The Invalid

Chapitre 5 : The Help

Stay Low, stay quiet, keep it simple, don't expect to much, enjoy what you have.

Dean Koontz

Mon cul ouais. Que pouvait bien savoir ce Dean de la souffrance, de la vrai souffrance, de la douleur de se sentir rejeter et inutile.

C'est surement un écrivain ayant fait fortune en vendant la misere des autres. Dans le meilleur des cas il a juste été pauvre dans son enfance. Je ne supporte pas ces gens qui pensent que des paroles toutes faites peuvent reussir a nous faire nous sentir mieux. Franchement ca frise l'hypocrisie et c'est d'une stupidité doublé d'une absurdité.

Entendre dire ne pleure pas ne fais pas s'arrêter les larmes, ni ne fait disparaître l'envie de pleurer encore moins notre peine.

Laisser moi vous parler de la souffrance, de la vrai souffrance, celle qui fait mal au plus profond de son être. La souffrance que l'on ressent quand on est seul et incompris. La souffrance insondable de l'être, celle de se sentir inutile.

Quand les gens regardent les handicapés, oui je dis handicapés parce que c'est ce qu'on est, des handicapés, ce qui leur vient​ à l'esprit, c'est comment ils ont bien pu faire pour être ainsi, ou du moins ils se demandent si ils le vivent bien. Mais jamais, ils ne s'interrogent sur le pourquoi et le comment de leur vie quotidienne.

Vous êtes vous seulement interrogé, ne serait-ce qu'une fois, sur nos journées? Sur leur déroulement du début à la fin? Du reveil au couché? Oui. Non. Eh bien moi je vais vous le dire. Sachez que c'est pas facile d'être dans cet état. D'être constamment dépendant de quelqu'un, de ne pas pouvoir aller ne serait-ce qu'au toilette sans l'assistance de quelqu'un, ne pas pouvoir prendre tout son temps sur le trône de porcelaine. Ah oui j'oubliais pour palier à ce problème on a inventé le cathéter. Le fameux cathéter! Glorieuse et magnifique invention, celle qui a révolutionné le monde de la médecine et puis quoi encore. Je te dis merci pour me rabaisser encore plus. Deja que j'ai besoin d'une personne pour aller aux toilettes alors pour m'en passer tu me reduis en m'enlevant ce libre arbitre de me retenir ou non. Qui que tu sois, je te dis merci.

Je vous parlais de mes journées. Réveil, assistance. Douche, assistance. Petit déjeuner, assistance. Aller en cours, assistance, suivre les cours, assistance​. Toute ma vie se résume a un trop plein d'assistance. Ma mère ne me laisse même pas sortir de mon lit toute seule. C'est a croire que je suis condamné à toujours porter des petites roues de vélo, quoique je sais pas en faire.

Vous savez quel est le paradoxe avec toute cette aide qu'on reçoit, c'est que lea gens n'ont rien a foutre de nous. Ils nous aident juste pour se sentir leger, pour se soulager la conscience. Je ne leur en veux pas, après tout pour eux je ne suis rien d'autre qu'une BA. Une BA, qu'on doit juste poussé dans les couloirs, le genre de BA qui vous évite d'etre puni quand on est en retard pour les cours. Oui c'est tout ce qu'on est pour eux autres, un alibi, une aide, une excuse pour fuir leur obligation. Apres tou je m'en fous. Oui je m'en fous que pas une fois une personne ne s'est intéressé à moi. Je crois qu'eux aussi ils s'en foutent, pour eux je ne suis qu'une échappatoire, qu'une excuse, qu'une aide. Ils s'en foutent que je sois si éloigné d'eux tout en étant si proche.

Nul ne l'entendit lui l'homme mort
Mais il gémit encore gisant
J'étais encore plus éloigné que vous ne le pensiez
non pas faisant des signes mais me noyant

#bhonnd👌