La conversation avec mes parents me resta en tête pendant un moment. Ma relation avec Eléa suivait son cours, j'étais heureuse, mais pourtant, j'étais ailleurs. J'avais le sentiment d'avoir perdu la confiance de mes parents. Finalement, l'impensable se produisit en soirée, après deux mois de relation, où je commençais tout juste à m'assumer : j'embrassais un autre homme. Enfin, pour être exact, ce fut lui qui me viola la bouche, ainsi que celle d'une autre amie. Mais cela revenait au même, j'avais le sentiment d'avoir trompé ma petite amie. Un coup de téléphone le lendemain, une grosse dispute au téléphone éclata, cela ne présageait rien de bon.
On se laissa une semaine pour réfléchir chacune de notre côté, à ce que nous voulions réellement. Car même si j'avais des tords, je lui en voulais aussi de ne pas se voir souvent. J'avais cette sensation bizarre que tous les efforts pour se voir venaient de mon coté, et que du sien, il n'y avait rien. Je me sentais délaissée, et cela allait en empirant. De son coté, Julie m'avait raconté qu'elle était très en colère sur mon petit écart de soirée.
« Embrasser ce n'est pas tromper ? Bientôt on dira même que sucer ce n'est pas tromper ! »
Cette phrase, je la comprenais parfaitement. Moi-même je culpabilisais que ce dérapage ai eu lieu. Je la faisais souffrir, et j'en souffrais. L'amour pouvait se montrer fourbe parfois. Je passais alors une des pires semaines de ma vie. Les cours devenaient une option, je passais mon temps à peser le pour et le contre de rester en couple. Parce que je savais que je ne pourrais plus la regarder en face, en ayant en arrière pensée le souvenir de l'avoir trompé.
J'ignorais comment pouvait faire l'homme tout juste marié qui trompait sa femme avec sa voisine de palier. Il ne lui en touchait pas un mot à sa femme, agissait avec elle comme si tout allait bien, alors qu'il pénétrait sauvagement une autre toutes les semaines. Et lorsqu'il faisait l'amour à sa femme, est ce que parfois il pensait un peu à sa voisine ? Est-ce qu'il comparait sa femme avec cette voisine ? J'avais conscience que la routine peut amener un jour l'envie d'aller voir ailleurs. Il y a une expression, qui dit que l'herbe a toujours l'air meilleure dans le jardin du voisin... Mais de la à prendre cette expression au pied de la lettre, et d'aller brouter le jardin secret de la voisine...
Je ne pouvais pas comprendre ce genre de pensée, moi et mon honnêteté maladive. Je trouvais ça normale de dire la vérité à sa copine lorsqu'un incident arrivait... Même si cela pouvait mettre en péril le couple. Finalement, le weekend arriva, ainsi qu'une décision commune, par message : celle de mettre fin à notre relation. Bien que prévisible, cette décision m'amena quand même sur les bords de la dépression.
J'étais encore amoureuse, elle l'était aussi, mais cet évènement avait amené, dans notre couple, trop de tensions. Cela avait fait ressortir mes peurs, mes rancunes envers elle. Notre relation n'était pas assez solide pour faire face à ces histoires. Pour faire face à mes parents, et leur rejet, pour faire face à ce sentiment de plus en plus présent d'elle qui ne s'investit pas dans notre couple, pour faire face à cet écart, cette infidélité, et à la jalousie de ma copine...
Ex copine devrais-je dire. J'étais plus que déprimé après cette nouvelle. Certes, nous étions d'accord, mais je regrettais tout d'elle. Son parfum, son rire, son corps, ses lèvres... Cette rupture avait également fait ressortir de gros questionnement sur moi-même : jusqu'à où étais-je prête à aller par amour ? Pas bien loin, au final, parce qu'à la première prise de tête, tout s'était arrêté.
« Un être vous manque, et tout est dépeuplé. »
Il avait fallu que notre relation prenne fin pour que je réalise tout ce que je perdais... Et je perdais beaucoup. Alors qu'il m'avait fallu autant de temps pour avoir confiance en moi, en nous, pour m'assumer, tout mon travail venait d'être réduit à néant à cause d'une connerie en soirée. Je m'étais fait la promesse de ne jamais avoir de regret, mais je commençais déjà à regretter notre rupture.
La fin de notre relation annonça le début de l'été, et ce fut avec le moral assez bas que celui-ci commença. Mais cet état prit rapidement fin, alors qu'une nouvelle des plus plaisantes tomba un beau jour, grâce au coup de téléphone de ma meilleure amie.
« Ouai Manon, je m'en fiche de savoir si je dérange ou pas, c'est pour te dire que nous partons en vacances avec Alexandre demain, et que tu es invitée ! ... Nous partons dans le sud, au cap d'Agde ... Oui, pendant une semaine ... Chez Alex, dans la maison de ses grands parents ... Il reste une place dans la voiture ... On est dix je crois ... Oh, génial ! Bon, je te laisse, je suis entrain de faire ma valise, mais t'as fait le bon choix ! »
J'avais dit oui à des vacances d'une semaine dans la maison de mon ex petit ami sur un coup de tête. Convaincre mes parents prit un petit moment, mais deux heures plus tard, j'étais comme ma meilleure amie, entrain de faire ma valise, avec des étoiles dans les yeux. Les vacances s'annonçaient grandioses ! Surtout qu'il n'y avait pas Eléa. J'allais enfin pouvoir l'oublier, pouvoir passer à autre chose.
Les vacances au cap d'Agde. Aussi appelé « le début des embrouilles ». Au bout d'une journée à peine, notre groupe d'amis se divisaient déjà. Une sortie en boite, un baiser échanger entre l'ex d'une fille et sa meilleure amie, alors que la fille aimait encore son ex, commença les hostilités. Une drague fortement présente entre Alexandre et moi, alors que tout le monde savait qu'il était en couple, renforça le sentiment de malaise du groupe, entre ceux qui trouvaient ça normal, et ceux qui trouvaient que ce n'était pas juste pour la copine d'Alex. Les batailles pour savoir qui allait arriver le premier à la douche, pour savoir qui allait cuisiner, ou qui allait faire la vaisselle. Les embrouilles pour déterminer qui avait vidé l'huile de bronzage de Julie, qui laissait trainer ses affaires sales... On se croyait dans un remake d'une téléréalité, « après les Ch'tis à Myconos, les Marseillais en Thailande, voici dès à présent les Savoyards au Cap d'Agde ! » Mais malgré tout, les tensions commencèrent à s'estomper, tant l'ambiance apaisante des vacances nous déteignait tous dessus. Pendant ces vacances, je tentais d'oublier mon ex copine dans les bras d'Alex. Qui était d'ailleurs aussi mon ex.
C'est alors que ma meilleure amie trouva cette superbe phrase, résumant la complexité de ma vie amoureuse : « L'ex de mon ex était aussi mon ex. »
Bien résumé, mais je n'aimais pas cette expression « ex ». Cela me rappelait à chaque fois qu'avec Eléa, tout était terminé. Enfin... Nous avions convenu par message de rester amies, et je préférais l'avoir ainsi dans ma vie, que de la faire sortir complètement.
Rentrer en Savoie, après une semaine aussi belle, fut un déchirement. Mais j'étais euphorique, car j'allais revoir tous les amis qui n'étaient pas partie avec nous, notamment Eléa. Notre relation n'était pas tendue, et lorsque l'on se revit, je réalisais alors qu'elle me faisait toujours autant d'effet, voir même encore plus qu'avant. C'est ainsi que je finis à nouveau dans son lit, encore et encore. Je savais que cette relation n'était pas saine. Comment passer à autre chose alors que l'on continuait à agir quasiment comme un couple ? Mais endormis dans ses bras, entendant sa respiration reprendre doucement son rythme normal, cette question me semblait d'une faible importance comparée au bien être de l'instant présent. C'est ainsi que se déroulèrent les vacances d'été, paisiblement, dans les bras de celle que j'avais aimé.
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Tranche de vie
Lãng mạnLes triangles amoureux. Ils sont au cœur de nombreux récits à l'eau de rose. Une femme est tiraillée entre son amour pour deux hommes différents, elle ne sait lequel choisir... Un classique. Prenons comme exemple Twilight, et ses vampires à deux bal...