Chapitre 10 ✅

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  Nos bouches se rapprochèrent lentement, jusqu'à ce qu'un petit garçon passe entre nos quatre jambes, en nous bousculant, brisant tout le charme.

  Le moment qui suivit fut l'un des plus longs de ma vie. J'étais tellement frustrée de ne pas avoir pû l'embrasser et en même temps... pourquoi je ne l'avais pas repoussé ? Tout tournait en boucle dans ma tête !

  J'avais tellement pensé à poser mes lèvres sur les siennes... Mais pourquoi avait-il fallut qu'on nous interrompe ? En même temps, que ce serait-il passé si je l'avais embrassé ? Qu'est ce que j'en aurais conclu ?

  Quand je relevai la tête, je vis Tyler. Loin. Il partait déjà vers la sortie. Sans m'attendre. Quoi ? Qu'est ce qu'il avait ? Pitié, il n'allait pas me faire la gueule quand même !

  Je décidai quand même de courir après lui pour le rattraper. Quand j'arrivais à sa hauteur, son visage était fermé et sombre. Je voulais tellement lui poser des questions mais je sentais que ce n'était pas le moment.

  Pour rentrer dans la voiture, cette fois-ci, il ne m'ouvrit pas la porte. Non, il claqua même sa portière presque rageusement. Mais bon sang ! On n'avait rien fait ! Même pas un petit bisou ! Rien ! Comment pouvait-il être énervé ! Ce n'était pas comme si il avait trompé quelqu'un ! Il n'était pas en couple à ce que je sache !

  Le trajet se passa en silence et cela attisa encore plus ma colère. Mais merde quoi ! De plus, je le ressentais. Ce petit truc. Ce petit truc qui se passait entre nous deux. C'était minuscule ! Et pourtant... je ne savais pas comment mieux le décrire. Un tout petit truc qui grandissait, en moi.

  Arrivés à la maison (et pour une fois que je n'avais pas dormi en voiture !), je décidai qu'il était temps de mettre les choses au clair. Quand il poussa la porte d'entrée, je lui attrapai le bras, ce qui lui fit refermer la porte.

- Qu'est ce que t'as ?! lui demandai-je, sèchement.

- Ne commence pas, Altéa. Ce n'est vraiment, vraiment pas le moment.

  Alors là. J'étais  une fille qui ne voulait de mal à personne en general. Si tu me laissais tranquille, je ne voyais pas le but de te faire chier. Mais là. Si tu commençais à me saouler en ne me disant pas quelque chose qui me concernait, je pouvais aller loin. Très loin.

- Ah bon ?! Et quand est ce que je devrais commencer ? Demain, dans dix jours ou dans cent ans ? Parce que c'est ce que tu me répêtes depuis le début ! J'ai l'impression que je ne pourrais jamais t'en parler ! Ça me concerne, je le sais ! Alors dis-moi ! C'est parce qu'on a fallit s'embrasser ?! C'est quoi le problème ! Tu me saoules !

  Il émit un grognement assez grave, qui me mit la chaire de poule. Le même que celui qu'il avait adressé au mec mignon à la fête foraine. Et tout de suite, je comprenais pourquoi ce dernier s'était excusé. C'était effrayant.

- Ne commence pas à m'énerver ! me dit-il la voix grave et les dents serrées.

  Je ne savais pas quoi faire. Il faisait vraiment peur. Pourtant, je voulais avoir des réponses. Il ne voulait pas m'écouter ? Et bien je ne l'écouterai pas non plus !

- Ah bon ? Et sinon tu vas faire quoi ?! retorquai-je, un peu plus fort. Parce que, depuis le début tu dis ça mais tu ne fais rien ! PUTAIN mais dis moi ce que je dois savoir ! m'exclamai-je en hurlant. OK alors, c'est que tu as peur ? Oh non ! Ne me fais pas ces yeux là, je vais pleurer chez ma maman ! lui dis-je d'une voix faussement apeurée. Oups, j'avais oublié, je n'en ai plus à cause de toi ! lui criai-je, plus fort.

  Je voyais ses yeux changer de couleur, son corps tressauter. Ses mains étaient tellement serrées que les phalanges étaient blanches. Sa bouche était tellement fermée que ses yeux se plissaient.

Tout commence par un rêve... [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant