Lettre numéro 5

71 12 20
                                    



Adieu ! Je commencerai cette lettre par la fin en te souhaitant de passer une belle vie loin de moi. Je ne crois pas que tu puisses disparaitre, mais quand mes parents sont tombés sur les brouillons de mes lettres, ils m'ont emmené voir un médecin pour me « réparer ». Ce dernier a dit qu'avec les médicaments qu'il allait me prescrire, tu allais t'évaporer dans le néant.

Ça a beaucoup crié chez moi à ton sujet. Je t'ai défendu, mais quand ils m'ont demandé ton nom, je n'ai jamais trouvé les bons mots pour te nommer. J'ai pensé à Cédric, pourtant, tu n'as pas la tête à t'appeler comme ça. J'ai voulu proposer Louis... Tu n'es pas assez ''louisèsque'' pour te prénommer de cette façon. J'ai donc pris le parti de t'appeler « Mon Ami ». Cette réponse n'a pas trouvé grâce aux yeux de mon auditoire.

Le docteur, lui, n'a pas crié. Il m'a demandé de te décrire avec précision. Pourquoi, je n'ai pas fait de photos de toi tant que je te voyais tous les jours en cours ? J'ai essayé, tant bien que mal, de faire ta présentation physique. Hélas, je n'arrivais à te décrire que comme une ombre noire qui apparaissait sur les murs blancs parsemés des graffitis de mon esprit. J'ai tellement observé ton âme que je n'ai pas eu le temps de retenir si tu étais grand ou petit. Tout ce que j'ai retenu, c'est la couleur de ta mèche.

Parlant de ton extension capillaire colorée, maman a téléphoné à l'école pour savoir le nom de l'élève qui avait ta mèche. Je crois qu'elle a pleuré quand on lui a annoncé que personne à l'école n'avait eu cette caractéristique physique depuis les années 70. J'ai refusé de la croire quand elle m'a crié que j'étais un menteur et que tu n'existais que dans mon esprit.

Papa ne m'a pas regardé depuis ce jour ou je suis devenu différent. « Tu as toujours été asocial. Seulement, je n'aurai jamais cru que tu puisses être foiré si profondément en toi ». Ça fait quelques jours qu'il n'est pas venu me voir dans cette pièce blanche où ils me gardent de peur que je ne contamine les autres en les cassant de la même manière que je me suis cassé...

J'aurai aimé savoir si tu avais osé parler de tes sentiments à notre amie qui n'attend que ça. Si tu es réel, ne perds pas une seule seconde et fonces te dévoiler pour que vous puissiez être heureux à deux pendant que je serai là à attendre, du plus profond de mon cœur, que tu sois vrai.

Quand j'y réfléchis, je me demande où sont passées les lettres que tu m'as écrit à ton tour. Je n'ai pas pu inventer le toucher du papier sous ma main ni l'odeur de ton parfum qui émanait de la feuille blanche. Ça me terrifie ! Si ça se trouve, je ne suis pas réel et je n'existe que dans l'esprit d'un maniaque qui me contrôle telle une marionnette qui bouge sous l'impulsion des fils que l'on bouge.

Demain, j'avalerai la première pilule et j'espère pouvoir te relire. Je ne suis pas fou ! Enfin, si je suis fou parce que tout le monde est fou ici ! Je suis bien avec toi... Tu es devenu mon meilleur ami et je ne suis même pas sur que tu sois vraiment toi ...

Une infirmière m'a promis de te donner cette lettre. Je ne lui ai pas donné ton adresse, mais elle est sûre de savoir où te trouver. Alors, je lui fais confiance.

En espérant que mes mots te trouvent en meilleur état que moi « Mon Ami ».

PS : Je ne savais pas où j'allais, mais j'aime bien ce que ça à donné au final =)

PPS : Merci d'avoir lu est laissez votre avis s'il vous plait et si une suite pourrait vous intéresser. J'ai déjà l'idée et tout =)

SchizophreniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant