Chapitre 2- La Casa Negra

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Je remontais le long de la grande rue, en me faufilant entre les charrettes.
J'habitais deux quartiers plus loin, ce qui me permettait de me déplacer rapidement dans la ville. Je vivais avec mes parents et mes deux grands frères.

Nous étions arrivés il y a 5 ans, après la révolution hawaïenne. C'est ce qui nous a forcé à nous exiler ici. Mon père a continué à travailler dans sa compagnie maritime, avec mes frères. C'était une entreprise familiale, spécialisée dans le transport de marchandises. Ils traversaient la mer en direction des Etats Unis, principalement, afin de livrer les produits exotiques de notre île.
Ma mère quand à elle tenait l'atelier de couture de notre quartier. On y transformait le coton récolté par les esclaves en de magnifiques vêtements. Cela permettait à notre famille de vivre dans de bonnes conditions.

J'ai toujours été considéré comme l'électron libre de la maison. J'avais choisi la voie de l'Université. J'étudiais les civilisations pré-colombiennes des Caraïbes, à La Havane. Même si cela me plaisait beaucoup, je devais continuellement essuyer les railleries de mes frères, qui eux vivaient de "vraies aventures".

J'arrivais devant la maison. C'était une grande bâtisse nommée "La Casa Negra", de par sa couleur plutôt sombre pour une habitation cubaine. C'était un bâtiment fait de bois, et reparti sur deux étages, coincé entre deux autres bâtiments. Cela lui donnait un air plutôt rustique.
Je tournais la poignée et entra. Une douce odeur de résine et de bois sec envahit mes narines. J'adorais vraiment cette maison.

J'entendis des pas qui se rapprochaient. Je regardai en direction du bruit et vit ma mère dans le couloir. Elle me regarda en souriant et me dit:

"Tu rentres enfin !
-Oui mère, et je ramène votre commission "

Je lui tendis le paquet. Il contenait de la viande fraîchement coupée de chez le boucher.

"Merci mon chéri"
Elle pris le sac et déposa un baiser sur mon front.

"Dites, vous savez où est père ? lui demandais-je
-Il est parti tôt ce matin. Apparemment il avait une affaire urgente à régler au port. Il avait air plutôt nerveux même ..
Il ne devrais pas tarder !"

Elle posa le morceau de viande sur la table.

"Dis voir, tu devrais aller te laver les mains ! Le repas est loin d'être prêt !
-Oui mère, grommelais-je"
Je détestais faire la cuisine.

Je me dirigeais alors vers la salle de bain. Plusieurs questions me trottaient dans la tête. Mon père n'était pas d'humeur nerveuse habituellement, au contraire. C'était une personne plutôt joviale, qui respirait la joie de vivre. Aucune situation ne l'inquiétait !
Dans ce cas, que se tramait-il au port ?

Les Aventures d'OwensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant