TRENTE-HUIT

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♪♪ For You • Liam Payne, Rita Ora ♪♪

♪♪ Heaven •  Julia Michaels ♪♪

♪♪ The Good Side • Troye Sivan ♪♪

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Blondie était pelotonnée contre moi pendant qu'elle me parlait d'elle, de moment qu'elle avait passé à Toulon, sa vie là-bas. Le feu de la cheminée illuminait le salon et l'ambiance était assez détendue. Je jouais distraitement avec ses cheveux, enroulant des mèches à mes doigts. Il y a quelques semaines, je n'aurais jamais pensé passer un moment pareil avec Lily. C'était si anodin, si surréaliste comme scène que j'en profitais au maximum. Depuis ce jour au rassemblement, Lily ne me quittait plus d'une semelle et mes parents commençaient à nous demander de laisser la porte ouverte. Ça me faisait rire mais d'un autre côté, ça m'embêtait parce que je préférais largement la Lily insouciante et joyeuse qu'elle était lorsque la porte était fermée. Mais la plupart du temps, mes parents n'étaient pas là donc la règle ne s'y appliquait pas. Bien sûr quand l'un de mes frères ou l'une de mes sœurs étaient dans les parages, c'était taquinerie et moquerie à longueur de journée mais je m'en fichais : j'étais avec Lily, c'était tout ce qui comptait.

Je pourrais l'écouter parler pendant des heures que je ne me lasserai pas. Sa voix me berçait et m'apaisait et je ne pensais à rien d'autre quand j'étais avec elle. Bien sûr, je n'ignorai pas les problèmes auxquels nous faisions face mais nous surmontions tout de ça de front et je ne laisserai pas Lily tomber. Elle avait toujours besoin que je la rassure, que je lui rappelle que je resterai avec elle même si les choses empiraient. Son manque de confiance en elle se manifestait souvent quand elle avait des crises d'angoisses ou quand elle croyait apercevoir un de ses parents dans un coin de rue. Elle refusait toujours catégoriquement d'avoir une confrontation avec eux ou de les voir bien que sa mère continuait de venir de temps en temps. Je voyais bien qu'elle n'appréciait pas vraiment qu'elle me fréquente mais Mme Morgans avait au moins la décence de le cacher, contrairement à son mari. Chaque fois qu'ils venaient à deux, je ne m'adressais qu'à la mère de Lily parce que je ne pouvais vraiment pas cacher mon dégoût pour son père. C'était rédhibitoire. Chaque fois que je le voyais débarquer chez nous, je n'avais envie que d'une chose : lui sauter dessus et lui refaire le portrait. Bien sûr, je me tenais à carreaux et attendais que Mme Morgans daigne enfin me dire ce qu'elle faisait encore là. Ça ne changeait  jamais : ils voulaient que Lily rentre dans le cocon familiale pour qu'ils puissent avoir une discussion. Et ma réponse ne changeait pas non plus : Lily leur parlerait quand elle sera prête, or ce n'était pas le cas. Son père avait essayé une fois de forcer le passage dans ma maison mais par chance – pas pour lui – William et Alex étaient à la maison et ils l'avaient foutu dehors sans ménagement. J'étais vraiment heureuse de voir mes frères prendre la défense de ma copine ce jour-là.

Alors que Lily me posait des questions sur le genre de film que j'aimerai regarder ce soir – très banal comme sujet, mais franchement on pourrait parler de la couleur des pommes de terre que je serais quand même contente – quand la sonnette retentit. J'attendis que quelqu'un aille répondre comme je savais que tous mes frères et sœurs étaient là pendant que mes parents étaient partis manger en ville. Lily s'arrêta et se crispa. Elle se releva, l'oreille tendue et je voyais dans ses yeux la peur qui lui parcourait le corps.

– Hé !, lui attirai-je l'attention sur moi. Je suis sûre que ce n'est rien. Ils sont déjà venu lundi dernier, lui rappelai-je.

– Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'un jour ils vont vraiment forcer la porte et me prendre de gré ou de force. J'ai peur, Phœnix, finit-elle par chuchoter.

WITHOUT HEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant