Chapitre 11

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Cette partition, je sais de qui elle est, je la reconnaîtrais entre mille... Maxime. Je sors en courant de ma chambre et attrape ma veste. Je farfouille dans la poche et retrouve bien l'autre feuille que j'avais mise là la dernière fois.
  Je regarde par la fenêtre, dehors c'est le noir total, puis ma montre, il est neuf heures et quart. Tant pis, je ne risque pas grand chose, je mets mon blouson et sors en prévenant ma mère qui n'a pas le temps de me répondre.
Je ne sais pas pourquoi mais c'est comme s'il m'appelait, pourquoi m'a t-il dit adieu ? Je ne comprends pas.

Je cours le plus vite possible au parc, qui est fermé... bruh, je suis vraiment débile de pas y avoir pensé. Je fais le tour du grillage et arrive devant la deuxième entrée. J'appuie sur la poignée et celle-ci ouvre la grille. J'entre dans le jardin et le regrette assez vite. Je n'ai pas peur de grand chose, les sensations fortes ne me font rien, mais tout ce qui touche à l'horreur, très peu pour moi.

Le parc de nuit ressemble à ceux des films où le vent souffle dans les branches des arbres pour faire bouger les ombres de celles-ci. Je marche prudemment, pourquoi ? Je ne sais moi même pas. Les lampadaires sont tous éteints, il n'y a que la lune et mon téléphone qui m'éclairent. Je trouve difficilement l'accès à mon petit coin à moi.

À l'intérieur, rien n'a changé depuis tout à l'heure, à part l'ambiance qui est devenue très pesante, mais l'endroit reste magnifique. Je m'avance vers là où Maxime avait joué de la guitare et m'assieds. Je ferme les yeux et me remémore la douce mélodie qu'il chantait. Je sors les partitions de ma poche et les lis. En dessous des lignes se trouve des paroles :

  J'aurais aimé te dire
  Que sans toi ma vie
  Ne pouvait continuer
  Je ne supporte plus de te voir souffrir
  Je veux juste que tu ris
  Et que je puisse enfin t'embrasser

  Je veux juste que tu te confies
  Que je sois la personne la plus importante pour toi
  Que l'histoire d'amour entre toi et moi
  Dis moi qu'elle ne sera jamais finie

  Prends moi dans tes bras
  Je sécherai tes larmes
  Garde moi au plus près de toi
  Alors je baisserais mes armes

  Rien n'est pour moi
  Plus incroyable que ton sourire
  Quand tu croises mon regard
  Je serais là pour toi
  Il te suffit juste de courir
  Au plus vite à la gare

  Je t'aime

  Une larme coule, puis une deuxième, je ne sais pas si les paroles, si cette chanson sont pour moi mais je ne peux pas le laisser partir, pas comme ça.

  La pluie commence à tomber, je range les papiers dans ma poche et cours à la gare.
  Je suis trempée, l'orage est de plus en plus fort tout comme les éclairs et comme ma course. Je cours, je cours mais je ne sais même pas vers où, mes larmes sont mélangées à la pluie qui ruisselle à chacun de mes pas.

  J'arrive à la gare par je ne sais quel miracle et je regarde partout dans l'espoir de trouver Maxime. Je tourne sur moi même, la gare est presque vide, aucun Maxime à l'horizon. Je vais au panneau d'affichage et cherche si un départ correspond à l'heure qu'il est ou du moins à qu'il était. Un départ en direction de Paris et prévu pour dix heures moins le quart c'est celui qui correspond le mieux alors je me rends à la ligne 2 comme c'est indiqué.
  Le train est déjà arrivé et les voyageurs montent dedans. Je remonte tout les wagons pour voir s'il est à l'intérieur de l'un d'eux mais aucune trace de Maxime. Alors je me mets à crier comme une tarée son prénom en pleurant comme je ne l'avais jamais encore fait. Pourquoi ? Aucune idée, je ne veux juste pas qu'il parte, qu'il me laisse de nouveau seule.
  "-Maxime !!! MAXIME, MAXIME !!!"

DésespéréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant