Tout commence par un rêve... [Terminée]

Chapitre 24

- Non, ne me dis pas qu'il a fait ça !

- Et bien apparemment si, je ne l'avais pas remarqué quand on parlait.

- Mais ça ne se loupe pas ça !

  Je frissonnai à ce ton désagréable. La voix était aiguë, forte et complètement paniquée.

  La surface sur laquelle mon corps était appuyé était molle, chaude et super agréable. Mes yeux étaient toujours fermés et mes membres ne bougeaient pas, j'étais bien ici. À part les deux voix, tout était calme et reposant.

  Et d'un seul coup, un douleur déchirante me transperca le dos.

  Je convulsai et hurlai de toutes mes forces tellement la douleur était puissante, horrible, inimaginable. Comment pouvait-on endurer cela ?

  J'entendis des pas se rapprocher brusquement.

- Ça a déjà commencé, commenta une voix grave.

  Qu'est-ce qui a déjà commencé ? Haaaaa ! La douleur empirait !

- Tiens bon, Altéa !

  Lisa. Ce fut la seule chose à laquelle je pensais avant de subir encore plus que ce que je ne pouvais contenir.

  De quoi tiens bon !? Comment pourrais-je tenir bon ?! On se foutait de ma gueule ou quoi ? Je n'arrivais même pas à ouvrir les yeux et je hurlai continuellement. Tous mes muscles étaient contractés : pratiquement impossible pour moi de respirer. J'allais mourir.

  Ce n'était pas une intuition, ni même une question. C'était une affirmation et une certitude : j'allais mourir. Pas dans 70 ans ou plus. Maintenant, dans les secondes a venir : j'allais mourir.

  Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je subissais ça ? Je n'avais rien fait ! La seule chose que je me reprochais était d'avoir laissé Tyler là bas. Je ne savais pas l'heure mais il devait sûrement être mort à l'heure qu'il était.

  Est-ce qu'on me punissait pour ça ? Sûrement...

  Dans mon cerveau, le visage de Tyler se dévoila et je revis tous mes moments avec lui. Les bons et les mauvais, les engueulades et les reconciliations... Tout !

  Nouvelle douleur. À l'intérieur de ma tête comme si quelqu'un essayait de s'introduire dans mon esprit.

  Nouvelle douleur, encore plus horrible que les autres. Je me sentis partir. Lentement. Vers un paysage noir. Tout noir. La douleur était presente mais moindre. Au milieu de ce paysage noir, il y avait un chemin, étrangement blanc. Il faisait presque mal aux yeux, aussi brillant qu'il était. Oui, cet endroit était paisible. Il ne me faisait pas peur, il ne me procurait aucune joie. Mais j'y étais bien.

- Altéa putain...

  C'était une voix extrêmement lointaine. Je me retournai et de là où je venais. Non, je ne voulais pas. Quelque chose me poussait à continuer sur ce chemin. Et cette chose était très agréable. Comme une personne, qui vous poussait tranquillement vers la bonne destination.

- Altéa, reviens ! Tu dois réussir !

  Mais réussir quoi ? Et de quoi reviens ? Pourquoi est-ce que je voudrais revenir ? J'étais bien ici. Très bien même.

  Puis j'entendis un bruit, léger. Un "tap, tap" de plus en plus lent. Comme un rythme qui ralentissait à la fin d'une chanson.

  Un rythme qui ressemblait étrangement aux battements d'un coeur.

  Le mien. La chanson était ma vie et le rythme mon coeur. Et il ralentissait.

  Il y avait peu de moments dans lequel le coeur ralentissait et je n'étais pas stupide. J'étais en train de mourir. Plus je marchais sur le chemin blanc, plus mon coeur me lâchait, petit à petit.