WITHOUT HER

DIX

♪♪ Just Like Fire  •  P!nk ♪♪

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   Le temps répare les blessures, me disait-on. La douleur s'atténue au fur et à mesure. Mais que se passe-t-il quand les blessures n'ont pas le temps de cicatriser ? Que se passe-t-il quand on se coupe encore et encore au même endroit ? Le système s'affaiblit et ne peut plus rien réparer. Cela finit par s'infecter, se propager et tout le corps finit par en payer le prix.

   Deux semaines que les cours avaient repris, que je supportais des commentaires plus dures les uns que les autres, les regards insistants, mauvais et juges. Ils se permettaient de me juger sans même me connaître, mais je commençais à y être habituée, en fait. Je faisais de mon mieux pour les ignorer, c'était tout ce que je pouvais faire.

   Ma mère avait eu la malheureuse idée de demander de coller Ethel. Je savais qu'elle pensait bien faire, mais cela n'avait rien arrangé. Cependant, je ne lui en voulais pas. Je ne pouvais pas. Mes frères et sœurs, quant à eux, m'avaient proposée plus d'une fois d'aller leur casser la gueule. Mais, bien sûr, j'avais refusé. Je me disais qu'avec le temps, ils m'oublieraient à un moment ou à un autre.

   Mais qu'est-ce que cela voulait vraiment dire ? Avec le temps. Tout était relatif. Cela pouvait durer aussi bien quelques jours, que quelques semaines ou mêmes quelques mois ! Mais je m'en accommoderais. J'ignorai et j'avançai.

   Alors que je me changeai pour aller en sport, Lily commença à parler fort. Mais cela ne changeait pas de ses habitudes. J'ignorai donc sa personne et me concentrai sur les lacets que je finissais de lacer. J'attachais ensuite mes cheveux brun dans une queue de cheval haute puis m'apprêtais à sortir pour rejoindre ceux qui avaient déjà commencé leur échauffement. Mais c'était sans compter sur l'apparition de Princesse Blondie devant moi avec un air de pétasse. J'insultais rarement les gens, mais Lily me mettais hors de moi la plupart du temps et c'était à cause d'elle que les lycéens de mon lycée avaient une mauvaise opinion de moi, alors ces temps-ci ça s'était empiré, je ne pouvais plus la voir.

   – Phœnix ! Comment ça va ?, me demanda-t-elle d'une voix pleine d'ironie.

   – Fous-moi la paix, Lily. Tu ne crois pas que t'en as assez fait ? Moi, mes amis... tu comptes aussi le faire avec ma famille ? Trouve-toi une vie, Morgans, lui assenai-je en la regardant droit dans les yeux.

   Je voulais qu'elle comprenne que ce qu'elle faisait c'était mal et immature. Qu'elle n'avait pas besoin de me faire la misère pour être intéressante auprès de ses amis. Que ses mots avaient une portée importante et pas seulement sur moi mais aussi mes amis.

   –Oh, comme c'est mignon ! Parker sait se défendre en fait, s'émerveilla-t-elle faussement.

   Son regard en disait long sur ce qu'elle pensait sur moi mais je sentais tout de même une sorte de tension électrique entre nous et cela ne cessera de me rendre confuse. Une rage folle se déversa dans mes veines.

   – Bon, Morgans, quel est ton putain de problème avec moi ? Parce qu'il faut être sacrément tordue pour insister de la sorte. Tu n'en as pas marre de te rendre intéressante en venant essayer de me faire sortir de mes gonds ? Comme au bon vieux temps ? Parce que, moi aussi, je sais des choses que les autres ne savent pas à propos de toi. Et je pourrais très bien les dire à une ou deux personnes qui ne savent pas garder un secret. Tu aimerais que je le fasse, Morgans ?

   Son visage était rouge de colère et elle ne semblait plus se contrôler. Elle perdait ses moyens parce qu'elle savait de quoi je parlais. Je l'avais déjà évoqué mais je crois que cette fois, je n'hésiterais pas à en faire usage. C'était bas, de ma part. Je le savais que je ne devais pas me rabaisser à son niveau. Mais c'était plus fort que moi.