Les Aventures d'Owens

Chapitre 14: L'aventure continue

Je devalais à toute hâte les marches qui menaient au rez de chaussée, tout en enfilant ma veste de marin. Les pensées se bousculaient dans ma tête. Est-ce que j'avais rêvé ? C'est impossible..
Le balcon, les parfums, les bruits, tout était si réel ! Et j'étais resté dans la même pièce !

Soudain, mon corps rentra en contact avec une grande forme noire. Le choc me fit tourner la tête et je me retrouvais projeté sur le sol. C'était Ryan.

"Tu peux pas faire attention, sale gosse !?"

Il n'avait pas l'air dans son assiette. De larges cernes entouraient ses yeux rougis par la fatigue, ou bien par l'alcool. Il avait le teint très pâle, ce qui lui donnait une allure inquiétante.
Il s'éloigna en direction de la terrasse, le temps que je reprennes mes esprits.

J'étais assis sur le parquet du salon. De là où j'étais, je pouvais apercevoir une ouverture donnant sur la terrasse. C'est par cette ouverture que mon père arriva. Il me regarda, étonné, puis me dit :

"Voyons, James, qu'est ce que tu fais ici ?

-Je.. je suis tombé. Désolé, je me dépêche.

-Nous partons sur le champ, répondit-il".

Les autres membres de l'équipage attendaient dans le calme, assis sur la pelouse.

"À très bientôt mon ami, je te souhaites un bon voyage, dit Alejandro à mon père, les larmes aux yeux.

-Merci de nous avoir accueillis, répondit mon père. Saches que ma maison t'es toujours ouverte !"

Tandis que tout le monde faisait ses adieux, ou finissais de faire son sac, je scrutais chaque étage de la maison. J'espérais encore apercevoir cette femme.. Miranda ? Oui. Miranda. C'est là qu'elle apparu. Elle était penchée sur le balcon. Ses yeux brillants étaient posés sur moi. Elle me fit signe de la main.
Mon coeur s'accéléra. Je savais. Je le savais. C'était la vérité. Je levai la main pour lui répondre.
Un poigne forte m'attrapa par le bras, et m'entraîna. Mes pieds décolèrent de quelques centimètres du sol.

"Allez, Casanova, on y va, grogna Rayan "

C'est la dernière fois que je voyais cette douce créature, de toute ma vie.

Le voyage reprit alors son cours. La routine morose avait prit le dessus sur le goût de l'aventure.
Je m'affairais chaque jour à la même tâche. Je resserais les cordes, nettoyais le pont et réajustais la voile. Les heures semblaient être des jours. Les jours, des semaines.
Cependant, au fur et à mesures que nous progressions, les courants marins se faisaient de plus en plus violents. La mer, qui était très calme à notre départ, se tordaient furieusement en vague déchaînées. Le bateau était secoué par les assauts répétés des flots.
La pluie s'était mise à tomber sur le navire. Le soleil était caché par une épaisse couche de nuages noirs.
La tempête allait être terrible.

Je remontais le pont à la recherche de mon père. Je voulais être rassuré. Je voulais qu'on me dise que tout allait bien se passer. Que nous allions traverser tranquillement cette averse. Je le vis adossé à la barre. Il avait un objet métallique dans les mains.

Une bourrasque de vent secoua le navire, ce qui fit craquer le bois, comme des milliers d'os qu'on brise. Mais le bateau tenait bon. Je tombai à genoux sur le pont glissant. La pluie traversait mes vêtements: j'étais complètement trempé. Et ce vent glacial, ce froid mordant qui venait attaquer ma chair..

Je me relevai. Je parcouru la distance qui me separait de mon père en courant.

"Père, tout va bien ?"

Il se tourna vers moi, et je compris clairement que quelque chose n'allait pas. Il était livide, et avait la mine grave. Je ne l'avais jamais vu ainsi. Pour la première fois de ma vie, je voyais la peur dans les yeux de mon père. Sa mâchoire tremblait. Il ouvrit la bouche:

"Regardes la boussole.. nous sommes perdus.."

Il me rendis l'instrument. Je pouvais voir l'aiguille tourner à une vitesse incroyable. Elle faisait les tours du cadre, puis repartait dans l'autre sens.

"Père, qu'est ce que ça veut dire ?

-Nous sommes perdus en pleine mer, James."

Ses paroles résonnèrent dans mes oreilles. Non. C'était impossible. On ne pouvait pas être perdus. Il y a toujours des bateaux qui passent ici, non ? Et puis.. si personne ne voit notre bateau, quelqu'un viendra ! Je crois..

"C'est impossible ! On ne peut pas êtr.."

Un craquement déchirant fit vibrer le bateau. La coque avait heurté un rocher, et venait de céder sur ce dernier. Peu à peu, le bateau s'enfonçait dans les flots.
L'équipage de mit à paniquer. On voyait les gens courir sur le pont, laissant à l'abandon leur poste. Mais où pouvait-on bien aller ? Nous étions perdus..

Mon père m'attrapa par le bras. Il me tendis quelque chose. Cela ressemblait à un collier tribal, en os.

"Il te protègera ! cria-t-il, au dessus du bruit. Gardes-le autour de ton cou, et ne le retire sous aucun.."

Un nouveau craquement retentit et je fus éjecté du navire. Ma tête heurta quelque chose, puis tout devint noir.