La Villa Gialla : Tome 3

Chapitre 3

Chapitre 3

- Vous allez partir ? s'exclama la jeune Abigail, qui donnait le sein à son bébé, Tom, le petit-fils de Kate. Mais qui va nous protéger si Hugh revient ?

Hugh était le père de Tom, et accessoirement le fils ingrat et brutal de Kate, qu'Abigail avait fui. Il avait tenté de la contacter plusieurs fois, mais n'osait pas se rendre en Italie pour la ramener de force. La réputation de puissance des habitants de la Villa l'en empêchait. Et puis, selon un message hargneux qu'il avait laissé sur son répondeur, Hugh avait déjà trouvé une autre fille pour remplacer Abigail. Ernesto la rassura :

- Si tu penses que tu es en danger, va à San Gennaro. Astrid fera quelque chose.

- Bon...quand revenez-vous ?

- On ne sait pas encore, répondit Mama qui se tenait devant la fenêtre.

Pour le moment, le « deuxième groupe de recherche » s'était réfugié à Torre del Greco, chez Ernesto et Kate. Le docteur P, assis sur le canapé, observait le bébé en réfléchissant intensément.

- Claudiu, vous êtes sûr que ça va ? fit Kate en caressant le crâne duveteux de Tom.

- Je me rappelle...une conversation que j'ai eue avec Sigmundur.

- Sa mort nous a tous affectés, soupira Mama, mais il faut penser à notre mission. Savoir Astrid coincée entre Wolfgang, McRaven et leur bande de brutes muettes, me donne des sueurs froides. Il faut trouver ces armées au plus vite.

- Volcan ! s'écria le docteur P qui ne l'avait pas écouté. Oui, c'est ça !

- Volcan ? répéta Kate, interloquée.

- Oui, oui, attendez que je rembobine mon souvenir...voilà.

Le petit homme se leva et se mit à tourner en rond autour de la table.

- Une fois...ce devait être...ah je ne sais plus !

- Peu importe quand ! souffla Ernesto, agacé.

- Bon. Sigmundur m'a un jour dit : « J'ai longtemps cru que j'étais né du Volcan... » Puis il a rigolé comme ça : Hin ! Hin !

- Né du Volcan ? Qu'est-ce que ça signifie ?

- Eh bien, qu'il était son fils !

- Les Fils du Volcan ! s'exclama Mama. Alors Sigmundur en faisait partie ?

- Pourquoi vous a-t-il parlé de ça, Claudiu ? demanda Kate.

- Oh ! Je lui posais des questions sur l'éruption de l'Eyjafjallajökull, vous savez, ce volcan qui a perturbé le trafic aérien il y a quelques années...en fait, il ne s'y connaissait pas du tout en géologie...il m'a dit juste dit cette phrase bizarre.

- C'est une piste !

Mama était la plus enthousiaste. Elle se jetait déjà sur l'ordinateur pour regarder les vols pour l'Islande.

- Et que ferons-nous une fois là-bas ? soupira Ernesto.

- On pourrait aller chez Sigmundur...j'ai noté son adresse avant de partir.

Cette fois, tout le monde se tourna vers le docteur P qui agitait un petit bout de papier.

- Quoi ? Elle était dans les petits carnets d'Antonio. Et sur le moment je savais que je devais la prendre...ce n'est qu'après que j'ai compris pourquoi. Mon cerveau fonctionne étrangement, expliqua-t-il en se grattant la tête.

- Ça, c'est sûr, ricana Ernesto.

Kate jeta un regard mi-perplexe, mi-énervé à son mari et le tança sévèrement :