pour choisir une maison d'édi...