Aujourd'hui nous sommes invité chez la famille de Rahim. Je ne le sent pas à l'aise du tout avec ça puisqu'il y aura toute sa famille au grand complet, tante et cousines comprises. Y'a un petit froid entre lui et sa famille, ceux qui me met dans une mauvaise position.
Pourtant sa famille en cercle fermé m'adore, même ses belles sœurs sont adorable avec moi, elles savent ceux que j'ai vécu, et à quel point j'ai été patiente pour lui. Ses frère pareil ils font toujours mon éloge, ils disent que je l'ai sorti de la merde, que j'ai fait ceux qu'eux n'ont jamais réussi à faire.
Les gens qui l'aiment voient qu'il a changé, mais les autres sont resté sur l'image qu'il avait et parlent toujours de lui comme d'un ancien taulard alors qu'il est bien évidemment bien plus que ça.Alors oui, j'ai peur, peur de rencontrer la partie de sa famille qui ne cesse de lui manquer de respect, alors que moi je ne vois que le meilleur en lui.
Nous y sommes et pour Rahim ça ne s'arrange pas, il est crispé la mâchoire contractée, il n'arrête pas de se craquer les doigts et il ne parle qu'avec ses frères.
Je sais qu'il en a marre, marre d'être traité comme un voyou aux yeux de sa famille, j'ai un peu épousée "le plus k-sos des 3 frères" m'a dit en riant une de ses cousines pendant cette réunion. Quand elle a dit ça j'ai feintée ne pas avoir entendu puisque je ne voulais pas m'afficher en l'insultant.
Il est bien meilleur qu'eux, lui s'est repenti et a payé sa dette.
Je me sent pas du tout à l'aise au milieu de tout ces gens. Déjà du à ma surdité partielle, j'ai du mal à suivre les conversations sachant que l'attention se porte sur moi, et surtout, du fait que mon mari se fait clasher de tout les côtés je me sent moi aussi insultée.
A un moment donné je part aux toilettes et alors que je suis sur le trône j'entends deux de ses tantes parler. L'une écoute et l'autre se plaint:
- T'imagines, ils ont refusés que Maïla se mari avec lui mais ils lui ont donné à une famille qu'on connaît même pas, ils sont même pas du village. Ma fille elle a toujours était là, il s'est jamais intéressé à elle alors qu'elle a tout fait pour, et tout ça pour se marier avec une fille même pas belle. Si tu savais comme Maïla est triste, mais on verra ... Tout vas s'arranger ! Dit la tantine
- Ne fait pas de bêtise ! Dit la deuxième tantine
- Ne t'inquiète pas ...
J'attend que leurs pas s'éloignent pour sortir des toilettes. Rahim a bien raison il viens d'une horrible famille.
Sur tout le chemin je n'ai fait que penser à ça. C'est incroyablement triste de voir que les gens puissent être mauvais à ce point.
[...]
Quelques jours après cette journée j'ai commencée à tomber malade. Je ne sais pas ceux qui m'arrivait, puis comme je travaillais de nuit, Rahim ne l'a pas remarqué mais je ne pouvais pas dormir tranquillement, puisque pendant mon sommeil je me sentais observée et quelques fois même agressée. Les agression se déroulent surtout lorsque j'ai eu des moments de tendresse avec Rahim. Comme si je me faisait taper par mon mari que j'ai trompée. C'est super bizarre.
J'ai longtemps mis ça sur le compte de la fatigue, j'ai cru un temps attendre un enfant, j'ai crus aussi avoir des problèmes psychologiques mais j'ai réellement commencée à m'inquiéter lorsque j'ai commencée à parler toute seule.
Heureusement que Rahim est rentré tôt ce jour là. J'avais l'impression d'avoir un poids dans la tête. Comme si quelqu'un écrasait mon cerveau. Quand j'ai entendue les médecins parler de tumeur j'ai crus mourir, j'ai déjà travaillé en oncologie et j'ai pu voir la souffrance des patient et c'est horrible, je le souhaite à personne. Mais le fait qu'ils ne sachent pas ceux que j'ai, je pense que c'est pire.
Le soir même j'ai eu une nouvelle crise encore plus violente dans mon sommeil. Sauf que cette fois-ci j'ai vus un visage ... Le visage de cet homme qui me fait du mal toutes les nuits. J'ai vus son visage alors que j'entendais la douce voix de mon mari réciter des versets du livre saint.
Je ne saurais vous le décrire, mais cet homme ressemblais à un démon. Aucune lumière ne ressortais de son visage, il avait un air tellement méchant, il était en sueur et deux bosses surplombées son front ...
Je me réveille dans cette chambre d'hôpital et trouve Rahim à mes côtés. Il a l'air tellement fatigué, je remarque qu'il n'a pas dormi de la nuit.
- T'as pas dormi ? Dis-je en me redressant
- Tu m'as fait peur ... Me fait plus jamais ça ! Dit-il en me serrant contre lui sans repondre a ma question
Je passe mes bras autour de sa taille et le serre aussi dans mes bras. Mon pauvre petit cœur.
- Ça vas au delà du médical, il faut que tu vois un imam. Dit-il en me serrant encore plus fort
- Je t'ai entendue hier ... Je sais pas ceux qui se passe ça fait 3 mois que ça dure ! Je me fait agresser par un inconnu dans mon sommeil, je crois que je deviens folle Rahim ...
- Non on vas en parler à ta mère, qui-t-a ceux que tu bouges au bled je veux pas que tu restes comme ça ! Dit-il en prenant ma tête entre ses mains
J'hoche la tête et nous nous retrouvons dans le silence. Il a raison il faut que l'on fasse quelque chose.
Vers 10h monsieur me laisse seule pour aller chercher ma mère. J'ai peur mais ne dit rien.
Heureusement une infirmière que je connais est passée. Elle s'appelle Hayate et elle est originaire du Yémen. Nous étions ensemble à l'ifsi, c'est une bonne connaissance, une amie scolaire. On a perdues un peu contact à la fin de nos études. Je lui raconte ma situation et elle fait les gros yeux:
- Aisha blague pas avec ce genre de chose ! Vas vite voir un sheikh ou un moufti, vas même pas voir un imam, cherche quelqu'un de vraiment spécialisé dans ça. Je prierai pour toi mais renseigne toi.
Les jours passent et les crises continuent. Je vois Rahim se faire un sang d'encre, il n'en dort plus. Toutes les nuits c'est la même histoire, j'essaie de rester éveillée, je fini par m'endormir, et je revois cet homme qui me fait si peur.
Je ne m'alimente presque plus, j'ai demandé un licenciement à l'amiable prétextant être très malade, et je refuse que Rahim me touche. C'est devenu très difficile même pour mon couple.Ma mère ne supporte plus la situation, elle me voit souffrir. Je suis en dépression complète je n'ai plus de vie, je ne suis plus là même. Dans chacune de mes prières je demande à Dieu de me venir en aide, de me sortir de cet état. Les paroles de Hayate ne cesse de raisonner dans ma tête, j'en ai donc parlée à ma mère.
C'est 5 jours plus tard qu'elle reviens vers moi des billets à la main:- Aisha, il faut que l'on te sorte de la. Prépare tes valises on part au pays, tu ne peux pas rester comme ça.
Sur ces mots je me tourne vers Rahim, attendant une réaction de sa part. Il me dit:
- Bébé, pour ton bien je t'en pris vas y. J'ai un bon pressentiment. Tu reviendras guérie.
J'ai hochée la tête et commencée ma valise. Nous partons demain en début d'après-midi. Elle n'a pas pris de billet retour, ça prendra le temps qu'il faudra.
Ce soir là j'ai vaincu ma peur et j'ai eu une relation intime avec mon mari. Lui-même était surpris. Je ne voulais pas partir sans lui dire au revoir, quelques en soit les conséquences. Ça m'a permis de penser à autre chose, dans ce moment là dans ma tête ce n'est que lui et moi. Il a fini par s'endormir la tête sur ma poitrine, après avoir déposé des baisers sur toutes les parcelles de mon corps, en me serrant fort par la taille, tout en ne cessant de répéter qu'il m'aime.
Je pourrais donner ma vie à cet homme ... Il fait entièrement partie de moi.