Lettre numéro 2

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Après près d'un mois où je t'observe et où j'attends calmement que tu te décides à me répondre, j'ai compris que ta réponse n'allait pas venir. Peut-être que mes mots ne t'ont pas plu et que finalement mon personnage n'était pas des plus intéressants à tes yeux.

Je ne peux pas t'en vouloir, car ton monde s'éclaire là où le mien s'éteint. Je suppose qu'une créature sans émotion n'est pas un sujet de discussion assez passionnant pour une personne aussi souvent illuminée par les autres.

Un jour, j'apparaitrai à tes côtés et tu verras à quel point je peux être bon pour allumer une étincelle d'émotion sans pour autant saisir son fonctionnement. J'appuie juste sur le détonateur et tout s'illumine, mais finit par être détruit dans une tempête de flamme.

Quand je te contemple, tu es là, brillant de toute ta splendeur et rayonnant de franchise. Tu ris de bonheur quand tu es avec eux et tu pleures quand vous entendez les dernières notes de votre chanson résonner.

Je te vois souvent pleurer intérieurement quand ton sourire illumine ton visage. Les autres te sourient en pensant que tu es au top de ta forme, mais je vois ce petit soupir quand tu réalises que les regards ne sont plus tournés vers toi.

Le soleil qui illumine ton visage se couche quand cette personne sort de la pièce. Je ne sais pas vraiment quelles sont tes émotions à ce moment-là, mais tout autour de toi devient différent et tu n'es plus le même. C'est un peu comme si dans la solitude, tu n'étais qu'une ombre qui s'efface dans les ténèbres.

Je ne te surveille pas en permanence, mais j'ai appris à faire attention aux petits détails. C'est comme ton amie qui porte toujours des chaussettes dépareillées pour sortir de ce monde de convention dans lequel elle est immergée. La liberté doit ressembler à ça pour elle. C'est être différent quand tout le monde se ressemble.

Je l'envie de pouvoir se satisfaire de petites expériences comme celle-là. Quand moi, je suis là à essayer de me fondre dans la masse pour éviter du mieux possible que le monde m'accuse de ne pas vouloir me conformer à sa mode.

Dans son monde de chaussettes aux couleurs pastel. Elle est la plus belle de ces couleurs, brillant du plus bel éclat. Pourtant même elle finit par s'éteindre quand elle réalise que les projecteurs ne sont pas rivés sur sa personne.

Si je t'écris ce matin, c'est parce qu'elle m'interdit d'abandonner et m'a promis un enfer si je n'arrivais pas à attirer ton attention. La voix crie que je dois apprendre comment fonctionnent ton paradis et ton enfer. Je veux comprendre comment tu fais pour vivre quand j'arrive à peine à survivre et à comprendre comment les autres font pour allumer et éteindre les bougies de leurs destinées.

Comme un drapeau, je suis planté à attendre le vent qui déploiera mon étendard et me permettra de m'étendre vers les cieux de la connaissance de l'autre pour le meilleur et pour le pire. Montre-moi comment accéder au paradis de l'humanité et je te parlerai de l'enfer des monstres.

J'ai mis un petit quelque chose pour toi à cette lettre. Comme tu l'as vu, c'est du chocolat. Toi qui en parles si souvent. Je me suis dit que tu devais en avoir vraiment envie alors j'ai essayé de t'en trouver un bon. Partage-le avec quelqu'un à qui tu tiens et dis-moi comment serait ta vie sans cette personne.

Je voudrais savoir comment on se sent quand on a un manque de quelqu'un d'autre.

Passe une bonne journée et à plus tard peut-être.

PS : Merci à vous pour vos lectures et vos commentaires sur la première lettre, ça m'a fait vraiment plaisir

PPS : Merci à ViannTBS pour ses avis et pour m'avoir inspiré sur la direction qu'a pris la deuxième lettre.

PPPS : Portez vous bien et prenez soin de vous tous. Love J!

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