8- Des yeux qui me voient

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Média : Laura Daigle FIRST

Mon collier ! Je ne le trouve plus. Il est important pour moi. J'y avais accroché la bague que papa m'a donnée car elle était devenue trop serrée. Mais je suis sûre de l'avoir posée dans le tiroir de l'Atelier.

Je me mordille les ongles d'agacement, fais les cent pas, avant de retourner toute la chambre, à la recherche du bijou. Je vide ensuite le dressing, envoyant les fringues les uns après les autres sur le sol.

Quelqu'un frappe à la porte. C'est Kayleen. Ma sentence est levée. En fin décompte, ça ne me dérangeait pas d'être punie.

— Madame ABAHAÏ, Hadrien m'envoie vous aider.

— S'il vous plaît, appelez moi Capucine, pas de Madame. Est encore moins ce fichu nom de famille ! dis-je agacée.

— Bien Mada... Capucine. Que cherchez-vous ?

— Ma bague en or, celle en forme de couronne. Je la porte constamment sur moi. Je l'ai enlevée hier, le temps de la douche. J'ai dû oublié de la remettre. Et...elle a disparu. S'il te plaît, elle a une valeur inestimable, une valeur sentimentale. Je DOIS la retrouver.

— Je vais demander à monsieur de donner l'ordre qu'on fouille tout le personnel. On ne sait jamais.

— Merci.

Je frappe des mains trois fois. Une musique se fait entendre. J'ai bien retenu la technique employée par Finley. Désespérée, je m'allonge sur le lit, les bras et les jambes étendus comme une étoile. Je contemple le plafond puis ferme les yeux.

Au bout de quelques minutes à peine, ma domestique revient avec une boîte à bijou somptueuse. Intriguée, je la prends sans attendre. Le doux velours du contenant, m'invite à savoir ce qu'il contient.

À l'intérieur : ma bague, mais à ma taille cette fois. Je la prends, je l'étudie sous tous les angles. Les inscriptions de mon prénom sont les mêmes. On l'a réajustée à mon tour de doigt. Je la mets sur moi, heureuse de l'avoir retrouvée. Puis un frisson glacé me parcours le corps. Une boule d'angoisse vient se loger dans ma gorge.

— Un présent de la part de monsieur, ajoute Kayleen, inclinant la tête respectueusement.

— Comment a-t-il su que je l'ai retirée ? Comment Hadrien a-t-il pu connaître où je l'avais rangée ? dis-je en proie aux doutes, debout sur mes pieds.

Ma servante se tait. Effrayée, elle baisse des yeux. Mais de quoi a-t-elle peur ? Je ne vais pas la frapper !

— Pourquoi fuis-tu mon regard ? Que me caches-tu ? crié-je, avançant vers elle.

— Je ne peux rien dire...fait-elle, risquant un coup d'oeil furtif en direction du miroir.

Puis elle se retire de ma suite, aussi discrètement qu'une fourmi. Je file rageuse vers la coiffeuse, passe mes doigts sur le miroir et découvre avec horreur qu'il y a une caméra. Je continue mon inspection et en trouve d'autres un peu partout, dissimulées çà et là.

Acharnée, je sors en furie trouver mon mari. J'ai deux mots à lui dire.

Descendant au premier étage, je m'époumone à demander aux domestiques, où-est mon mari ? On m'informe qu'il est en meeting, dans la Salle Rouge, située à l'aile ouest du Pavillon, partie réservée aux bureaux et salles de réunions. Je n'ai pas encore eu le temps de faire le tour de la propriété qui est gigantesque. Si mes souvenirs d'école sont bons, elle avoisine les 4000m2, avec un jardin de 7 hectares. Tout à portée de main : terrain de tennis, une piscine, une salle de gym, une salle de cinéma et même une piste de bowling, et je ne sais quoi encore.

LIBRE  #wattys2017. Série Brèches (terminée, en correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant