Les filles adorent qu'on les maltraite. Vous ne me croyez pas? Ce que je dis vous offusque?
Regardez un peu autour de vous et vous verrez que toutes ont ce penchant irrésistible pour ce garçon qui malmène leur cœur.
Les yeux de Nana se balançaient au dessus de moi. Elle faisait gonfler ses joues, me tirait la langue en riant. Le flash de l'appareil photo me fit plisser les yeux.
-Jongin! Souris-moi !
Je pinçais ma lèvre en soufflant bruyamment, essayant de lui faire comprendre ma lassitude.
Flash.
-Jongin ! S'il-te-plait ! Tu es tellement beau quand tu souris !
Obtempérer n'était pas ce que je faisais en général. Et jamais je n'avais obtempéré avec Nana.
Je la repoussais, à croire qu'être à califourchon au dessus de moi était sa seule distraction dans la vie.
Elle me serra le cou, prenant une photo de nous deux où elle seule allait avoir l'air heureuse. Comme d'habitude.
-Je vais poster celle-ci sur mon compte ! Et celle-là ira en fond d'écran !
Je regardais ses doigts pianoter sur l'écran de son téléphone. Un rictus se forma au coin de mes lèvres en voyant la photo mon visage en grand se mettre derrière les applications.
Elle en changeait chaque jour. Mais la seule chose qui ne variait pas c'était mon visage.
-Tu es beau Jongin ! Tu es le garçon le plus beau de la terre !
Ses lèvres se collèrent sur mes joues, m'embrassant à l'infini.
Cela ne me faisait plus d'effet lorsqu'elle prononçait ce genre de parole. J'avais pris l'habitude. Le plus dramatique dans tout ça c'est qu'elle pensait réellement chacun de ses mots.
Rien n'est plus sincère qu'une fille transie d'amour et d'admiration.
Je me laissais tomber sur l'oreiller, fermant les yeux pour espérer la calmer.
-Dis Jongin, on ira au parc tous les deux? Tu sais celui où tu m'as emmené pour notre premier rendez-vous ! Qu'est-ce qu'il était beau ce parc !
Je soufflais, ouvrant les yeux en sentant qu'elle allait sauter sur le lit comme une gamine.
-Saute pas Nana s'il-te-plait je suis fatigué, murmurais-je en la voyant se rasseoir immédiatement.
-Excuse-moi. C'est vrai que tu dois êtres éreinté avec tout ton travail...
Je roulais sur le ventre, sachant qu'elle allait prendre l'initiative immédiate de me faire un massage.
Ses mains glissaient sur mon dos, malaxant et pétrissant ma peau à travers ma chemise.
Au moins elle ne parlait pas quand elle avait quelque chose à faire de ses dix doigts.
***
J'ouvris les yeux surpris de m'être endormi. Me redressant, je sentis une feuille de papier glisser de mon dos .
"Jongin chéri, tu dors paisiblement, mais je dois rentrer chez moi !
A demain.
Je t'aime.
Nana."
Je mis en boule le papier et le lança jusqu'à ma poubelle. Manqué.
Il était 19 heures lorsque je sortis de ma chambre, sentant déjà une bonne odeur émaner de la cuisine.