Quiproquo

{Quiproquo}{Partie 6}

Nul doute, je n'arriverai jamais à me débarrasser de cette peur qui me tient aux entrailles. Ainsi je décide de la déguiser en joie, sourire tant que je peux et profiter de cette belle vie que m'offre mon époux.

Tamsir est mien. Quiconque voudra se mettre entre nous subira les assauts de Salimata Rassoul Bâ.

Même s'il m'a dit et redit qu'il n'a jamais rien ressenti pour cette Rokhaya, je reste sur mes gardes.

_ Teh dinga mafi fethiloo rek ? Tu ne veux pas que je fasse autre chose pour me faire pardonner ? Ça fait longtemps que je n'ai émi ne serait-ce qu'un pas de danse, je ne me rappelle même plus de la dernière fois que je l'ai fait.

Je dissimulais bien mon envie de rire par un visage fermé. Il me fallait être catégorique pour qu'il cède.

Tamsir est un homme trop sérieux, le genre qui croît qu'il n'y a pas de différence entre sa chambre nuptiale et son bureau de travail, toujours calme et avisé.

Et je préfère de loin vivre solo que de vivre avec un homme qui ne décompresse pas. Je n'ai rien a faire avec un homme qui hypertrophie mon stress.

_ Wa ok. Mets le son, je vais voir ce que je peux faire.

Je saute sur mon téléphone et le sers le single de Pape Diouf "tay la rekentë bi"

_ Stop stop stop. C'est quoi ça ?

_ Du mbalax ! Degloul khaler bi Tamsir "doumako yengeul bethieuk goudi lakoy yenguel".  Chantonnai-je en mordant coquinement ma lèvre inférieur.

_ Moi je remue mon engin matin et soir, wakhu fi dara. Mets une autre avant que je ne change d'avis.

_ Waa attends.

Je lance le son du Faramaren "Rakadjou" et il me lance un de ces regards noirs.

_ Décidément, tu n'as pas de goût Salimata.

_ Am goût motax ma choisir la.

Il me montre toute sa dentition, avant de mettre une musique nigérienne.

Thiiip. Et moi qui voulait qu'il danse du "Mbalax" pour moi.

J'avais adopté une mine boudeuse mais quand Tamsir a commencé à s'agiter au rythme de la musique, je me surpris à baver sur lui. Dieu ! Il m'a bien caché son talent lui.

Incroyable !

Derrière cet homme au caractère fort se cache un grand danseur.

Je rigolais en un perdre le souffle. Je l'encourageais en tapant des mains et en le complimentant sur sa manière de bouger. Tamsir ne cessera jamais de me surprendre cet homme.

Il me tendit la main et je compris qu'il  veut que je le rejoint. Je me suis mis à me déhancher coquinement sans trahir le rythme. Quelques fois, mon mari se plaisait à interrompre le show pour me donner un baiser langoureux. À la quatrième fois, il ne voulais plus me lâcher. Je sentais qu'il était au summum de l'excitation et que la nuit n'allait pas être repos pour  moi. Que Dieu me donne la force de supporter l'imminente douleur qui menaçait de ressurgir.

J'entoure mes jambes autour de son fessier et il me plaque sur le vitre froid qui me fait frissoner immédiatement. Il capture mes lèvres délicieusement et entame un baiser fougueux dans lequel il exprimait tout son désir et tout son impatience de me possèder.

_ J'ai tellement envie de toi.

Sur ce, il me pose délicatement sur le lit et se mit entre mes jambes. Il débarrasse ma brassière en un laps de temps et se mit à admirer mes seins.