CIV.

249 22 36
                                    

Les jours semblent interminable. Il n'y a que lorsque je suis à la boutique que le temps passe vite.

J'étais préoccupé, ces derniers temps. Un tas de choses me prenaient la tête.. Certaines plus que d'autre.

- Alors, on pourrait l'ouvrir quand cette boutique ?

Je regarde le message que je venais de recevoir, mais n'y répond pas et répond à Thomas ;

- Il faut encore qu'on termine quelques petites choses..
- C'est déjà ce que tu as dit en début de semaine baby girl. Rit - il.

Je soupire légèrement sans prendre la peine de rétorquer quoi que ce soit.

- Qu'est - ce qui va pas ?
- Rien.
- Tu rigoles ou quoi ? Tu m'agresses au lieu de me parler et t'oses me dire qu'il n'y a rien ?!

Je me lève sans dénier lui répondre.

- Où tu vas là ?
- À ma salle de bains, tu permets ?!
- T'as intérêt à me dire ce que t'as, parce que là, ça commence sérieusement à me saouler.

J'entre dans ma chambre en claquant la porte derrière moi et entend Thomas péter son câble dans le salon.
Mais c'était la dernière chose qui pouvait me préoccuper à ce moment.

¤¤¤

Je sors de ma salle de bains, l'air un peu paumée.

Ça faisait douze jours que j'étais rentrée de Paris. Douze jours que je n'avais pas vu Kev. Douze jours que...

BzzBzz.BzzBzz.

Mon portable interrompt ma pensée. Je le prend, le cœur battant, et ouvre le nouveau message.

_De : Smadja.🐑 📨
J'ai essayé de t'appeler mais tu réponds pas, dis - moi que tu vas bien bébé?

Je commence à pianoter ma réponse quand je le vois me rappeler. Je décroche pratiquement dans la seconde qui suit.

_📲
K : Alycia, ne me refais plus une frayeur pareil !
A : Je suis désolée, Kev..

Je fond en larmes, n'arrivant déjà plus à les retenir.

K : Bébé ? Qu'est - ce qui a ? Pourquoi tu pleures ?

J'etais incapable de lui répondre, sur le moment. Pourtant, il le fallait. Je ne voulais pas garder ça pour moi..

K : Bébé ?
A : Je suis en retard, Kev..
K : Quoi ?
A : J'ai du retard..

Plus aucun son n'est sorti de sa bouche. Il a comprit.

A : Je devais les avoir au retour de Paris, j'avais tout calculer et..
K : T'as fait un test ?
A : Non, je... J'en ai pas vraiment le courage, j'ai peur du résultat..
K : Tu veux que je vienne ?
A : Non ! Kev, non, tu ne vas pas venir juste pour que je fasse un test, c'est..
K : Je le ferais si tu as besoin de moi, Alycia.
A : Mais j'ai constamment besoin de toi, pas que aujourd'hui ! Je... Cette relation me tue à petit feu, j'arrive à être heureuse que lorsque tu es près de moi..
K : Je sais.. On trouvera un solution..
A : Y'a pas de solution, Kev ! Tu veux pas emménager à Londres et je veux pas emménager à Paris, comment veux tu trouver une solution à ça ?!
K : On trouvera bien quelque chose !
A : Je pense pas qu'on puisse trouver une solution à ce genre de problème..
K : Tu m'as dit que tu ne baisserais pas les bras.
A : Bah faut croire que j'ai menti..
K : Alycia..
A : Sois réaliste Kevin ! On a nos familles dans nos capitales respectives, on peut pas tout plaquer comme ça pour l'autre..
K : Qu'est - ce que tu proposes, alors ?
A : De tout arrêter là, d'arrêter de se faire du mal comme ça.
K : Bébé.. Tu dis ça parce que tu as peur,..
A : Mais peur de quoi ? D'être enceinte ? Oui, ça me fait peur, Kev, mais ça ne changera rien au fait que notre relation ne peut pas durer éternellement comme ça !
K : Comment veux - tu trouver une solution si tu ne fais rien pour aussi ?!

Il avait haussé le ton. Le fait que je veuille tout arrêter lui faisait du mal et.. L'énervait aussi..

A : Et si je suis enceinte ? Hein ? Tu crois que ça va lui plaire à ce bébé de voir son père qu'une fois tout les six mois ?!
K : Je sais plus quoi te dire..
A : Ne dis plus rien, dans ce cas. C'est fini.

Il ne répond pas.

A : Je suis désolée, Kev. Je pensais pouvoir continuer comme ça, mais.. J'y arrive plus. Je ne veux plus d'une relation comme ça qui me détruit à chaque fois que je me sépare de toi.
K : Qu'est - ce que tu feras si t'es enceinte ?
A : Je compte pas le garder.
K : Alycia..
A : Non, non, ne dis rien. C'est mon corps, c'est mon choix.
K : Mais ça sera mon bébé aussi !

Je soupire légèrement. Oui, je suis égoïste. Oui, je ne pense qu'à moi en agissant ainsi.. Mais je ne voulais pas de ce possible bébé. Et je ne voulais plus me contenter de cette relation.

A : Je suis désolée. Je vais prendre rendez - vous chez le gyneco et je te tiendrais au courant.
K : ... Ok.
A : Pardonnes - moi, Kev..
K : Je suis obligé ?
A : ... Non..
K : Je suis pas prêt à te pardonner, alors.

Une larme roule le long de ma joue.

K : J'espère que tu auras tout ce dont tu rêves, et que ta boutique marchera comme tu le souhaites.
A : Kev...
K : À la prochaine !
_📲

Il a raccroché et je n'ai pas tardé à fondre en larmes.

Distance.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant