Chapitre 14

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Mois d'Avril.

Le lendemain, je me retrouvai seule à la maison. J'essayais de faire le moins de choses possibles et m'occuper en même temps. Mais bien sûr il y avait toujours quelqu'un pour venir à l'improviste.

Devinez qui était face à moi devant la porte d'entrée ?

Lydia, sans la présence de ses deux enfants.  Je remarquai qu'elle avait maigri et semblait être très mal. Sans mentir, cela me fit de la peine de la voir dans un tel état. Mais cela ne m'a pas retenu pour être froide avec elle.

- Qu'est-ce-que tu fais ici ? Lui demandai-je froidement.

- Je suis venue parler en paix, s'il te plaît laisse-moi te parler ? », m'implora-t-elle.

Je l'invitai par dépit donc à entrer dans mon humble demeure. La première chose que fit Lydia, fut de regarder tout l'appartement avec de grands yeux. Je crois qu'elle ne s'attendait pas à ce que je vive dans une maison pareille après mon divorce. 

Je l'invitai s'asseoir dans le salon sans rien lui proposer à boire ni à manger. Pour moi elle ne méritait pas ce traitement de faveur. Je me ressassai en instant, toutes les choses horribles qu'elle me fit subir en deux années. Jusqu'à même mentir sur ma vie et ma détresse lors du procès de Pierre-Jean. Je ne sais pas ce qui l'a conduit à ma faire subir autant de méchanceté, bien qu'elle ait réussi finalement à avoir Pierre-Jean à ses côtés. Je ne le regrettais plus, mais sa trahison restait toujours en travers de ma gorge. Je m'assis face à elle en attendant qu'elle puisse commencer à parler.

« Malika, je sais que tu es encore mariée à Pepe et qu'il m'a fait croire qu'on était marié tous les deux, me dit-elle.

- Quoi ? Tu vas me sauter au cou pour me demander de te donner ton mari que je te vole ? Lui demandai-je.

- Non, pas du tout, ce n'est pas mon but, je suis venue parce que je me suis rendue compte de mon erreur, me dit-elle.

- Tu veux dire quoi ? Lui demandai-je confuse en raison de son attitude aussi calme.

- Pour être honnête, depuis qu'on est au collège tu as toujours été celle qui avait tout, tu avais les meilleures notes, alors que je trimais pour avoir la moyenne. Les garçons te regardaient plutôt toi avec sérieux alors que moi ils voulaient juste m'utiliser comme leur p**** 

-  Si tu répondais "oui" à chaque demande qu'on te faisait dans l'unique but de te rendre intéressante, il n'y a qu'à toi qu'il faut en vouloir Lydia, pas à moi.

- Tu as raison, j'ai été jalouse, j'étais jalouse de ce que tu étais, j'étais jalouse quand je t'ai vu réussir professionnellement alors que tous les entretiens d'embauches que je faisais ne menaient jamais à rien. J'ai été jalouse quand tu m'as présenté PJ qui était déjà en master et semblait avoir un avenir tout tracé. J'ai été jalouse quand tu t'es mariée et que tu as eu cet appartement. Ma mère me comparait tout le temps à toi et disait que je lui servais à rien comme fille. J'ai eu donc l'idée de tout te prendre et sachant que tu étais stérile, je voulais sauter sur cette occasion pour avoir Pepe, mais... 

- Avant que tu continues sache que tout ce que j'ai entrepris n'a jamais été facile, je n'ai rien reçu dans une pochette surprise. Mes notes comme tu dis qui étaient selon toi si bonnes, je bossais comme une malade pour les obtenir. Tu dis que les garçons me regardaient avec respect et toi ils te prenaient pour leur p***, non j'ai reçu toutes sortes de remarques humiliantes, les garçons aux collège ou encore au lycée ça dépend de quel type n'étaient pas du tout sérieux. Ils venaient me voir pour que je couche avec, non je n'ai pas eu une enfance différente de la tienne. Quand j'ai rencontré Pepe, je n'étais pas sûre de le vouloir comme homme. Tu étais celle qui m'encourageait et qui me reprochais même d'exagérer lorsque je le repoussais. Comment tu peux venir ici me dire que j'ai tout eu ? Notre mariage on a galéré, Pepe a démissionné de son travail, je le nourrissais, l'habillais je lui donnais de quoi avoir de l'argent alors qu'on n'était même pas encore marié. Au début de notre mariage, on vivait dans un petit studio parce qu'on ne voulait pas embêter nos parents, l'eau et l'électricité se coupait tout le temps. On ne savait même pas si on allait manger le lendemain. J'ai soutenu Pepe sur tous les plans. Non, tout ce que j'avais fait, je ne l'ai pas obtenu en un claquement de doigt ou en fermant les yeux. J'ai sué pour ça. Et c'est ce que tu as voulu me voler et tu t'es rendue compte que la vie n'était pas rose. Oui, l'herbe, n'est pas plus verte chez le voisin, tu as vu le vrai visage d'égoïsme de Pepe, même quand on avait rien, il gagnait parfois de l'argent et me le cachait en secret. Mais je ne disais rien et je supportais pour ne pas faire plus d'histoire. J'ai juste fait l'erreur de fermer les yeux par amour. Quand je le voyais parler à d'autres filles avant notre mariage, je n'ai rien dit, j'ai juste fermé les yeux, j'étais comme ces filles qui voulaient montrer une belle image de soit, de notre mariage, mais non, j'ai supporté tout. Je l'aimais, mais je ne savais pas si cela allait continuer surtout que sa mère était là, sa sœur que tu dois maintenant supporter...

Malika Pour Une Nouvelle VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant