Tranche de vie

Epilogue

 Aujourd'hui :

Eléa s'assoit sur le lit et commence à s'étirer, dévoilant un corps tellement parfait que je dois me faire violence afin de ne pas lui sauter dessus. J'ai une demande de mariage à mener à bien, je ne peux pas laisser ma libido compromettre mon avenir. A la place, je lui montre d'un signe de tête le plateau déjeuner posé à ses cotés sur le lit.

« Bien dormi Babe ? Je t'ai préparé un petit déjeuner. »

Elle regarde le plateau, et son regard s'illumine lorsqu'elle voit toutes les bonnes choses qu'il y a à manger dessus. Tout ce qu'elle préfère au petit déjeuner y figure. Mais son regard s'attarde alors sur les lettres écrites avec le chocolat fondu, le fameux « veux-tu m'épouser ? » Elle me dévisage alors, sous le choc.

J'attends sa réponse, j'attends qu'elle dise quelque chose, n'importe quoi. Mais à la place, je la vois se lever, et partir en trombe dans la salle de bain, sans un mot. Mon cœur se brise alors, comme le verre que je tenais à la main. Je me précipite alors à la salle de bain, mais me retrouve face à une porte fermée à clé.

« Babe ? Eléa ? Je t'en supplie, parle moi. Est-ce que c'était trop tôt ? » Je demande, en tambourinant à la porte. N'obtenant aucune réponse, je me laisse glisser contre celle-ci, et décide de lui dire ce que j'ai sur le cœur.

« Cela fait maintenant plus de 4 ans que nous sommes ensemble. 5 ans même, si on ne tient pas compte du fait que l'on a rompu alors que l'on s'aimait encore pendant une période. On vit ensemble, on a tout traversé ensemble. Tu es la seule avec qui je me sens aussi bien, aussi entière. Je me vois finir ma vie avec toi, et avec personne d'autres. Peut être que ce n'était pas la meilleure des demandes, peut être que pour toi, c'était encore trop tôt, mais nous avions parlé il y a quelques semaines d'avoir des enfants, dès qu'on aurait fini les études. J'avais alors pensé que tu pensais toi aussi finir ta vie avec moi... Peut être que je me trompe... Je sais que cet engagement peut faire peur, mais je t'aime, et j'aimerai passer toute ma vie à te chérir, comme je le fais jusqu'à présent... C'est pour cela que j'aimerai que tu deviennes ma femme. Je te laisse le temps de réfléchir, si tu me cherches, je suis chez Julie... »

Je me redresse, les larmes coulant à flots, et commence à m'éloigner de la salle de bain. Pourquoi est ce que moi, ma vie est un désastre ? Benoit a emménagé avec sa copine il y a quelques semaines, sa copine qui était avant sa meilleure amie. Camille vient de valider son concours pour la médecine avec un tellement bon score qu'elle a pu choisir la spécialité qui lui faisait envie. Florian fait la une des journaux en ayant sauvé une jeune femme et son bébé d'à peine quelques mois d'une maison en feu. Il a eu le coup de foudre pour elle, et ils viennent d'entamer une relation. Laly revient de vacances à l'étranger avec ses parents, toute bronzé et le sourire aux lèvres, accroché aux bras d'un beau métis. Et moi, je suis en pleure dans ma chambre, et ma copine vient de refuser ma demande en mariage.

Je reconnais soudain le son caractéristique du verrou qui se tourne, et je sens une main, sa main, m'attraper le bras. Surprise, je me retourne, et fais alors face à deux yeux noisettes familier, où se mélange une foule d'émotion, mais où prédomine amour, joie et... Colère ?

« Tu n'es qu'une idiote, Manon. » Me lance ma petite amie. « Bien sûr que je veux t'épouser. Je t'aime tellement, et je me vois aussi finir ma vie dans tes bras. En plus de ça, l'idée du petit déjeuner était excellente, et ta déclaration au travers de la porte m'a fait tellement d'effets... Mais pourquoi c'est toujours toi qui me devance de si peu ? Déjà quand on s'est remise ensemble, il y a quatre ans, tu m'as envoyé le message alors que j'étais moi-même prête à te dire ce que je ressentais. Et aujourd'hui, tu me demande en mariage, alors que... J'avais prévu la même chose pour demain. »

Elle conclut sa tirade en ouvrant la paume de sa main, dévoilant un anneau magnifique. Je prends alors conscience de tout ce que cela signifie. Les larmes qui coulent alors ne sont plus des larmes de peines, mais des larmes de soulagement.

« Cela veut dire que tu veux bien m'épouser ? » Je lui demande, encore sous le choc.

« Bien sûr que oui Babe » Me répond-elle avec le sourire le plus beau qu'elle ne m'a jamais fait. « Mais je te fais la demande inverse aussi, sinon je vais être frustrée : Manon, chérie, amour, veux-tu m'épouser ? »

« C'est avec la plus grande des joies que je te réponds oui ! » Je scelle alors mes lèvres aux siennes pour un baiser passionné, emplit de promesses d'un avenir radieux.

THE END