{Quiproquo}{ Partie 1}

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Dans ce monde de fourberie, j'ai bu la mer, joué avec la braise, affronté l'amalgame, bravé le danger, et enfin triomphé avec brio. De retour au pays natal, je trainais ma valise fièrement à l'esplanade de l'aéroport Leopold Sedar Senghor.

Salimatou Rassoul Bâ est mon nom, mon père Hamidou Bâ sénégalais, ma mère Salma Saleh marocaine. Une mulâtresse, je suis !

Mon cris eût alerté les passants, l'amour m'as rendu dingue je l'assume. Dans son basin blanc, il me scrutait avec un large sourire très naturel. Les cinqs dernières années sans lui furent dures et atroces. Il n'y a nul amour, plus saint, plus céleste que celui que me liait avec lui. Il m'as appris ce qu'était l'amour, il m'a soutenu et fût mon âme soeur.

Tamsir Ousmane Konaté avait un teint noir très foncé. Il dégageait de l'assurance et surtout de la discipline dans ces moindres dits, faits et gestes, mon aîné de trois années était devenu un homme, le vrai du vrai.

_ Salimatou !

Sa façon de prononcer mon nom me faisait frissonner. Je me retournais subitement sur moi même, pour lui montrer ce que j'étais devenue à l'âge de 25 ans. Une fille plus mature, plus belle, plus charmante que la Salimata qu'il connaissait jadis.

La beauté sans la grâce attire, mais elle ne sait retenir, c'est un appât sans hameçon !

Ceci fût, il s'approcha en enjambé, me prit dans ses bras viriles. A l'otage de son parfum si caressant et de sa chaleur si douce, je fermais les yeux pour ainsi savourer ce moment fugitif.
_ Salimata.. Répétait il en me donnant des baisers sur le visage et la tête..


D'une main il prit la valise et mon sac à main, de l'autre il me guidait vue que j'étais émue et ne pouvais parler ni marcher normalement. Une belle voiture nous attendait dehors, et malgré le fait que j'ai passé cinq ans dans le pays de l'oncle Sam, je n'ai jamais vu une telle merveille. Tamsir faisait parti d'une famille aisée et aux dernieres nouvelles il est ingénieur mécanique dans une usine fameux à la ville.

Il me rejoignit à la banquette arrière et le chauffeur démarra le moteur.

_ Tu m'as tellement manqué Saly.

Contre toute attente, il captura mes lèvres et je fermai mes yeux.
Je découvris de nouveau la saveur de sa bouche, la patience de Tamsir me faisait toujours cet effet dangereux. Comme à son habitude sa main se reposait sur une de mes hanches, l'autre sur mon dos, Tamsir me collait possessivement à lui. Il glissa sa main sous ma robe et empoigna mes fesses, je gémis sans le faire exprès. Il s'arrêta et m'intimida du regard, je baissai la tête car le chauffeur me regardait sur le rétroviseur.

_ Mamour tu veux nous tuer ou quoi? Concentres toi sur la route au lieu de nous regarder comme des extraterrestres. Ki daf ma lew dom. Finit il en me regardant.

Nous étions arrivés chez moi vers 21 heures. Des voitures de toute marque étaient étrangement garées devant la maison.

_ Mon père est sûrement à l'intérieur Tamsir. Il ne faut pas qu'il nous voit ensemble, au cas contraire tu connais la suite.

Mon père était l'imam du quartier et évidemment il ne tolérait guerre une quelconque approchement entre Tamsir et moi. Petit on se voyait en cachette et à chaque fois il nous retrouvait avec une ceinture ou utilisait parfois son chapelet pour nous châtier. Même Tamsir n'était pas épargné. Sacré papa, j'ai passé cinq longues années à l'étranger loin de ma famille parce qu'il ne nous faisait pas confiance. Alors ce serait me suicider de franchir le pas de la portail avec Tamsir sur mes bottes. D'ailleurs il n'arrêtait pas de me scruter depuis lors.

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