Chapitre 0: Prologue

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Petite explication, cette histoire n'est pas réelle, elle est tirée de faits réels mais est romancée. Voilà bonne lecture.

Les mots restent bloqué dans ma gorge et à part "oui ça va" rien d'autre ne sort.

Pourtant j'aimerais crier que j'en ai marre, que j'ai besoin d'aide, que je ne supporte plus de vivre comme ça, avec un masque pour que les autres pensent que je vais bien. J'aimerais pouvoir vivre comme avant, mais c'est impossible, je souffre trop, beaucoup trop pour pouvoir redevenir comme avant.

J'écris aussi parce que personne ne fait attention, mes amis ne remarquent rien, ou ne parlent pas. À part Lola, cette fille est la personne la plus sympa au monde, et je voudrais plus que tout qu'elle vive une vie incroyable pour la remercier de tout ce qu'elle m'a apporté.

Et j'écris aussi parce qu'une idée ne veut pas sortir de ma tête. Me suicider. C'est dur comme mot, même l'écrire me fait mal. J'ai promis que je ne le ferais pas, et puis je trouve ça lâche, il faut avoir du courage, mais c'est fuir ses problèmes alors par fierté je ne le ferais pas.

Et puis je veux être courageuse, beaucoup de personnes me disent qu'ils aimeraient être fortes comme moi, mais je ne suis rien, je suis faible, je pleure seule parce que j'ai honte, je baisse le regard et la tête, je ne souris plus. Je n'ai plus le courage de faire semblant, de faire encore croire que je vais bien. C'est pour ça que cette option reste dans ma tête et ne disparaît pas.

Je souffre parce que j'oublie. Ça va faire un an et son visage, sa voix, ces souvenirs disparaissent. Il n'y a plus que des bribes, des photos qui me rappellent son existence. J'ai l'impression qu'il disparaît de ma mémoire, qu'il laisse un vide dedans. Moi aussi je suis comme vide, plus qu'une coquille dont le masque se brise et ne se reconstruit plus. Alors pourquoi vivre si c'est pour n'être plus qu'un spectre, un fantôme de sois même.

Et même si je prie chaque soir pour une vie meilleure, elle n'apparait pas, elle n'apparaîtra jamais d'ailleurs.
Alors est-ce que ça vaut le coup de continuer ? D'essayer de sauver la face pour que notre entourage ignore par l'où on passe. C'est une bonne question qui n'arrête pas de trotter dans ma tête. Et qui elle non plus ne sortira jamais de là où je pense.

J'ai l'impression de ne plus rien ressentir, que mon coeur est vidé de tout sentiment, qu'on l'a brisé, découpé, piétiné. Qu'il n'existe même plus. Que seule, son ombre rode dans les parages.

Ma tête aussi est comme vidée, je ne peux plus me sortir ce réveille horrible. Le 2 avril, le pire jour du monde qui arrive à grand pas, pour me rappeler sa mort. Pour me rappeler que je ne serais plus heureuse. Certes parfois, des choses me font rire, même souvent, mais j'ai l'impression que c'est superficiel, que ça ne dur que quelques instants et qu'après la réalité me rattrape. Et même qu'elle me punit pour ces moments où j'oublie mon mal, où il disparait.

Et j'ai peur. Peur de me réveiller dans une maison sans bruit, tard parce que je n'arrive plus à m'endormir tôt, et à trouver ma mère comme mon père, froide, pâle. Peut-être sourira-t-elle parce qu'elle retrouvera celui qu'elle aime ou triste car elle nous perdra pour toujours. Oui j'ai peur et je n'ai pas eu aussi peur depuis des années.

Quand je suis avec des personnes, le bruit m'irrite et me donne mal à la tête. La vie me dégoûte, elle me donne la migraine et envie de vomir. J'ai souvent envie d'être seule. La solitude m'aide à extérioriser mais me rappelle des souvenirs que j'aimerais effacer de mon esprit. Alors que faire, si l'on n'apprécie plus la compagnie de quelqu'un ni la solitude, à part en finir ?

DésespéréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant