Lettre numéro 7

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Des gens font la fête, partagent des moments, s'aiment, baisent, se quittent sur un quai de gare, se regardent amoureusement pour la 1ère fois et il y a moi qui regarde le plafond de ma vie en pleine autodérision...

C'est le moment idéal pour te recoucher quelques mots sur du papier qui doit être au moins aussi glacé que le cœur de celui qui a scellé mon destin qui avant se parait de rouge carmin. Je t'attends depuis la nuit des temps... enfin la nuit de mon temps qui s'achève inexorablement au devenir des évènements. Aujourd'hui, l'Homme vit un des évènements les plus important de notre ère. On découvre une vie que l'on réservait aux sciences fictions et j'ai assimilé que mon isolement personnel n'était autre que ma peur de la solitude. Si je suis seul, qu'est-ce que l'humain peut bien me faire de mal sur le court temps où j'ai existé ?

J'ai vu ma vie défiler comme un pantin qui a peur de sortir de ses fils pour en prendre part et qui le regrette une fois dans le noir. Elle défile cette pute qui me fera bien tomber au moment où je le voudrais le moins et pourtant le fil de la vie le sait que je n'attends que de chuter au plus vite au fond du gouffre des âmes damnées. Je l'ai bien provoquée durant mon adolescence en lui montrant mes poignets et ma chair nue. Il faut croire que même pour elle je n'étais pas assez complet pour qu'elle m'emmène en voyage sous son aile.

Comme beaucoup, mon adolescence a été un long fleuve tranquille... Bon blague à part, j'ai dévalé les chutes du Niagara plusieurs fois histoire de me dire qu'il fallait bien que je me retienne la leçon. J'avais un corps répugnant ça j'en étais bien conscient, mais ce n'est pas pour autant que les copains ne me l'ont pas assez répété pour me donner envie de ne plus rien tenter. Plus ils m'insultaient et plus j'avais faim d'être quelqu'un d'autre que cette chose que les gens détestaient tellement... J'ai vécu au travers de leurs regards et maintenant que je suis presque aux normes physiques, je les entends toujours me détruire avec leurs bonnes paroles. Devant le miroir, ce n'est plus moi qui m'exprime, mais ce sont bien tes mots qui hurlent dans mon regard : « Tu es dégueulasse » ; « Tu me fais peur à être comme ça » ; « Comment on peut en arriver à ressembler à ça ? » ; « Et tu arrives à t'aimer comme ça ? C'est bien ! Moi je ne pourrai pas » ; ... Je vais te confier une vérité évidente. Moi non plus je n'y arrivais pas pourtant j'aurai préféré crever que de te laisser avoir cette supériorité sur moi... Je me hais certainement ! Toutefois pas autant que je méprise la personne que tu as été dans mon souvenir.

La mémoire me fait souvent défaut pour les souvenirs heureux. Je ne me décris pas en martyr, car tout ce que je peux en dire, c'est que j'ai eu des matinées fleuries qui ont quelques fois été balayées par le départ d'une année hivernale. Mon présent n'est pas plus glorifiant... La haine des évènements m'a rendu peureux du monde, des autres, des sentiments et même d'être amoureux. Alors qu'est-ce qu'on fait quand on a peur d'affronter une chose ? On se fusille pour ne pas avoir la moindre chance de se retrouver face aux épreuves. Parle moi d'amour et je fuirai pour toujours, Dis-moi que tu tiens à moi et je vais m'éloigner un moment pour te faire passer cette connerie de ton esprit. Je regarde l'amour fleurir chez les autres et les rendre heureux en m'interdisant tout espoir de pouvoir sortir moins seul le soir...

Si seulement j'avais appris de ma vie. Je ne serai pas ici ...

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Portez-vous bien... Apprenons à nous aimer pour vers le bonheur s'avancer...

All the love

J

SchizophreniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant