Distance.

LXIV.

Je suis toujours au téléphone avec Kev. Ça doit faire presque trente secondes que je n'ai plus rien dit, à cause de sa dernière phrase. J'étais perturbée, enfin, il m'avait perturbé.

_📲
K : Eh Aly, t'es toujours là ?
A : Oui, c'est juste.. Tu es où ?
K : Bah.. Chez ma mère. Rit - il.
A : Mais.. Tu as dis que tu avais trouvé un dessert..

Je m'arrête de parler, ayant comprit où il avait voulu en venir.

A : Ok, c'est bon, j'ai compris.
K : Quel était le dessert que j'avais trouvé ? Rit - il.
A : Oui.
K : Et c'est quoi, dis - moooi ?
A : Moi.

Il rit légèrement, mais pas très longtemps.

K : Je pensais vraiment que tu aurais compris tout de suite.
A : On va dire que j'ai eu une longue journée.
K : Ouais, on va dire ça.

Je glousse.

K : J'ai tellement envie de te revoir, Alycia..
A : Moi aussi..
K : J'te veux près de moi, c'est horrible comme sensation.
A : Je sais,..
K : Quand est - ce que tu serais être libre, de ton côté ?
A : Pour venir sur Paris ?
K : Ouais.
A : Je sais pas encore, je crois que je vais devoir attendre les vacances..
K : Ça va être long.. Soupire - t - il.
A : Je sais, mais je peux pas reposer des jours. Enfin, si, je le peux, mais je ne veux pas les poser maintenant. Généralement, je garde toujours deux ou trois jours de réserve au cas où je devrais aller chez le dentiste ou.. Si il arrivait quelque chose de grave à mon frère.
K : Oui, bien sûr je comprends.
A : Il faut qu'on parte du principe que.. Les prochaines vacances sont dans une trentaine de jours, à peu près.
K : En général c'est encore plus long quand on compte les jours.
A : Oui, c'est vrai.. Je t'interdit de les compter, alors.
K : Ouais, bah je t'en interdit aussi !

Nous rions quelques instants avant d'entendre la mère de Kev lui demander de venir à table.

K : Je vais devoir te laisser.
A : Oui, d'accord.
K : Tu survivras ?
A : Ça risque d'être compliqué, mais je devrais m'en sortir. Et toi ?
K : Ouais, le même.

Je ris doucement.

A : Bon appétit, Smadja.
K : Merci DC.
A : DC ?
K : Je te signal que moi, contrairement à toi, je ne connais que les initiales de ton nom de famille ! Rit - il.
A : C'est suffisant, Smadja.
K : T'es tellement cruelle..

Je laisse échapper un rire avant de craquer :

A : Debnam-Carey.
K : J'aurais jamais pu trouver.

Je ris une nouvelle fois.

A : Bon, aller, vas manger sinon tu vas te faire engueuler et tu pourras dire que c'est de ma faute.
K : Ouais. On se parle après ?
A : Je crois que je vais dormir. Ma journée m'a cassée, on a eu beaucoup de monde aujourd'hui..
K : Ah, d'accord. Bah bonne nuit, alors.
A : Merci, manges bien.
K : T'inquiètes pas pour ça.