CVIII.

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Comme je l'avais dit, la nuit à été longue. Je n'ai fait que regarder les heures passer, sans réussir à fermer l'œil.

Autant dire que j'ai vraiment l'air d'un zombie, ce matin.

- Baby girrrl !! C'est le grand jouuur !!

Je souris en voyant ma porte s'ouvrir et Thomas apparaître.

- Prête à être ta propre patronne ?
- Je sais pas.

Il éclate de rire en ouvrant mon armoire.

- Umh.. Tu fais quoi ?
- Je vais t'aider à choisir ta tenue !
- Sérieusement Thomas ? Je suis assez grande pour m'habiller toute seule.
- Ouais, mais j'en ai envie.

Je laisse échapper un petit rire avant de me lever de mon lit et de lui dire ;

- On croirait entendre ma mère !
- Rooh, ça va ma baby girl, c'est pas méchant.
- Mhmh.

Il rit doucement en me sortant une petite robe d'été.

- Non.
- Y'a pas de non. Ils ont dit qu'il ferait soleil aujourd'hui, et puis.. On va sûrement courir partout alors il vaut mieux être habillé léger.  Sourit - il.

Je soupire en roulant des yeux tout en attrapant la robe qu'il me tendait pour filer à la douche, dans ma salle de bains..

¤¤¤

L'ouverture de mon magasin se passe comme je le voulais. Il y a du monde, beaucoup de monde.

J'étais heureuse de voir que ça marchait. Mais il manquait quelqu'un..

- Alycia ?

La voix de Thomas me sort de mes pensées.

- C'est ce cahier pour les réservations ?
- Oui, n'oublies pas de prendre le numéro du client.
- T'inquiètes pas baby girl.  Sourit - il.

Je souris en regardant ce qui se passait autour de moi. Mon magasin est plein à craquer, en même temps, il est nouveau et c'est la seule boutique de bouquin dans le coin.

Juliette est à la caisse, Alexis vient d'ouvrir la deuxième caisse tandis - ce que Thomas et Nico conseillent certains clients.
Tout se passait bien. Et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il manquait quelque chose.. Quelqu'un.

Kevin me manquait. J'aurais voulu qu'il voit ça. J'aurais voulu qu'il soit là. Son sourire aurait encore plus embellit ma journée.. Puis son rire, il aurait carrément retourné toute mes pensées cohérentes.

Je salue les clients qui viennent d'entrer en les conseillant sur leur demande.

- Est - ce qu'il y aurait la possibilité de parler avec un gérant ?
- C'est moi, en quoi puis - je vous aid..

Je ne termine pas ma phrase. Comme je l'avais dit, son sourire à embellit ma journée.

- Kev..  Souriais - je légèrement.
- Salut.

Il souriait encore. Bon Dieu, il fallait qu'il arrête.

- Qu'est - ce que tu fais
- Eh bien.. Je t'avais promit d'êtreà l'ouverture de ton magasin, il me semble.
- Comment tu as su pour la date ?
- Thomas.  Sourit - il.

Je souris en replaçant une mèche de mes cheveux correctement.
Thomas.. J'aurais dû m'en douter.
Et c'est sans doute pour ça qu'il voulait choisir ma tenue, ce matin.

- Ça a l'air de cartonner, je suis content pour toi.
- Oui.  Souriais - je.  Merci.

Je laisse balader mes yeux sur son corps, le détaillant du regard.
Il était beau, encore plus beau que dans mes souvenirs. Bien que ça ne faisait pas si longtemps que ça.

Lui aussi, me détaillait du regard. Et il ne se gênait pas de s'attarder sur ma poitrine, ce qui m'a légèrement fait sourire.

- Tu me fais visiter ?

J'étais surprise, mais je ne pouvais pas lui refuser ça. Je ne voulais pas.
Bien sûr, le rez de chaussée à vite été visité. Je l'ai amené dans le fond de la boutique pour tomber dans la réserve et monter les escaliers, au fond de la réserve pour monter à l'étage.

- Wouah, on dirait pas mais elle est spacieuse ta boutique.

Je souris doucement. C'est la première pensée que j'ai eu en voyant sa maison.. Ce qui n'a clairement aucun rapport, mais c'est un petit détail que je voulais partager.

- Alors c'est ici que vous prenez vos pauses ?
- Oui. Ici ou dehors, quand il fera beau.
- Devant ton magasin ?

Je ris à sa question.

- Non, derrière. Il y a une sortie de secours.

Il hoche doucement la tête en souriant. Plus aucun mots n'est sorti de nos bouches. Y'avait une sorte de gêne entre nous.. Plutôt logique, je crois.

Il a enfoncé ses mains dans les poches de son jeans avant d'enfin ouvrir la bouche, pour me dire ;

- Tu m'as manqué.

Mon coeur bondit. Si il savait à quel point il m'avait manqué, lui aussi... Si il savait à quel point je regrettais de l'avoir lâchement laissé..

- Toi aussi.

Il sourit en baissant la tête.

- Je suis pas venu que pour l'ouverture de ton magasin, Alycia.

Je l'interroge du regard.

- Je voulais aussi te voir pour te dire quelque chose.

D'un coup, mon coeur s'accélère. Si ça se trouve, il m'a dit que je lui avais manqué juste pour tenter d'alléger ce qu'il comptait me dire maintenant.

Et ce qu'il comtpe me dire maintenant c'est peut - être qu'il a quelqu'un d'autre ?

Si ça se trouve, je me suis fais des films toute seule et il veut juste que je sache que c'est peut - être mieux comme ça, finalement. Qu'on doit refaire nos vies chacun de notre côté.

Distance.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant