Tout commence par un rêve... [Terminée]

Chapitre 15

Ma journée s'est mal passée. Vraiment trop mal.

J'ai quand meme pu apprendre à connaître le groupe de Sophie mais je n'étais pas heureuse. Il n'était pas là. Et contrairement à mon premier jour, il ne m'a pas laissé de mot. Rien. Même pas un message sur mon téléphone.

J'avais passé la journée dans le brouillard. J'avais l'impression de revivre ce jour de sa pleine lune. Je me rendais compte que je ne pouvais pas vivre sans lui, il m'était indispensable.

Heureusement, Thibault avait été plus que gentil aujourd'hui. Je sais que peut être ça ne se fait pas après ce que m'a dit Tyler mais franchement, Thibault a été adorable. Et puis, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas être amie avec quelqu'un sous prétexte que lui ne l'aime pas. La liberté ça lui dit quelque chose ? Bref. Du coup je ne sais pas vraiment ce que je ressens... De la tristesse ou de la colère ?

Et dire que je suis en train de réfléchir alors que français est la matière préférée. Je ne sais vraiment pas ce qui m'arrive aujourd'hui. Sophie m'a proposé de l'accompagner faire les boutiques ce soir. J'ai accepté. Je ferais tout pour ne pas avoir à retourner chez Tyler.

Le cours de français se termine tranquillement. Je rejoins Sophie et sa bande jusqu'à l'entrée du lycée. On prend tous les huit un bus pour nous rendre jusqu'au centre ville. Il paraît qu'il est très grand et qu'il y a pleins de boutiques. Je sens que je ne vais pas sortir de là vivante. Katia et Chloé sont absolument surecxitées (ce qui m'étonne de la première !). Elles me traînent partout, de long en large. Je lance un regard désespéré vers Thibault mais il ne voit pas, il discute avec les jumeaux et Julien. J'ai pû parler un peu avec tout le monde et ils sont tous super sympa ! C'est vraiment agréable. En plus, ils sont tous très joyeux. Comparés à Tyler, ce sont des anges.

Finalement, quand je resors du centre ville, il faut presque nuit et j'ai les bras surchargés de sacs. Ce n'est pas que je n'aime pas faire du shopping mais en general, ça se résume à une demie-heure, pas plus. Je ne me sens pas obligée d'avoir quatre milles vetements dans ma garde-robe...

Bref, comme il n'y a plus de bus à cette heure là, je décide de rentrer à pied. Si je suis assez rapide, je peux rentrer en moins de vingt minutes. Je suis en train de marcher dans la grande rue quand une main ferme me tire vers une ruelle sombre. Des ongles s'enfoncent dans ma peau. J'ai envie de crier.

Quand je me retourne, il fait tellement noir que mes yeux doivent s'habituer. Ça pue. Ça sent les égouts et le vieux rat mort. Il y a des poubelles partout, renversées. Je crois que mes chaussures traînent dans de la boue tellement le sol est mou.

Je relève la tête et aperçoit de longs cheveux roux et des yeux verts perçants, comme les chats.

- Je t'avais prévenue ! Il paraît que tu habites chez lui, maintenant, hein ?! me lance-t-elle d'une voix hargneuse.

Il me faut un peu de temps pour tout reconnecter. La menace du début d'année et dormir chez Tyler. OK, je l'ai.

- Et alors ? Qu'est ce que ça peut te faire ?

Je lui demande ça d'une voix ferme, limite un peu énervée mais au fond de moi, j'ai peur. Je ne suis pas rassurée dans ce genre d'endroit et avec tout ce que j'ai lu dessus, je ne le saurais que quand je serais sortie de cette rue flippante !

- Je vais pourrir ton couple et toute ta vie ! me lance-t-elle, les yeux noirs.

Je dégage mon bras de ses ongles et serre les dents. Je vais récolter de belles traces rouges. Je ne dis rien et sort rapidement de cette ruelle.

Je recommence à marcher lentement et je suis rassurée en voyant qu'elle ne me suit pas. Je serre la mâchoire pour m'empêcher de pleurer. Pourquoi je cache mes sentiments comme ça ? Ah oui, personne n'est là pour me réconforter. Pourquoi ce connard de Tyler n'est jamais là quand on a besoin de lui ?! "Je suis ton âme-soeur, je peux lire tes sentiments" Tu parles !