WITHOUT HER

ONZE

♪♪ Sorry • Justin Bieber ♪♪ 

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   Bizarrement, ce matin, je n'étais plus sujette aux regards indiscrets, insistants, lourds de sens. Les chuchotements avaient plus ou moins cessé et je n'entendais plus vraiment les rumeurs. Mais je n'étais pas dupe, c'était sans doute le calme avant la tempête. Une nouvelle semaine commençait, de nouvelles rumeurs allaient faire rage, je n'en doutais pas.

   Alors que j'essayais de me concentrer sur le cours de maths, Lily discutait avec nos voisins de derrière. Elle n'essayait même pas d'être discrète ! Mais je ne dis rien. Je ne lui avais plus adressé un mot depuis la séance de sport électrique. En fait, je ne parlais plus à personne. Je ne pouvais pas dire si cela me dérangeait mais en tout cas, je pouvais dire que je n'aimais pas ça du tout. J'aimais être seule de temps en temps mais passer du temps avec mes amis me manquait.

   Alors que Lily reprenait sa place dans le bon sens, elle poussa un soupire et m'appela en chuchotant, cette fois. Je ne répondis pas, je n'en voyais pas l'utilité si c'était pour me faire insulter encore et encore. Elle m'appela encore une fois.

   – Quoi ?, répondis-je plus violemment que je ne le voulais.

   Elle n'en tint pas compte puis me dit :

   – J'ai dit que tout était faux, annonça-t-elle d'une voix peu sûre d'elle.

   Je fronçai les sourcils et tournais mon regard dans sa direction. Elle ne me regardait pas mais elle avait les joues rouges. Pas de colère, cette fois-ci. Mais plutôt d'embarras. Lily, embarrassée ? Impossible.

   – Qu'est-ce qui était faux ?

   – Les rumeurs, soupira-t-elle. Les conneries que j'ai balancé à ton sujet et celui de tes potes. J'ai dit que tout était faux.

   Lily Morgans s'était excusée ! Même si ce n'était pas explicite, je le compris à son regard fixé droit devant elle et son air gêné qu'elle n'avait que très rarement. Je ne savais même pas quoi dire. Je ne pouvait décemment pas la remercier, tout était de sa faute. Mais je pouvais lui dire quelque chose, au moins, pour lui montrer que cela me touchait. Cependant, elle ne m'en laissa pas le temps.

   – Cherche pas tes mots et dis juste "merci". Amplement suffisant.

   Je la regardais d'un air choqué. Elle n'avait pas osé, tout de même ? Elle me demandait de lui dire merci ? Elle se prenait pour qui, concrètement ? Mais elle semblait sérieuse. Je fus prise d'un fou rire que j'essayais de contenir de mon mieux.

   – Tu me demandes vraiment de te remercier ? Je vais donc te remercier de m'avoir pourri la vie mais, pour soulager ta conscience, tu as démenti toutes les horreurs sur moi ? Tu es vraiment tordue et incroyable. Et pas dans le bon sens du terme.

   – Hé ! Je suis en train de faire un pas vers la paix et...

   – Ouais, la paix tu aurais dû l'essayer des années auparavant. Maintenant, je ne t'en veux même plus. Tu es inexistante à mes yeux. Fais ta vie, je fais la mienne, dis-je d'un air las.

   Je n'avais plus envie de me battre pour des conneries comme ça. Oui, j'avais été touchée qu'elle arrête ses mensonges et ces rumeurs. Mais me dire de telles choses alors que c'était elle qui était à l'origine de tout cela ? Elle se prenait vraiment pour la Princesse qu'elle était. Je n'en revenais pas que j'avais un jour été plus ou moins amie avec elle. Les gens changeaient, oui, mais parfois ils montraient juste leur vrai visage. Ils enlevaient le masque qu'ils avaient enfilés pendant des années et se montraient tels qu'ils étaient réellement.