Battements - Damien

Chapitre 10 - Damien

Dans le chapitre précédent :

– Grendel est une créature marine... Un magicien qui utilise l'eau, murmura Damien, pensif.

– Maëlys ! »

La jeune femme sous le cri de son nom d'antan. Colton marchait à vive allure vers elle. Il l'a pris dans ses bras, ce qui valut un grognement de la part de Damien, mais le jeune Colton s'en fichait. Nora sourit à cet élan d'affection. Il en avait toujours été ainsi avec les Colton. Un lien indéfinissable et invisible se construisait sans qu'il n'y ait un quelconque échange de sangs comme chez les loups-garous, ou une incantation à prononcer comme chez les magiciens.

« Parlons de l'épée, » annonça Colton en lâchant Nora qui se mit aux côtés de Damien pour le calmer de sa jalousie envers le jeune homme.

***

Assis sur les canapés de la bibliothèque. Colton raconta où il pensait que l'épée se trouvait.

« D'après mes recherches, elle pourrait être près de l'Égypte. Mais le problème c'est qu'elle serait gardée dans une pyramide. À chaque fois que j'ai tenté de m'y introduire, des personnes m'en empêchaient. Donc je sais pas si c'est vraiment l'épée que nous recherchons.

– Je vois..., souffla Nora, pensive. Et toi Paul, tu n'aurais pas une épée similaire en ta possession.

– Hrunting semble une épée chargée de magie. Je saurais si je l'avais en ma possession, s'exclama l'Alpha avec une pointe d'arrogance. Mais il s'est avéré que j'ai récemment découvert une épée ancienne. Elle n'est pas ici. Je l'ai gardé dans l'Antre. »

Damien fronça des sourcils quand le loup-garou ne développa plus. Il regarda ensuite Nora qui avait les yeux grands ouverts. Elle savait où se trouvait cette Antre. Même s'il y avait des possibilités que l'épée ne soit pas Hrunting, il fallait que Colton ou Nora la voie pour le certifier.

C'était encore un nouveau voyage pour Damien. Il détestait se faire traîner dans tous les sens, sans savoir à quoi s'attendre. Ils étaient trop vulnérables en ce moment. Et Grendel semblait se rapprocher d'eux à une vitesse considérable.

Le Verndari soupira lourdement, ce qui fit tourner la tête de sa femme sur lui. Elle était inquiète, il le savait. Mais cette situation l'agaçait trop pour cacher son mécontentement. Avant la Grande Guerre, quand il existait encore des milliers de Verndari, il était le messager, le sendiboði. Celui qui transmettait les informations aux autres Verndari. Celui qui faisait le lien entre tous.

Bien que Damien n'était pas bavard, il savait quand parler pour donner les bonnes informations. Il savait tout plusieurs heures avant les autres et faisait en sorte de passer les données aux autres grâce à un lien qui les réunissait tous. Ce lien fonctionnait sur le même principe que celui d'une meute de loups-garous. Mais ils ne pouvaient pas prononcer par télépathie plus de quelques mots. Les Verndari avaient ainsi construit des codes pour que se comprendre entre eux. Damien communiquait le lieu de l'attaque et le nombre de personnes ennemies. Les autres répondaient ensuite en fonction de leur disponibilité s'ils y allaient ou pas.

C'était une organisation bien rodée que Damien ne retrouvait pas ici. Il était à l'écart, en train de suivre en tant que spectateur tandis que les autres faisaient les plans, donnaient les ordres, bougeaient.

L'impuissance. Cela faisait des années qu'il n'avait pas eu affaire à ce sentiment.

« Nous pourrons aller dans l'Antre à pied, ce n'est pas loin d'ici. Et si l'épée n'est pas Hrunting, on trouvera un autre moyen de combattre sachant qu'il est un magicien qui aime les profondeurs marines.

– Bien. »

La voix de Paul coupa court à toute discussion. L'Alpha resta dans la bibliothèque à fouiller dans les livres encore tandis qu'un loup-garou invita Colton, Damien et Nora à rejoindre des chambres pour se reposer. Colton accepta volontiers et était le premier dans le rang. Mais Damien et Nora traînaient des pieds. Enfin dans une chambre, le couple resta quelques minutes debout sans un mot.

« Je sais que tu m'as dit plusieurs fois de ne pas dire que j'étais désolée, mais...

– Viens par ici, la coupa Damien. »

La jeune femme s'avança avec une certaine appréhension que Damien détestait voir. Il leva la main et caressa sa mâchoire crispée. Elle regardait en bas et il détestait cela. L'homme adorait se plonger dans ses yeux de différentes couleurs.

« Ég elska þig, » souffla Damien à travers le lien.

Nora ouvrit grands les yeux d'incrédulité. Sa bouche s'ouvrit, mais ce fut les lèvres de Damien qui la referma. Au début, il n'avait que déposé ses lèvres. Ensuite, voyant qu'elle s'était détendue, il revint contre elle et approfondit son baiser.

Les deux soupirèrent d'aise en se caressant doucement. Leurs mains étaient baladeuses sur le corps de l'autre. Ils se découvrirent de nouveau avec lenteur. Une danse légère, mais remplie d'émotions.

« Moi aussi, je t'aime tellement, » répondit Nora à bout de souffle.

Leurs fronts collés, ils fermèrent les yeux en calmant les battements de leur coeur.

« Je sais que tu détestes cette situation où tu es à l'écart. J'aurais tellement aimé que les choses se passent d'une autre façon, murmura Nora avec peine.

– Ce n'est pas grave. On tuera ce magicien puis tout finira bien.

– Nous ne sommes pas dans un conte de fées, Damien.

– Laisse-moi rêver. »

Nora lâcha un rire. Damien avait réussi à la faire rire et c'était ce qu'il voulait. Un sourire s'afficha sur son visage. Puis il se pencha de nouveau et l'embrassa encore. Il la guida vers la salle de bain pour la déshabiller. Ils prirent une douche ensemble où ils étaient de nouveau complices et sereins.

Moins de trente minutes plus tard, ils se dirigèrent vers la cuisine pour manger avant de partir vers ce mystérieux Antre. Damien s'était fait une idée et resterait durant cette mission dans l'ombre de Nora jusqu'à ce qu'il trouve un moyen de lui être utile. Il la laissera prendre les devants et serait derrière elle quoiqu'il arrive.

Bien que c'était la première fois qu'il se mettait au second plan dans une bataille. Il aimait le fait de voir sa félagi grandir ainsi. Elle était sa fierté.