{Quiproquo}{Partie 2}

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Dans la volupté pure le coeur se noie. Son sourire nerveux dévoilait la blancheur laiteuse de ses dents. Il m'arrive très fréquemment de chavirer au paradis parfumé. Sa présence me filait chaleureusement une sensation de bien-être. Aimée, désirée et protégée; que demander de plus ?

_ Je me sens hyper bien avec toi.

Intelligible, on sortait depuis tout petit. Notre amour fut réciproque et on se connaissait mutuellement. Il n'y avait aucun tabou entre nous, tout sujet était discutable.

_ J'imagine la chaleur envahir tout ton corps dans ses multitudes pagnes. Fademba n'a vraiment pas de coeur.

Entre lui et ma tante, il n'y avait de la place que pour les piques. Il lui rapprochait son manque de pertinence et la traitait toujours d'illettrée. Pour sa défense elle lui disait que la place d'une femme n'était pas à l'école mais sous la jupe de sa mère. Elle en profitait à chaque fois pour lui choper un billet disant que Tamsir était pingre et qu'il ne me méritait point. Que je devais me marier avec son fils Ahmed, ce dernier avait le teint claire tout comme moi, contrairement à Tamsir qui était plus noir que le charbon.

Ce qu'elle ignorait, c'était que l'amour va au delà de la race, au delà des préjugés et des calamités. En amour on a une parfaite vue sur la perfection de l'être aimé. On ferme les yeux sur ses vicissitudes, ses défauts, ses erreurs et lacunes.

_ Tu penses à qui ? À moi ou à ndering peulh fouta ?

Tamsir ne ratait jamais l'occasion de se moquer de mon cousin Ahmed Sow. Depuis qu'il ait su que ce dernier avait un faible pour moi, il le traitait de tout les noms d'oiseaux et me disait à chaque fois qu'Ahmed ne faisait pas le poids face à lui. Il était sûr de lui !

C'est vrai qu'Ahmed était très démodé.

_ Alors ? Appuya-t-il pendant que ses mains s'activaient à défaire le noeuds d'une de mes pagnes.

_ Je pense tout le temps à toi Oussou.

_ Ne m'appelles plus jamais comme ça.

_ Oussou !

Une lueur changea dans son regard. Depuis tout petit il me disait qu'il n'aimait pas ce surnom. Je m'entêtais à le lui rappeler juste pour le faire sortir de ses gongs.

_ Ça va être chaud et violent. Moi aussi je peux être très têtu quand je le veux Salimata.

Il ne me restait plus qu'une pagne et je n'avais rien porté dessous. Quand la tantie ne te laisse pas le choix !

_ Je ne vais plus jamais t'appeler comme ça, wallah c'est enterré. Pardon !

_ .......

Il s'éloigna pour se séparer de son jellaba. Je découvris un corps athlétique, très grand et imposant. Tay rek lay deh !

_ Es-tu prête ma poule ? Je te préviens, j'ai passé toute mon adolescence dans les salles de sport rien que pour préparer cette nuit. Je ne me suis pas non plus attardé sur les filles, abstinence totale depuis ma naissance.

Est-il en train de me dire qu'il est puceau ?

_ Aya... Tamsir j'ai mes règles.

_ Quoi ? S'étrangla t-il.

Il fit immédiatement le tour du lit pour se mettre à côté de moi. Il tirait sur ma pagne que je tenais avec toutes mes forces. Les minutes coulaient et on était toujours dans la même position. Je savais qu'entre Tamsir et moi, les gamineries allaient être fréquentes dans notre ménages. Mais l'idée de me chamailler avec lui la nuit même de notre lune de miel ne m'a jamais effleurée l'esprit. Lasse de rigoler alors que j'avais intérieurement la frousse, je mis fin à cette mascarade et lui révèle la vérité.

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